Une nouvelle accusation de voies de fait à l’encontre d’un policier de Régina
Le caporal Bradley Magee, qui est membre du service de police de Régina depuis 17 ans, est accusé de deux chefs d’accusation de voies de fait. Les incidents se sont perpétrés dans le cadre de l’exercice des fonctions du caporal en septembre 2018. Ces actes vont à l’encontre de certains principes de Peel, qui restent toujours d’actualité, soit l’utilisation de la force en dernier recours et gagner et conserver le respect du public. Il ne va pas sans dire, que si des accusations ont été portées à l’encontre du policier, l’utilisation de la force n’était pas appropriée. De plus, ce type d’événement, que les médias sont très friands, ne favorise pas une image positive et qui inspire le respect envers la police.
Les faits se sont déroulés au sein du centre de détention de la police de Régina et à l’encontre d’un homme et d’un adolescent, le tout selon un communiqué de presse du service de police. Les policiers ne parlent pas directement avec les médias. Il existe en fait des numéros de relations publiques de la police que les policiers réfèrent aux journalistes ou bien un porte-parole peut être présent sur les lieux et interagir avec les journalistes. La police a bien à cœur son image et le fait de bien paraître. Les médias reçoivent passivement de l’information provenant de la police. Ils ont donc besoin qu’elle continue de leur fournir des informations et ceci favorise le fait que les médias vont renvoyer la vision de cette institution.
Ce communiqué fait part que les accusations émanent d’une enquête de la Commission des plaintes du public. Les deux victimes savent que des accusations ont été faites. Tel préalablement mentionné, il s’agit d’un policier occupant un poste au sein de la police de Régina et il s’agit de la GRC qui offre des services de police municipale à cet endroit. La surveillance de la police se fait de plusieurs façons. Il est possible de les classer selon le mode, le style et la forme de la surveillance. Les modes sont le contrôle, soit fournir des règles et des procédures afin de prévenir la déviance, et la redevabilité qui est déclenchée par un événement, comme dans le présent cas, où on tente d’évaluer et de corriger la situation par exemple. Le style peut être administratif qui implique donc une hiérarchie, des ordres et de l’obéissance ou bien le style rétrospectif qui implique la collaboration des membres qui fournissent des informations dans le but de corriger la situation. La forme de surveillance peut être interne, politique ou civile. La forme interne consiste à ce que l’organisation policière se surveille elle-même. Il peut arriver qu’une instance supérieure ou externe examine les cas plus graves ou qui ne sont pas résolus. Cette dernière façon de faire est la dominante. La forme politique implique une mobilisation de l’appareil politique à la suite d’un cas important, d’un citoyen ou d’un groupe afin de se pencher sur l’activité policière. Il peut en résulter un changement législatif afin de répondre à la problématique. La forme civile est une institution indépendante qui sert de mécanisme de surveillance. Pour le cas de la GRC, il s’agit de la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC (CCETP).
Monsieur
Magee comparaît le 27 mai, conformément à la loi provinciale sur les
affaires de policières. Ce dernier a été assigné à des fonctions
administratives pour la durée du procès et il ne sera pas en contact avec les
membres du public.
Il ne s’agit pas du premier incident de la part du caporal. Ce dernier a déjà été accusé en 2017 de voies de fait à l’encontre d’un homme dans le cadre d’une arrestation qui a eu lieue en 2016. Magee aurait utilisé une force excessive à ce moment. Il existe certaines théories, qui ne sont pas nécessairement scientifiques, afin d’expliquer les raisons de la déviance policière. Il y a tout d’abord la théorie de la pomme pourrie qui responsabilise les individus fautifs et où l’institution de la police est le reflet de la société et il y a donc des personnes qui agissent mal. La théorie de la déviance insulaire voit la déviance comme étant des événements isolés. La théorie de la déviance généralisée est en quelque sorte l’inverse de la précédente, elle penche plutôt sur une déviance étendue et qui est le résultat d’une organisation clandestine de policiers corrompus. Il existe aussi bien d’autres théories sur les causes de la déviance comme par exemple qu’il y aura toujours un pourcentage de policiers qui seront déviants, qu’il manque de surveillance que ce soit de manière interne ou externe ou bien que les opportunités soient très présentes.
L’affaire a été transmise à un programme de mesures alternatives de la police de Régina (RAMP), qui consiste en un programme de justice réparatrice. Or, la victime, James Escamilla, a confié à la CBC qu’il aurait préféré que Monsieur Magee passe devant les tribunaux et il s’inquiétait du fait que le caporal aurait aucune conséquence. À la suite de la référence au RAMP, le caporal a été assigné à un rôle opérationnel au sein du service de police. Selon un porte-parole du service de police, le policier a continué à interagir avec des individus arrêtés.
Apparemment, les mesures alternatives n’ont pas porté les fruits escomptés vu la récidive du caporal. Le blâme est entièrement porté sur l’individu et non sur l’institution, peut-être avec raison. Il est aussi important de noter que les événements sont décontextualisés, il s’agit en quelque sorte d’une photo d’une petite partie de l’événement. Il est donc difficile d’établir, au vu de l’article, toutes les variables qui peuvent entrer en ligne de compte comme par exemple si les victimes résistaient à leur arrestation et le caporal aurait été trop loin afin de les immobiliser, si les victimes avaient une arme ou si le policier a posé ce geste gratuitement. De plus, Magee est accusé de voies de fait. Les voie de fait sont un crime très large qui peuvent être comme par exemple cracher au visage, une poussée ou un coup de poing. Il n’y a pas détail sur le cas qui nous préoccupe. Les conséquences sur les victimes ne sont pas mentionnées non plus. Y-a-t-il eu des blessures? Puisque cela n’a pas été relaté, il est fort possible qu’il n’y eût pas de blessures graves, car il aurait été probablement mentionné qu’il s’agissait de voies de fait plus graves. Il s’agit tout de même d’un acte qui n’a pas lieu d’être si le caporal est bel et bien coupable. Il faudra attendre le dénouement des accusations.