De nouvelles pratiques pour diminuer l’usage de l’arme à feu
On entend souvent des histoires d’abus de la police ou simplement de citoyen ayant été abattu par les forces de l’ordre depuis les dernières années. La population commence de plus en plus à crier outrage et se mobiliser face à ce genre situation. Dans un article publié par Lapresse le 18 avril dernier on apprend qu’un comité de supervision de la police de Los Angeles (LAPD) a apporté des changements dans les procédures et pratiques lors de situations tendues pour réduire le plus possible le recours à la force létale et principalement à l’utilisation de l’arme à feu, ce comité du LAPD a d’ailleurs estimé que le recours aux armes à feu était injustifié dans huit cas l’an dernier, un record en au moins dix ans. L’article apporte comme élément déclencheur les multiples adolescents afro-Américains abattus par la police telle Michael Brown ou Ezell Ford respectivement au Missouri et Los Angeles en 2014.
Considérant comme principe primordial du bon fonctionnement de l’activité policière dans une société celui du « policing by concent », il est évident que suite à des remises en questions de telle envergure, un principe comme celui-ci peut être compromis. Pour que l’application de la loi soit efficace, elle doit être acceptée par la population sur laquelle elle fait action, cependant si cette population s’oppose à cette autorité, celle-ci n’est plus en mesure d’appliquer et de faire respecter son rôle et ainsi des problèmes dans la société peuvent s’en suivre. Un problème des ce genre est visible à Los Angeles, où les policiers ont exécuté la loi d’une manière que la population ne trouvait pas convenable, déclenchant une mobilisation dans la population. Le LAPD a donc modifié ses procédures pour regagner la confiance du public. Malgré que le public soit ravi de voir une initiative de l’autorité, il n’en reste que certains croient que ce n’est toujours pas assez: Jerry Dietrich, de l’association Stop LAPD Spying Coalition apporte que ces procédures ne changeront pas les conditions sur le terrain.
Les nouvelles directives du chef du LAPD, Charlie Beck, négociées avec le syndicat Ligue de protection de la police de Los Angeles (LAPPL), semblent pointer vers les principes de Rowan et Mayne, notamment avec celui de gagner et conserver la confiance du public ainsi que celui de s’assurer de la coopération du public qui ont été discuté plus haut, mais aussi avec celui de coopération plutôt que coercition. Principalement, Mr Beck apporte les changements en expliquant que les policiers « doivent tenter de contrôler une situation en faisant usage du temps, de la distance, de la communication et des ressources disponibles dans le but de la désamorcer, quand ils peuvent le faire en sécurité et raisonnablement ». On observe un changement dans l’approche qui vise des interventions les moins violentes possible. Désormais on vise principalement la communication et une résolution de conflits beaucoup plus humaine, des «changements dans notre recours à la force, nos pratiques et notre entraînement ». Un autre principe venu de Rowan et Mayne est celui de prévenir plutôt que réprimer, encore une fois avec une approche beaucoup plus verbale et moins coercitive, on donne la chance de régler une situation possiblement problématique avant même qu’elle ne commence.
Tout ces changements dans les pratiques et protocoles ont donc un but précis, celui de retrouver une relation saine entre la population et l’application de la loi et bien évidement réduire le nombre d’événements tragiques. Les chiffres ne mentent pas, le Los Angeles Times a relevé des erreurs tactiques dans 50% des 46 cas de tirs par des agents du LAPD étudiés l’an dernier, ce qui justifie en quelque sorte la frustration de la population et comment il était nécessaire que le service de police offre une réponse aux critiques si médiatisée durant les dernières années.