Reconnaissance facile : la SQ en quête d’outils de pointe

La Sureté du Québec ou SQ, veut même en place un système de reconnaissance facile avec la banque d’empreintes digitales et de photos signalétiques déjà en place. La présentation de ce nouvel outil technologique devrait être fait vers le 12 avril 2019 par la Sureté du Québec. Par contre elle pose déjà de nombreux questionnements éthiques en matière de vie privée. L’avocate criminaliste Madame Giroux se prononce d’ailleurs sur le sujet :

Me Marie-Hélène Giroux, avocate criminaliste
Elle pense qu’il s’agit d’un « changement de paradigme dans notre conception du droit criminel et du système policier canadien.
La philosophie dans notre droit criminel, c’est de ne jamais contraindre un citoyen à s’identifier, sauf si les policiers ont des motifs raisonnables de le faire. Là, c’est comme si on demandait à tous les citoyens de donner leurs empreintes digitales ; tout le monde peut être capté par une caméra de surveillance »
Par ailleurs, il s’agit d’une des technologies les plus intrusives en matière de vie privée. Déjà massivement utilisée aux États-Unis, en Chine, en Russie et en Inde, les tribunaux se veulent pas supporter son utilisation en cour comme pour le polygraphe. D’autre part, la Sureté du Québec tente de persuader le public des utilités de la reconnaissance faciale cependant, de nombreux experts lèvent les boucliers et ont des appréhensions.
Les technologies utilisés par la police
Prenons exemple sur sur les empreintes digitales puisque la reconnaissance faciale se retrouverait dans le même registre. Il est important de savoir qu’il existe beaucoup de critiques sur ces méthodes : empreintes digitales, ADN, empreintes de dent, du sang même et de la balistique. Par exemple, aucune étude n’a jamais pu prouver le caractère unique des empreintes digitales. Il y a donc une infinité de possibles erreurs judiciaires, erreurs de manipulation, d’analyse ou de conservation, « faux positifs ». Juste aux États-Unis, le deux tiers des individus partagent les mêmes caractéristiques dans leur sang. De nombreuses erreurs du système pénal ont déjà étés observés et maintes fois reprises par les médias. Ces technologies peuvent servir à prouver l’innocence mais peuvent aussi condamner des innocents à de très longues prisons. Il s’agit de bafouer complètement la dignité humaine au profit de meilleurs statistiques criminelles.
Risque de racisme
Les relations entre la police et les minorités raciales sont déjà tendues et l’implantation d’un système de reconnaissance facial risque d’envenimer encore plus ces relations. Cette technologie aurait plusieurs difficultés à reconnaitre les gens ayant une peau plus foncée. Ceci augmenterait le risque de faire de fausse condamnation. Les femmes noires seraient les plus à risque d’erreurs judiciaires dans ce contexte. Par contre, comme le polygraphe, les outils de reconnaissances faciales ne seraient pas acceptés en cours et devrait être seulement utiliser dans le cadre d’une enquête.

Le président de Microsoft, Brad Smith, a fait une sortie en décembre dernier pour la réglementation de ces outils.
« Le génie de la reconnaissance faciale ne fait qu’émerger de sa bouteille. Si nous n’agissons pas, nous allons nous réveiller dans cinq ans avec des services de reconnaissance faciale qui se sont répandus et qui dérangent toutes les sphères de la société »
Brad Smith.

Il est donc très important de se pencher sur cette enjeu qui pourrait potentiellement affecter la vie privée de tous les Canadiens. Il existe aussi de nombreuses critiques à travers le monde, comme le taux de réussite de 0% de la reconnaissance faciale à New-York. Est-ce que notre gouvernement ira de l’avant, quelles seront les limites et surtout l’usage de nos données personnelles?