Le service de police de Wemotaci, un bel exemple

Claude Niquay, policier à Wemotaci depuis 7 ans Photo : Radio-Canada

Dans un article publié sur le site de Radio-Canada, l’auteure passe une journée à suivre le quotidien des agents de police de Wemotaci, il est facile de voir les avantages à prioriser l’embauche d’autochtones dans leur corps de police, mais aussi comment leur situation économique et historique vont encourager un certain type de crimes plutôt qu’un autre.

Tout d’abord, il y a une surreprésentation des autochtones dans le système pénal même si des arrêts de la Cour suprême ont été mis en place pour réduire cette surreprésentation des autochtones dans les prisons et dans les pénitenciers par exemple : l’arrêt Gladue qui se résume par le fait que le juge doit prioriser toute autre peine que l’incarcération chez les délinquants autochtones. En comprenant les situations que ceux-ci vivent au quotidien expliquer dans l’article et ce qui est arrivé à ces communautés soit l’assimilation des autochtones dans les pensionnats qui en a résulté à une perte d’identité culturelle, il est clair que les comportements autodestructeurs comme la consommation d’alcool de façon exagéré vont être élevés. Effectivement, une perte d’identité culturelle parce que les parents ne voyaient plus leur enfant et ces enfants étaient interdit de parler leur langue natale. Par après, quand les enfants retournaient visiter leur parent ceux-ci ne parlaient plus la même langue, avaient les cheveux courts comparativement aux personnes dans les communautés qui ont les cheveux longs et même les apprentissages étaient différents par exemple : ils n’apprenaient plus les tâches à accomplir pour la communauté comme la chasse et des enseignements culturels comme les danses traditionnelles. Toutefois, même si nos ancêtres ont préféré tenter une assimilation des peuples autochtones, il est toujours possible de s’améliorer et choisir l’adaptation au lieu de l’assimilation. La police de Wemotaci en est un très bel exemple par leur adaptation et démontre qu’il est de primordial d’adapté les interventions de façon culturelle soit par le fait de parler la même langue que la communauté par exemple : l’attikamek. Il est aussi important de visée sur la sensibilisation et la prévention que sur la punition parce que de cette façon, on favorise alors un désengorgement du système pénal parce que les crimes les plus rependus dans ces communautés sont des cas violence conjugale ou des chicanes surtout alimenté par des intoxications à l’alcool.

En effet, les de cas violence conjugale vont être très répandues parce que les logements dans cette population sont surpeuplés comme expliquer dans l’article : « trois ou quatre familles partagent la même maison »[1] et cette surpopulation dans de petits logements mélangés avec de l’alcool peut créer des frictions entre les résidents. Les taux de dénonciation pour ce type de crimes vont être aussi plus élevés dû à la proximité des logements, dans l’optique où les gens vont entendre quelqu’un en détresse dans un appartement plus facilement qu’une personne en détresse dans une maison isolée en milieu urbain ou rural. Un des facteurs qui pourrait influencer la dénonciation des crimes à la baisse dans les communautés autochtones est que certaines personnes auront peur d’appeler la police due aux représailles qu’elle pourrait avoir parce que tout le monde se connait dans les communautés et même que souvent les victimes/témoins font partie de la même famille du délinquant/agresseur. Par ailleurs, l’autochtonisation des services de police en communauté autochtone vient faire ses preuves quant à la violence utilisée lors des interventions et au stress relié à ceux-ci par exemple : « en plus de 15 ans, jamais Dave Fontaine ni aucun de ses agents n’ont eu à faire feu » [1].

Toutefois, ces services de polices en communauté autochtones sont sous-financés et doivent se débrouiller avec les ressources mises à leur disposition. On peut y constater des bureaux non conformes, des policiers avec des salaires moins élevés que la majorité des autres agents de police, des cellules avec des couchettes qui ne sont pas convenables pour un adulte et l’utilisation de vieilles méthodes de travail même si des plus récentes sont inventées comme la méthode pour prendre les empreintes digitales.  D’un autre côté, les lacunes énumérées ci-dessus vont favoriser un roulement d’employés parce que les agents de police vont tomber en épuisement et même en dépression plus fréquemment que les agents de polices de d’autres corps policiers. De plus, ils restent encore de nombreux défis qui vont affecter les opérations et la vie quotidienne des agents de police. Un de ceux-ci est que dû à la petite taille des villages qui fait en sorte que les interventions vont souvent être faites envers les mêmes personnes, donc il n’est pas rare qu’un agent de police va déjà connaitre la personne en question que celle-ci soit un ami ou même un membre de la famille. D’un autre coté, en dehors des heures de travail, les policiers sont reconnus par la population du village et leurs interactions avec eux vont changer parce qu’il reste toujours l’idée qu’ils sont un agent de police avant l’idée d’être un civil ou un membre de la communauté.

Pour conclure, l’autochtonisation du service de police qui se fait à Wemotaci est un très bel exemple d’intégration de la culture pour faire des interventions auprès de la communauté beaucoup plus efficaces qui affecte de façon positive plusieurs sphères institutionnelles comme le système de justice pénale.