Une carte interactive mise à la disposition des citoyens de Sherbrooke

Depuis le 1er février 2019, le service de police de Sherbrooke (SPS) a mis à la disposition de ces citoyens un service de carte interactive sur la sécurité publique de la ville. Désormais, il est maintenant possible pour tout citoyen et même non citoyen de consulter cette carte en allant sur le site municipal de la ville. On peut alors découvrir si un secteur ou un quartier de la ville est sujet à un plus haut taux de criminalité publique qu’un autre.

Cette carte interactive, en même temps d’indiquer les lieux où se sont produits les crimes, indique aussi la nature de l’incident en les divisant en huit sous-catégories. On peut alors voir le nombre d’accidents avec blessé, d’accident mortel, de conduite avec capacités affaiblies, d’introduction par infraction, de méfait, de menace ou acte de violence, de voie de fait ou même de vol commis dans la ville de Sherbrooke. Cette carte reste toutefois anonyme, car elle ne précise aucunement les données personnelles des personnes impliquées dans un ou l’autre de ces incidents.

La ville explique cette décision comme étant une démarche visant à faire régner un climat de « transparence » entre la population et le réseau de police. En effet, dans une déclaration émis par le directeur du SPS monsieur Danny McConell celui-ci explique :


« Les gens pourront voir ce qui se passe dans leur quartier. Ça rend la police de plus en plus transparente et ça va nous aider au niveau de la prévention. Par exemple, les introductions par effraction: la surveillance de quartier pourra aller voir régulièrement ce qui se passe dans différents secteurs dans le but de contrer ce genre d’infractions criminelles ».

Comme l’explique monsieur Danny McConell, cette nouvelle stratégie mise en place par le SPS est surtout là pour aider la surveillance de quartier afin de les guider vers les secteurs où la criminalité est la plus élevée. Cette surveillance de quartier est un autre programme de prévention du SPS composé de tout citoyen voulant aider à la lutte contre la criminalité. Encadrés par la police, ceux‑ci sont alors encouragés à faire de l’autosurveillance d’un quartier afin de prévenir la délinquance. On peut expliquer ce phénomène par une tendance des 25 dernières années en matière de sécurité intérieure. Effectivement, la montée de la criminalité et la baisse des montants alloués pour lutter contre le crime font que la police n’a d’autre choix que de se tourner vers de nouvelles méthodes afin de lutter efficacement contre le crime. Au Québec, on peut voir naître de nouvelles stratégies comme celle de la police communautaire. Même si cette nouvelle forme reste encore très fragile dû à sa complexité de mise en place et aux résultats obtenus, elle réussit toutefois à prendre sa place dans certaine mission et tactique mise en place par différent corps de police au Québec. En se dotant de ce genre de programme comme la surveillance de quartier, la police cherche alors la prévention des crimes et c’est afin d’améliorer cette prévention que le SPS a choisi de rendre publique sur une carte interactive de l’information sur la sécurité publique de la ville.

Par ailleurs, questionné au sujet de la peur que pourrait engendrer ce genre de site sur les citoyens de la ville, monsieur Danny McConell répond que :

« Au contraire, on voit ça de manière rassurante, car Sherbrooke est une ville sécuritaire. Pour nous, ce n’est aucunement gênant de diffuser ces informations ».

Dans cette démarche, le SPS tente de rassurer les citoyens en leur montrant que le nombre d’incidents sur territoire sherbrookois est minime. Cependant, on peut remarquer que la peur du crime ne rime pas forcément toujours avec le taux de criminalité. Dans plusieurs cas, c’est souvent dans les quartiers où la criminalité est la plus basse que la peur se fait le plus ressentir. Donc, on est à même de se demander si cette démarche ne ferra pas le contraire voulu. En effet, en rendant les chiffres sur le nombre d’incidents commis dans la ville, certaines personnes qui avant se sentait en sécurité pourraient alors développer une insécurité jusqu’alors inexistante. Cette nouvelle peur du crime pourrait alors créer une insatisfaction chez les gens.