Une surveillance rapprochée sur les policiers en arrêt de travail ?

CTV Montral- CTV News

En 2014, monsieur Nicolas Landry, un policier de la Sûreté du Québec (SQ),  fût en arrêt de travail complet suite à un diagnostic de dépression majeure. Suite à ce diagnostic, M. Landry fût effectivement retiré temporairement de ses fonctions de policier au sein de son organisation et réussit à recevoir son plein-salaire malgré cet arrêt précipité.

Quatre ans plus tard, en août 2018, l’employeur de M. Landry eu des doutes sur ce congé-maladie lorsqu’une ancienne collègue de M. Landry est venue lui faire part de certaines allégations plutôt douteuses. De plus, l’un des voisins du policier fautif a également été le dénoncer en allant même jusqu’à le traiter de «profiteur du système».  Afin de vérifier ces allégations, la SQ décida de transférer l’enquête à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et ces derniers utiliseront la filature en guise de technique d’enquête. Enfin, la SQ décide aussi d’engager une firme privée pour enquêter la situation de M. Landry.

En réponse à l’enquête, les enquêteurs des différents milieux utilisés découvrent que M. Landry gérait des agences de voyage qui auraient appartenues à son père et à son ex-conjointe. Il en était le patron et prenait des décisions d’ordre financier. Il aurait aussi fait plusieurs voyages à l’extérieur du pays comme au Mexique, en Italie et à Dubaï. Son relevé de carte de crédit laisse croire qu’il aurait payé pour faire de la publicité dans de grands médias et que certains courriels montrent qu’il envoyait des directives à ses employés.

Verdict

Suite à cette enquête, le verdict a été récemment prononcé. C’est le 14 mars 2019 que Nicolas Landry fût reconnu coupable de fraude envers son employeur d’un montant allant jusqu’à 42 000$ et fût condamné à 6 mois de prison. La reconnaissance de fraude a été exprimée à l’égard de l’employeur puisque M. Landry recevait son salaire de policier sans même travailler à des fins personnelles.

La GRC

La Sûreté du Québec a fait appel à GRC pour enquêter sur l’ancien policier. La GRC est une police fédérale qui se déploie partout au Canada. Elle a juridiction sur les crimes qui traversent les juridictions provinciales surtout en matière de crime organisé, de sécurité frontalière, de criminalité économique et de terrorisme. Dans le cas d’une fraude comme celle-ci, la SQ n’a pas assez de compétences pour enquêter sur ce genre de crime. De plus, il est favorable de demander à un autre service policier d’enquêter pour ne pas biaiser le jugement de certains collègues de M. Landry et de ne pas entrer dans le conflit d’intérêt.

La sécurité privé

La sécurité privée au Canada est une industrie en expansion depuis les années 1970. La production, l’installation et l’achat de technologies de surveillance est principalement le moteur de ces firmes. Les activités de la sécurité privée sont très diversifiées. Ils peuvent faire de la patrouille, enquêter et répondre aux appels de citoyens comme les policiers. Par contre, leurs pouvoirs sont très complexes. Ils n’ont aucun pouvoir de plus qu’un citoyen ordinaire tandis qu’un policier lui, est un agent de la paix, peut arrêter et fouiller une personne s’il a des doutes.

En regardant les rôles de l’agent de sécurité et ceux du policier, il est étonnant et rare qu’un corps policier demande à une agence de sécurité privée de venir enquêter sur un membre de la SQ même s’ils ont les mêmes outils pour enquêter. Ils font appel à une firme privée pour qu’il n’y ait pas de conflits d’intérêts. La Sûreté du Québec ne peut pas enquêter sur l’un de ses membres, le risque d’un jugement biaisé est trop élevé.

Une déviance policière

Le métier de policier n’est pas différent des autres métiers. La fraude, les délits, l’extorsion et toute forme de corruption n’est pas moins à risque vue que c’est des policiers. Il est peut-être même plus facile pour eux de faire de la corruption puisque qu’ils sont des figures d’autorités, qu’ils sont aisément capables d’exercer leur pouvoir sur les autres et qu’ils connaissent parfaitement la loi pour savoir comment la détourner.

Dans la situation de Nicolas Landry, ce dernier reçu l’invalidité totale et permanente pour son emploi tout en ayant accès à son plein-salaire jusqu’à sa retraite pour cause de dépression majeure. Jusque-là, aucune fraude n’est commise. Par contre, il a géré une agence de voyage pendant son arrêt et en a profité pour voyager. Cela est de la criminalité policière. L’agent vient profiter de sa position pour violer la loi. Il n’est pas rare que dans ce type de fraude que ces agents se fassent attraper.

À l’avenir…

Les employeurs devraient-ils faire davantage de suivis auprès de leurs employés en arrêt de travail, entres autre, sur leur emploi du temps afin d’éviter de répéter ce genre de situation? Une chose est sûre, policier ou non, une fraude de cette envergure mérite d’être dénoncée. Ce cas de figure n’est pas propre au monde policier, mais connaître ce monde peut faciliter une certaine déviance de ce côté.