Gracefield: des policiers ont utilisé leur arme à feu
La route 105, près de Gracefield, a dû être fermée dans la matinée du 25 avril pour procéder à une enquête criminelle effectuée par l’unité des crimes majeurs de la SQ. Selon Julien Paquette, journaliste pour Le Droit, les policiers auraient enregistré un appel d’urgence dans la matinée de mardi dans un domicile de la route 105. L’appel serait dû à une dispute domestique. Peu après l’appel, un policier de la SQ débarque sur les lieux et il porte secours à une femme qu’il met hors de danger.
Les renforts sont arrivés peu après et ils ont interpelé un homme qui semblait agité et qui effectuait un va-et-vient constant entre l’intérieur et l’extérieur de la résidence. Après avoir échangé avec les policiers l’homme est sorti de la maison armé d’un bâton de baseball et de son casque de moto. Il est monté dans son véhicule et s’est dirigé sur les policiers en marche arrière. Les agents de la SQ ont ouvert le feu en direction du véhicule pour tenter de ralentir sa course, mais l’homme à décidé de sortir du véhicule et de foncer vers la forêt pour ressortir quelques minutes plus tard et se rendre aux policiers. L’individu a été apporté au poste de police de Maniwaki pour être interrogé, mais on ne sait pas encore s’il y aura des accusations dans le dossier.
Selon l’article 11 de la déontologie policière, l’arme de service du policier ne doit être utilisée « qu’en dernier ressort, quand toutes les autres alternatives ont été épuisées ». Dans l’affaire Gracefield, les policiers ont eu recours à leur arme à feu sans même tenter autre chose. Les agents de la paix auraient pu tenter d’immobiliser le véhicule en dégainant sans tirer. L’article stipule également que l’arme doit être utilisée seulement en cas de légitime défense ou si une vie humaine est en jeu. Dans le cas de l’homme qui recule en direction des policiers, aucune vie n’était en danger et les policiers n’étaient pas attaqués par l’homme. Par ailleurs, même si l’homme était armé d’un bâton de baseball, cela ne permet pas aux policiers de se servir de leur arme, car le bâton de baseball ne constitue pas un danger pour la sécurité des policiers.
L’article stipule aussi que les policiers doivent utiliser leur arme avec prudence et discernement. Le code de déontologie policière n’utilise pas de définitions particulières de ces termes, mais plutôt une définition qui peut être trouvée dans un dictionnaire. À la lumière ces définitions, on peut dire que les policiers dans l’histoire Gracefield ont manqué de discernement en utilisant leur arme à feu pour arrêter de la course du véhicule. L’homme aurait pu être atteint sans qu’il ai été une réelle menace. Mis à part le fait que l’homme aurait pu être atteint, la course du véhicule aurait pu être freinée sans que les policiers fassent feu, ils auraient tout simplement pu dégainer pour dissuader l’homme de continuer sa route.
Pour comparer avec un autre article écrit dans le blogue, dans l’affaire du jeune David H. Lacour, l’utilisation de la force létale était justifiée, car les policiers et les citoyens se trouvaient face à un danger imminent, comme le dit le sergent. Dans l’affaire Gracefield, il ne semble pas y avoir de danger imminent, donc l’utilisation de la force létale serait peut-être mal justifiée.
L’utilisation de l’arme à feu est remise au bon jugement du policier, mais l’adrénaline et l’impression d’avoir la situation bien en main peut altérer le jugement de l’agent de la paix qui pourrait faire des gestes irréparables, heureusement, dans l’affaire Gracefield rien de grave n’est arrivé.