Le nouvel achat de la SQ
Un article du Journal de Montréal annonce en décembre 2018 que la Sûreté du Québec (SQ) s’est dotée d’un nouveau camion blindé fabriqué par une compagnie québécoise soit le Groupe Cambli. Ce camion blindé a pour but de pouvoir s’adapter à toutes sortes de situations comme dans « des cas de personnes barricadées, de prises d’otages, d’événements terroristes, d’interventions dans un édifice fortifié ou en hauteur, d’événements impliquant un avion, un autobus ou un train », explique le lieutenant Hugo Fournier dans cet article. Ce camion blindé est une avancée technologique pour ce qui est de l’équipement pour les agents du groupe d’intervention tactique (GTI) de la SQ. En effet, il est spécial et est considéré comme une première au Canada avec ces caractéristiques spécifiques qui ont été ajoutées pour les conditions climatiques, les différents terrains où les agents sont portés à intervenir et les besoins des policiers au Québec qui ont pu être analysés avec le temps et l’expérience.
Il y a 5 caractéristiques bien spécifiques à ce camion soit son blindage qui peut résister au coup de feu, donc les membres du groupe d’intervention peuvent s’approcher de la personne ou du lieu en toute sécurité même si des coups de feu sont tirés. Il est aussi muni de pneus hors route, d’un treuil qui lui permet de tirer des charges par exemple: remorquer des véhicules. Les deux dernières caractéristiques sont uniques pour un camion blindé soit un bélier et une plateforme élévatrice. Le bélier permet de défoncer des portes, des fenêtres et même des murs. Pour ce qui est de la plateforme élévatrice, elle permet aux membres du GTI (groupe d’intervention tactique) de monter de plusieurs étages sur la plateforme ce qui donne de nouvelles façons et opportunités d’intervenir. Bref, avec toutes ces caractéristiques, les internautes et la SQ surnomment cette nouvelle acquisition du « couteau suisse de la SQ » parce que justement celui-ci est justement multifonction, donc durant les interventions les agents du GTI auront tous les outils nécessaires à portée de main.
Peu de temps après l’acquisition de ce nouveau véhicule, la SQ a effectué une frappe chez les Hells Angels de Trois-Rivières soit la mobilisation de 60 policiers du ENRCO et du GTI. Dans cet article, aucune arrestation n’est mentionnée et aucun autre détail ne peut être dévoilé pour ne pas nuire à l’enquête des policiers.
Il reste toutefois des questionnements à se poser par rapport à ce camion par exemple que si celui-ci n’était pas plus un coup publicitaire pour démontrer la force du GTI de la SQ et envoyer un message à la population dans l’idée que la SQ est en lutte constante contre le crime organisé comme l’explique le Lieutenant Hugo Fournier: « Avec ce nouveau véhicule, la Sûreté du Québec vient hausser la barre dans sa lutte au crime organisé et dans son mandat de protection de la population ». Cependant, la SQ justifie aussi cet achat par le fait que l’ancien camion blindé arrivait en fin de vie, donc il devait se munir d’un autre camion pour le remplacer. Il y a jusqu’à aujourd’hui, seulement un camion de ce type « thunder 2 » pour tout le Québec, donc pour ce qui est de son efficacité dans la rapidité à le mobiliser sur le lieu à intervenir dans la région éloignée est questionnable. D’un point de vue théorique, le « couteau suisse de la SQ » est un symbole de force pour ce corps policier parce que même quand il n’est pas nécessaire d’intervenir, les agents de police l’utilisent pour faire de la patrouille et donner de la visibilité parce que oui pour la population québécoise celui-ci peut représenter un symbole de force et de sécurité, mais pour ce qui est des groupes criminels ce camion est très intimidant. Par la suite, il est possible de se demander si son utilisation est vraiment rentabilisée jusqu’à présent et même si ce camion blindé, bien que très utile, nécessitait son acquisition par la dépense de 850 000$ dans la province de Québec. En regardant les statistiques sur le site d’alter-justicequi tire ses sources de statistique Canada, la majorité des crimes sont ceux contre la propriété et en 2015 seulement 1,81% résultaient aux élèvements et séquestration et 0,10% aux homicides. Cet investissement aurait pu être utilisé pour tenter de diminuer les crimes plus élevés comme les voies de fait et les vols par exemple : par l’acquisition de meilleur système de surveillance pour dissuader les délinquants de commettre un crime parce qu’ils se sentent observés. Bref, la population québécoise doit encore attendre pour savoir si cet achat va s’avérer utile, mais dans un paradoxe à la SQ, on espère que non.