En cavale depuis 4 mois, Salah Abdeslam arrêté en Belgique!
L’homme le plus recherché d’Europe, Salah Abdeslam, a été arrêté le 18 mars 2016 après plus de quatre mois de cavale. En effet, ce dernier a eu un rôle prépondérant dans les attentats perpétrés en France le 13 novembre 2015. Salah Abdeslam est, à ce jour, le seul survivant parmi les trois attentats du mois de novembre 2015 qui se sont déroulés de façon simultanés. Celui-ci faisait partie du commando du stade de France. À cet égard, il était le conducteur d’une Renault noire avec à son bord trois passagers : Bilal Hadfi, Ahmad al-Mohammad et Mohammad al-Mahmod, lesquels représentent les trois kamikazes qui se font sauter aux abords du stade de France faisant une seule victime (un chauffeur de taxi de 60 ans). Par ailleurs, durant cette partie de soccer opposant la France à l’Allemagne, le président François Hollande était présent dans les gradins.
En ce sens, Salah Abdeslam a été arrêté le lendemain des funérailles de son frère, Brahim Abdeslam, en pleine après-midi dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles où il a d’ailleurs grandit. Blessé par balle à son genou droit durant l’intervention policière, il se réfugiait dans un appartement situé non loin de sa résidence familiale (700 mètres) et d’un café (2 kilomètres) qu’il a jadis administré avec son frère.
À ce propos, il est important et remarquable de souligner que trois jours précédant son arrestation (15 mars 2016), Salah Abdeslam a été en mesure de s’enfuir lors d’une perquisition menée sur la rue du Dries, dans la commune de Forest. Cet appartement qui semblait inoccupé à première vue est, dans les faits, le refuge de Salah Abdeslam et de ses complices. D’ailleurs, le locataire de l’appartement sur la rue du Dries, Khalid El Bakraoui, est le même locataire qui avait loué un appartement quatre mois plutôt dans le quartier de Charleroi en Belgique où avait transité les dix membres terroristes en direction de Paris.
Ainsi, lors de cette intervention du 15 mars 2016, cette dernière ne s’est pas déroulée comme prévue faute de renseignement sur les occupants. Quatre policiers sont blessés et un occupant est tué, soit Mohamed Belkaid. Cependant, durant les échanges des coups de feu, ceux-ci permettent de distraire les forces policières de telle manière que Salah Abdeslam ainsi qu’un autre complice réussissent à s’échapper par les toits. L’identification de Salah Abdeslam restera inconnue jusqu’à ce que les forces policières élucident une empreinte digitale de ce dernier sur un verre, deux jours plus tard.
Quelques heures après cette opération moindrement fructueuse, les autorités belges reçoivent un appel de la part d’un ami de Salah Abdeslam, lequel est à la recherche d’une planque. Grâce à cette source, les autorités policières de la Belgique réussissent à l’aide de matériels informatiques à retracer et situer l’emplacement du téléphone utilisé par Salah Abdeslam, soit à Molenbeek. Conséquemment, une nouvelle opération est lancée et cette fois, les autorités policières finissent par épingler Salah Abdeslam.
À ce titre, il est intéressant de remarquer que les descentes des forces policières en date du 18 novembre 2015 et du 18 mars 2016 ont été rendues possibles par des appels téléphoniques de citoyens. À titre de preuve, celle du 18 novembre 2015 avait été possible grâce à une jeune femme proche de la cousine d’Abdelhammid Abaaoud. Cela démontre l’ampleur et l’importance de la participation du public durant les enquêtes policières qui, dans ce cas, a été d’une contribution centrale pour localiser ces individus.
Depuis sa capture et, de ce fait, son interrogatoire Salah Abdeslam affirme s’être résigné à l’instant de commettre son attentat-suicide dans la nuit du 13 novembre 2015. Toutefois, son cousin, Abid Aberkan, chez qui Salah Abdeslam s’est réfugié à Molenbeek en Belgique fait découvrir aux enquêteurs une tout autre histoire. Ce dernier allègue que Salah Abdeslam s’est aperçu que sa ceinture manquait de liquide explosif.
Dans un même ordre d’idée, durant son interrogatoire, Salah Abdeslam minimise une fois encore son implication dans les attentats du 13 novembre 2015. Il relègue le fardeau sur son frère, Brahim Abdeslam, qui était parmi le commando des terrasses qui ont fait 39 morts. Celui-ci s’est fait exploser, sans toutefois tuer nul autre que lui-même. Durant ce raid, il était accompagné de Abdelhamid Abaaoud (présumé instigateur des attentats) et Chakib Akrouh. Ces deux individus ont été tués cinq jours après les attentats, soit le 18 novembre à la suite d’un assaut policier dans un appartement du nord de Paris (Saint-Denis).
De plus, Salah Abdeslam affirme avoir vu Abaaoud seulement une fois durant toute sa vie, et ce, la vieille des attentats, soit le 12 novembre. Cependant, grâce à la trace permanente des casiers judiciaires, les enquêteurs ont été en mesure d’établir un lien plus qu’anodin entre ces deux personnes. En effet, ces deux individus ont été arrêtés par la police en 2011 pour un braquage de garage.
Ainsi, l’analyse du réseautage de Salah Abdeslam est fortement instructrice sur les individus susceptibles d’être d’allégeance islamiste radicale. À ce titre, il est intéressant de remarquer que Mohamed Abrini est d’une part, le voisin de Salah Abdeslam et d’autre part, qu’il a participé avec Abdeslam à louer l’appartement dans lequel résidait les dix terroristes des attentats du 13 novembre 2015 (3 commandos des terrasses, 4 stades de France, 3 au Bataclan). L’implication d’Abrini permet de concevoir les attentats perpétrés en France d’être de connivence avec les attentats perpétrés le 22 mars 2016 à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem où il était accompagné de deux autres kamikazes. Ainsi, il est possible que ces attentats divergents au plan géographique soit, en réalité, de connivence au sein d’une même cellule de personnes radicalisées.
À cet effet, Osama Krayem (deuxième homme de l’attentat au métro de Bruxelles) qui a été arrêté le même jour que Mohamed Abrini, soit le 08 avril 2016, a déjà été en contact avec Salah Abdeslam auparavant. Sur ce point, Salah Abdeslam serait allé le chercher en Allemagne alors qu’il était sur le chemin de retour de la Syrie. Bref, cela démontre et amplifie de façon fidèle l’apparence d’une cellule structurée et de concert.
Quant à son extradition pour la France, Salah Abdeslam était dans un premier temps en désaccord avec cette requête. Toutefois, son avocat, Cedric Moisse, a affirmé qu’a posteriori, il accepte cette requête et désir collaborer avec les autorités françaises.
D’ailleurs, depuis son arrestation, les États-Unis ont décrété la confiscation de tous les avoirs, éventuels comme antérieurs, de Salah Abdeslam sous juridiction américaine. De plus, il est maintenant interdit pour tous citoyens américains de communiquer avec lui que ce soit de nature sociale ou commerciale.