Le Taser X2, la crème des pistolets à impulsion électrique pour la SQ

En se basant sur les expériences de d’autres services policiers que ceux de la province de Québec dont la Sûreté du Québec, tel que la police provinciale de l’Ontario, on a pu remarquer et comprendre la pertinence, puis l’efficacité de l’utilisation de pistolets à impulsion électrique, le « taser ». Ainsi, la Sûreté du Québec a décidé d’implanter un projet pilote permettant d’évaluer la quantité de ces nouveaux pistolets à impulsion à déployer, d’analyser l’utilisation de ces nouveaux pistolets, d’identifier les utilisateurs et les territoires à cibler. Suite au succès obtenu par ce projet pilote lancé en 2016, la Sûreté du Québec a décidée d’offrir à ses agents la crème des pistolets à impulsion électrique, le Taser X2.

Dans le cadre d’un contrat sans appel d’offre d’une somme de 1,7 millions de dollars, une entente est signée avec la compagnie MD Charltron. Ce contrat comprend l’achat de 260 pistolets Taser X2, l’achat des batteries et des accessoires pour ces appareils, puis plusieurs cartouches. La plus grande partie du coût de ce contrat est dû principalement à l’achat des cartouches d’entraînement, soit 15 000 cartouches d’entraînement ont été achetés pour près de 800 000$. Les 260 Taser X2 ont été acheté à plus de 1550$ chacun, leurs batteries et les accessoires à 1280$ pour chaque pistolet, plus une moyenne de 13 cartouches de service par appareil pour la somme de 630$.

En plus de cet achat du matériel, s’ajoute un coût pour la formation des agents. Le coût de la  formation exigée pour l’utilisation de ce type de pistolet, soit une formation d’une durée de trois jours puis d’une requalification annuelle d’une journée, n’est pas incluse dans le prix du contrat d’achat. L’importante somme d’argent investie dans ce contrat d’achat provient d’une enveloppe budgétaire de 9 millions de dollars allouée pour des armes et véhicules mieux adaptés pour les agents de la Sûreté du Québec.

Le projet pilote lancé en 2016, fût concentré dans : «des endroits où il y avait de gros taux d’utilisation d’armes intermédiaires, comme le poivre de cayenne, et on croyait que le pistolet à impulsion pouvait être utile et donnerait une bonne vision de l’utilisation», a expliqué Jason Allard.

 

Dans les interventions effectuées par les agents, la plupart des cas se réglaient simplement avec l’activation de l’arc électrique du Taser X2, qui produit généralement un effet dissuasif sur le suspect de façon assez remarquable. Les objectifs de minimiser l’emploi de la force physique par les agents, de les mettre moins à risque lorsqu’ils procèdent à une arrestation forcée ou même d’éviter l’utilisation de l’arme de service dans des situations plus complexes, furent comptabilisées lors de ce projet pilote. Référez-vous à l’intervention du 2 février 2016, au service psychiatrique de l’hôpital Hôtel-Dieu de Lévis durant laquelle les agents sur places ont tardé à procéder à l’arrestation et à la neutralisation d’un individu agité et agressif se barricadant dans sa chambre. Les agents sur place ne possédaient pas d’arme à impulsion électrique. Référez-vous aussi à l’intervention au mois d’octobre 2015 envers ce même individu, lorsque celui-ci s’est attaqué à un policier avec une barre de fer, puis que son collègue ait dût recourir à son arme de service afin de neutraliser l’individu. Ces situations auraient pu être évitées avec l’utilisation du pistolet à impulsion électrique ayant pour but d’immobiliser l’individu en déchargeant 50 000 volts. Cette décharge cause une paralysie musculaire. La neutralisation musculaire en mode sonde n’est pas la seule forme d’utilisation du Taser X2. Il peut aussi être déployé seulement à titre de mise en garde, en avertissant avec les arcs électriques de l’arme, tout comme il peut s’utiliser en mode effet paralysant sans cartouches. Selon la Sûreté du Québec : «l’utilisation du taser permet de : Contrôler rapidement un suspect lorsque les autres armes intermédiaires s’avèrent inefficaces. Donner une autre option d’intervention lorsque les autres armes intermédiaires sont inapplicables ou inappropriées. Diminuer les risques pour les personnes autour du suspect. Maintenir une distance sécuritaire avec le suspect. Avoir un effet très dissuasif sur le suspect».

La nouvelle culture policière qu’adopte lentement la Sûreté du Québec porte à croire que l’utilisation du pistolet à impulsion électrique sera de plus en plus employée par les agents.

Il ne faudrait toutefois pas que ces agents perçoivent ou utilisent cette arme comme étant la réponse à toute situation conflictuelle. Il faut plutôt avoir une certaine réticence face à l’utilisation de cette arme non létale, ou plutôt, moins létale, car elle est loin d’être sans danger.

On ne peut pas parler de danger ou de risque grave de l’utilisation de l’arme à impulsion sans faire référence à l’affaire Robert Dziekanski. En 2007, à l’aéroport de Vancouver, Monsieur Dziekanski est décédé lors de son arrestation effectuée par quatre policiers qui ont utilisés le taser à cinq reprises afin de le maîtriser, car celui-ci n’était pas coopératif aux ordres des agents qu’on lui donnait dans une langue qu’il ne comprenait pas, mais qu’il était armé d’une agrafeuse. Cette affaire démontre à quel point les agents peuvent facilement user trop rapidement de la puissance de cette arme, puis que l’utilisation inadéquate du pistolet peut être fatale, alors que la situation aurait bien pu se régler autrement. Les pistolets à impulsion électrique doivent plutôt être considérés comme un remplacement de l’arme à feu de service.

Dans le sommet des outils d’usage de la force on doit utiliser le taser qu’en cas de nécessité et non l’utiliser comme une solution magique à toute situation.

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Même si la Sûreté du Québec connait très bien le pistolet à impulsion électrique, le Spark Z 2.0, puis qu’ils sont au courant qu’il est deux fois moins cher que le Taser X2, ils préfèrent davantage se procurer ce dernier. La raison principale qui mène la Sûreté du Québec à préférer le taser X2, au Spark Z 2.0 veut qu’il contienne deux cartouches au lieu d’une seule, permettant ainsi une deuxième utilisation de l’appareil.

De plus, le Taser X2 est munit d’un système de visé de deux lasers augmentant ainsi sa précision, d’un avertissement sonore directement sur l’avant des cartouches, puis une grande quantité de données emmagasinées dans le pistolet permettant un suivi accru de l’utilisation. L’argument qui appuie cette décision est que le Taser X2, en permettant de tirer deux fois, offre une deuxième chance au policier d’avoir recours au pistolet à impulsion électrique, au lieu de recourir directement à son arme de service suite au premier tir, ce qui constitue un bénéfice important selon le lieutenant Jason Allard de la Sûreté du Québec.