Violence policière à l’école secondaire

Une succession d’altercations

Le mardi 29 janvier 2019, Dnigma Howard, une étudiante âgée de 16 ans, a été arrêté par deux policiers école à la John Marshall Metropolitan High School, l’établissement d’enseignement secondaire situé à Chicago où elle étudie. Une arrestation jugée un peu trop musclée par Laurentio Howard, le père de Mme Howard qui a assisté à l’entièreté de l’événement, impuissant. Selon la version des faits provenant des officiers de police de la ville de Chicago qui ont procédé à l’arrestation de Mme Howard, ces derniers ont été appelé afin d’escorter l’adolescente qui venait tout juste d’être suspendue suite à une altercation avec son professeur. Malheureusement, quelques échanges d’insultes entre le professeur et Dnigma Howard à propos de l’utilisation d’un téléphone cellulaire en classe ne seront que le début de ses problèmes. En refusant de se faire escorter à l’extérieur, la jeune adolescente aurait semble-t-il résisté en crachant, mordant et en donnant des coups de pieds à l’un des officiers avant que les trois individus impliqués ne tombent dans les escaliers. Après avoir dévalé les escaliers, les officiers de police ont maintenu l’adolescente au sol en tirant sur elle à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique (taser) afin de la maîtriser . Par la suite, les deux officiers ainsi que Mme Howard ont été conduits à deux hôpitaux distincts afin de traiter leurs blessures. Ne s’appuyant que sur le témoignage des policiers et d’une vidéo provenant d’un étudiant ayant uniquement pu filmer la scène où les officiers utilisaient leur taser, Mme Howard a initialement dû faire face à deux chefs d’accusation pour coups et blessures et d’un chef d’accusation de délit de résistance et d’obstruction à un agent de la paix. N’estimant pas que l’adolescente ait besoin de vivre davantage de problème puisque sa mère est actuellement en prison et qu’elle est dans une classe spécialisée afin de contrôler son comportement, la juge qui s’occupait de son dossier a pris la décision de retirer toutes les charges pesant contre Mme Howard. Suite à ces incidents, M. Laurentio Howard a décidé d’entamer une poursuite judiciaire contre le CPD (Chicago Police Department), car sa fille et lui affirmait que l’intervention des policiers était démesurée et de plus, leur version des faits ne correspondaient pas du tout à la version des officiers de police.

Une caméra inattendue

Durant la semaine du 8 au 11 avril 2019, grâce à une caméra de surveillance qui était située au premier étage de l’école, de nouvelles images de l’altercation entre les policiers et Mme Howard ont pu être diffusées. Ainsi, il est possible d’observer que la version des faits provenant des policiers est inexacte. Effectivement, bien qu’il soit vrai que Mme Howard est l’instigatrice de l’altercation avec les policiers, ils ne sont pas tombés accidentellement dans l’escalier et n’ont pas uniquement utilisé leur Taser. Sur les enregistrements audio, l’un des policiers agrippe la main de l’adolescente et les deux tombent par la suite. Après avoir tombé, le policier s’est relevé, a saisi le pied de Mme Howard et l’a traîné en bas des escaliers. Pour se défendre, l’adolescente à décidé de mordre l’un des officiers et ce dernier l’a frappé à répétions au visage (il est possible de voir les contusions de la jeune femme dans la photo ci-dessous) avant de maintenir la jeune femme au sol en appuyant sur son torse à l’aide de ses pieds avant de lui envoyer une décharge électrique et de lui donner des coups de pieds. Suite à la diffusion de ces images, une poursuite fédérale a été instaurée afin de poursuivre la ville de Chicago, la commission des écoles publiques de Chicago ainsi que Johnnie Pierre et Sherry Tripp, les deux officiers ayant fait acte de violence à l’encontre de Mme Howard.

Des actions entraînant des conséquences

En utilisant de façon répétée leur pistolet à impulsion électrique, les policiers auraient pu mettre en danger la vie de la jeune adolescente. Effectivement, une seule décharge de Taser donne un choc de 50 000 volts à la victime qui reçoit ces aiguilles. Par le fait même, une succession de décharges peut tuer un individu. Puisque les États-Unis n’ont pas encore révisé leurs politiques d’usage de ce type de pistolet, les policiers doivent s’assurer d’utiliser cette arme uniquement en dernier recours et ce, de façon responsable afin qu’il n’y ait pas davantage d’incidents. En outre, les officiers de polices doivent également porter une attention particulière aux actions qu’ils effectuent, car les médias peuvent exercer une pression sur les divers corps policiers en révélant à la population les bavures et abus commis. Dans cette situation précise, l’histoire de Mme Howard a fortement gagné en médiatisation depuis que certains quotidiens télévisuels ont pu mettre la main sur les enregistrements vidéo exposant les policiers frapper l’adolescente. Ainsi, la manière dont les policiers ont réglé la situation a eu un effet “ Backfire” (un scandale plus ou moins important) pour le CPD. Effectivement, un policier ne peut frapper délibérément un individu avec ses poings lorsque ce dernier est maîtrisé ou ne constitue pas une menace d’envergure pour les policiers.