La disparition du bracelet de soutien pour le poste 144 de la Sûreté du Québec!
7 février 2019 par Alexandre Maheu
Depuis quelque année, le poste 144 de la Sûreté du Québec a été secoué par des « allégations d’agressions et d’abus de pouvoir par les policiers ». En 2015, il y a eu huit policiers de Val – d’Or qui ont été suspendus à la suite d’allégation d’agressions sexuelles et d’abus de pouvoir de la part de femmes autochtones révélés lors du reportage d’enquête. La grande diffusion médiatique de cet événement a provoqué une crise entre les policiers du poste 144 et les autochtones. Aussi, un policier va être « atteint mortellement par un membre de la communauté du Lac-Simon » qui va s’enlever la vie à la suite d’avoir annoncé sur Facebook qu’il avait éliminé un policer.
À la suite de ces incidents, les policiers vont porter le bracelet 144 en signe de soutien et de solidarité policière en l’égard de leurs collègues durant la crise. Cependant, pour les autochtones, le bracelet était perçu comme un geste d’intimidation, de confrontation et de brutalité policière comme le témoigne la chef de la communauté du Lac-Simon. Le commissaire de la commission, Jacques Viens, dénonce également le symbole d’appui des policiers. Le bracelet était un parallèle qui contraignait la réconciliation entre les policiers et les autochtones. À cette épopée, aucune accusation n’a été portée contre les huit policiers en question de la part du Directeur des poursuites criminelles et pénales, « les policiers de la SQ cesseront de porter le bracelet 144 » et parviendront à un accord sous cette condition. Ces incidents causés par ce reportage médiatique auront entaché l’organisation de la sûreté de Québec dans leur mandat de maintien de la paix et de protection du citoyen. De ce fait, la disparition du bracelet présente un geste pour rétablir et regagner la confiance de la communauté dont l’importance de celle-ci fait partie des principes de la police anglo-saxonne. Dans le but de rétablir et de regagner la confiance de la communauté, le port du bracelet 144 disparaît. Ce geste démontre l’importance qu’accorde la police anglo-saxonne au maintien de la paix et de la confiance avec les communautés autochtones. Cependant, ces événements vont provoquer une série de questions sur l’impartialité et la légitimité du mandat des policiers dans lequel l’organisation policière se retrouve coincée dans un conflit social. En réalité, la perte de légitimité est un des éléments auquel la police doit faire face afin de remplir son mandat. Cette perte peut s’expliquer avec la grande médiatisation de l’affaire qui a contribué à stigmatiser un poste et à maintenir une mauvaise relation entre la communauté et la police, car les médias influencent l’opinion publique, mais également la manière dont certaines opérations sont menées et l’adoption ou l’abandon de certaines stratégies.
Ensuite, l’élargissement des mandats constant est un autre défi auquel la police doit répondre, car il peut varier selon des facteurs sociaux, économiques et politiques. Depuis la fin des 1960, plusieurs recherches ont été réalisées sur la surreprésentation des hommes et des femmes autochtones au sein des établissements carcéraux « (l’expérience et les effets de l’enfermement carcéral des femmes autochtones au Québec), donc la population autochtone est déjà plus touchée par notre système de justice. Cela s’explique par la crise identitaire, les problèmes de pauvreté, des problèmes toxicomanies qui a provoqué la mort du «jeune policier Leroux» puisque cela serait directement relié à des problèmes d’alcool selon des témoignages de cet incident. Par conséquent, la population autochtone va interagir plus souvent avec les policiers, car la police est le premier répondant en situation d’urgence au Canada. De plus, c’est le policier qui porte la plainte et non la victime et c’est la police qui va enclencher le système de justice. De ce fait, la police se retrouve dans une situation tendue, car elle exécute la loi qui cible particulièrement les autochtones. Comme la police est à l’avant-garde de ce conflit social, le poste 144 doit réorienter son intervention et les perceptions de son environnement en reprenant le lègue des bobbies d’une police communautaire et de proximité comme stratégie. Celle-ci pourrait rectifier les questionnements de légitimité et continuer d’améliorer la situation auprès des communautés autochtones.
Et pour finir, bien que la situation soit tendue, la sûreté du Québec a pris des dispositions pour retrouver la confiance du public en enlevant le bracelet 144 et l’initiative récente du post-police mixte qui a été récompensée à Val-d’Or montre un autre bon en avant vers une réconciliation.