Marseille : Comment la police a fait reculer la délinquance
La ville de Marseille, deuxième commune la plus peuplée de France, est bien connue pour sa délinquance et sa criminalité. Ville portuaire du sud, transit pour l’immigration et l’importation, Marseille abrite de nombreux acteurs du crime organisé, dont plusieurs sont liés avec la mafia corse. Ainsi, les règlements de compte sont monnaie courante dans la métropole, en plus de la petite délinquance qui est également fort présente.
Capitale du crime, Marseille est aussi le centre économique de la région du sud-ouest. Or, la violence de certains quartiers a tendance à faire reculer les investisseurs et les touristes, nuisant ainsi à l’économie du secteur.
Le maire de la ville, Jean-Claude Gaudin, et les autorités politiques ont donc décidé de tout mettre en œuvre pour faire diminuer les actes de délinquance et redorer l’image de Marseille aux yeux de tous. Depuis 2012, toute une série de mesures ont été mises en place afin d’atteindre cet objectif.
Selon un premier bilan, les actes délinquants ont reculé de 3.83% en 2014, et de 4.12% en 2013. L’article publié dans Le Point explique par quels moyens les autorités en sont arrivées à de tels résultats.
Il est intéressant de constater à quel point les nouvelles mesures s’inscrivent dans la lignée de la police française, dans sa tradition. Tout d’abord, Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur en 2012, Premier Ministre actuel, a jugé nécessaire de renforcer le contrôle hiérarchique des policiers. On peut voir ici un lien certain avec la centralisation de la police, aspect inhérent au policing français.
En plus de tripler le nombre de policiers en service dans la ville, ceux-ci, dans un souci de préserver la sécurité publique, ont pour mission de faire des « coups d’éclat », des démonstrations de force afin de prouver qu’ils sont bien présents et prêts à intervenir. Cela revient à faire peur au malfaiteur potentiel, ainsi qu’au citoyen ordinaire, la police est effrayante, imposante, contrairement au modèle anglais où « la police est le public et le public est la police ».
L’installation de caméras vidéos et la présence d’agents en uniforme où en civil dans les transports en commun peuvent être mises en lien avec une des finalités de la première police française soit de rendre la ville transparente, d’espionner en quelques sortes les citoyens.
Enfin, la police a pour but d’éviter ce qui peut nuire à l’État, à sa productivité. C’est pourquoi la police surveille les chantiers de construction, afin de rassurer les entreprises pour que celles-ci ne retirent pas leur investissement.
Un débat intéressant se déroule présentement à Marseille et dans d’autres villes de France, sur la possibilité d’armer la police municipale. En effet, les policiers municipaux ne disposent d’aucune arme létale lors de leurs interventions. En ce sens, ils se rapprochent du modèle britannique de Robert Peel, où les bobbies de portent pas d’arme.