Brutalité policière à Montréal: encore une plainte …

Les événements se sont produits lors de la nuit du 8 septembre 2019 dans la métropolitaine économique Québécoise. Des policiers ont été interpellés pour intervenir sur une bagarre qui a éclaté devant le bar « Boulevard 44 ». Cette dernière a pris forme sur la rue Saint-Laurent, précisément à la fermeture des établissements vers 3 h de la matinée. Une grande foule de plus d’une cinquantaine de personnes s’est attroupée pour observer cette bagarre entre les individus. Après quelques minutes écoulées, cet affrontement arrive à sa fin lorsque les policiers arrivent sur les lieux et du même coup éloignent la foule qui, pour leur part, s’empresse de quitter les lieux. Les premiers policiers arrivés sur les lieux sécurisent la zone, conformément à la formation qu’ils ont reçue. Quelques instants plus tard, des renforts se pointent sur la scène pour pouvoir porter une aide aux policiers déjà présents. C’est alors que ces renforts sécurisent un périmètre plus large pour s’assurer que l’intervention des policiers reste sécuritaire et aussi pour s’assurer que les individus présents dans la foule ne reprendraient pas de nouveau cette bagarre précédemment interrompue par la police. C’est à ce moment que l’agent Alexandre D’Amour et son partenaire, l’agent David Lambert, interceptent un individu présent à la bagarre non loin d’où cette dernière a eu lieu.

Les deux agents ont maîtrisé le sujet, lui ont passé les menottes et l’ont immobilisé sur le sol pour entreprendre la fouille préliminaire du suspect. Cette fouille a pour but de s’assurer que l’individu n’est pas armé ou ne possède rien qui pourrait mettre la vie des policiers en péril. À cet instant, 3 citoyens se sont approchés pour pouvoir mieux observer la scène. Deux des trois citoyens décident de s’approcher un peu plus de l’action pour mieux voir. C’est alors que l’agent D’Amour se retourne et sort son bâton télescopique tout en demandant aux individus de reculer d’une voix vive et autoritaire. L’agent D’Amour se doit de protéger et de sécuriser l’intervention et de s’assurer que son partenaire soit toujours en sécurité durant l’exécution de l’intervention, soit la fouille dans ce cas-ci. Les individus revendiquent instinctivement qu’ils n’ont rien fait de mal. De plus en plus insistant, le policier utilise son bâton télescopique de manière transversale pour repousser l’homme au niveau de sa poitrine de manière très vigoureuse. À ce moment, la femme présente avec l’individu s’avance et brandit sa bouteille d’eau vers le policier. Ce dernier effectue la même manœuvre de repoussement plus tôt utilisé sur l’homme pour repousser la femme. Ensuite, l’homme vient se positionner entre le policier et la dame pour faire un « écran de protection » pour cette dernière. Cependant, lorsqu’il se rapproche, le policier décide d’utiliser son bâton télescopique pour frapper l’homme à la jambe à deux reprises pour le réprimander.

Suite aux incidents de cette soirée, Jason de Sousa Andrade a formellement effectué une plainte pour brutalité policière au commissaire de la Déontologie policière du Québec. Sa plainte est principalement fondée sur le fait que la force utilisée envers lui ne correspondait pas au niveau de danger que la situation présentait et que cette force est apparue beaucoup trop rapidement dans la procédure.

Lors de cette intervention réalisée en septembre 2019, il est possible de faire ressortir quelques éléments principaux. Pour débuter, il fait sans aucun doute que plusieurs principes fondamentaux de Peel ont été bafoués durant l’intervention du duo d’agents Lambert et D’Amour. Premièrement, le principe de « n’utiliser la force qu’en dernier recours » est clairement outrepassé. La situation n’était pas rendue à un point ou l’utilisation du bâton télescopique était la dernière alternative. En effet, la situation donnait encore une grande marge de manœuvre pour intervenir auprès des deux individus qui s’approchaient de l’intervention du duetto. Approfondir la discussion, essayer de raisonner les individus, sortir son bâton télescopique sans l’utilisation comme force de dissuasion sont tous de bonne solution étant donné que le niveau de risque pour les policiers n’était pas élevé. En second lieu, il est naturel que cela découle de la situation ; « gagner le respect du public et aussi de le conserver ». Il va dans l’idée générale qu’un individu perd du respect pour toute personne qui l’attaque. Conséquemment, la police perd nécessairement le respect de l’individu en question. Finalement, si les citoyens n’ont plus de respect pour l’autorité policière, il sera difficile pour cette dernière « d’assurer la coopération du public pour faire respecter les lois ». D’ailleurs, la vision des citoyens n’est pas seulement associée à ce qu’ils ont vu ou vécu, les médias sont une source très imposante dans l’opinion publique. En effet, les médias peuvent modeler, modifier, changer une opinion dépendamment de la situation et du résultat désirer par ces derniers. Ainsi, les médias peuvent influencer grandement la vision des citoyens consommateurs de médias.

Par la suite, deux mandats importants de la police traditionnelle ont été transgressés. Celui du maintien de la paix et celui de la protection du citoyen. En premier lieu, le maintien de la paix a été, dans un sens, bafoué puisque lors de son intervention, l’agent D’Amour, en repoussant violemment les individus, vient briser la notion de paix présente dans l’intervention et aussi dans l’intention que ces personnes avaient. Ces dernières voulaient seulement savoir si la personne menottée allait bien. Ensuite, le mandat de la protection du citoyen doit être perçu selon les deux côtés de la médaille pour bien comprendre la situation. Premièrement, le côté plus facile à percevoir est qu’en utilisant son bâton tôt dans l’intervention avec les individus, il va naturellement à l’encontre de la protection de ses derniers. Cependant, il faut tout de même voir du point de vue du policier. Ce dernier a pour mandat de protéger la scène où se déroule l’intervention, de protéger son partenaire et aussi de protéger le citoyen menotté. Par conséquent, dans un certain sens il bafoue ce mandat, mais dans un autre sens il le remplit. Il s’agit d’une situation ambiguë dans ce cas-ci. Finalement, il est possible de classifier l’agent D’Amour selon la sous-culture policière. En effet, l’agent D’Amour pourrait être considéré comme un policier « dur » qui est défini comme un policier cynique et qui n’est pas apte à la résolution de conflit selon la classification faite par Mastrofski en 2002.

Source des informations : Article de Radio-Canada publié le 13 mars 2019 :
« Plainte pour brutalité contre un policier du SPVM »