Retour à l’ancien modèle de police communautaire à Ottawa

La commission des services policiers d’Ottawa veut revenir à l’ancien modèle de police communautaire. Depuis la mise en place du nouveau système de police communautaire en 2017, les citoyens et des regroupements de commerçants veulent le retour de l’ancien modèle. En effet, pour des raisons économiques, le service de police d’Ottawa est passé de 60 agents communautaires à environ 15 agents. Pour contrer cette problématique, la ville d’Ottawa compte créer 20 nouveaux postes d’ici deux ans. Toutefois, la conseillère Diane Deans qui fait partie de la nouvelle Commission des services policiers d’Ottawa est sceptique que seulement 20 nouveaux postes seront suffisants pour pallier la demande de la population. Même si tous les membres de cette commission sont en faveur du retour à l’ancien modèle de « policing », ils n’ont qu’un contrôle limité sur la façon dont la ville dispose de ses policiers.

Concrètement, l’agent de police communautaire est un agent qui doit gagner la confiance du public pour avoir la coopération de ceux-ci. Il vaut mieux prévenir le crime que d’agir et de réprimer après les faits. Il est primordial que l’agent de police communautaire travaille en symbiose avec le public et qu’inversement, le public travaille avec les policiers. Pour se faire, les policiers doivent gagner et surtout conserver le respect du public. D’un point de vue stratégique, il est possible de pour un service de police de faire des changements mineurs pour se lancer progressivement dans une police qui est dite communautaire. Toutefois, un changement en profondeur de la façon dont l’organisation policière agit est préférable. Comme dans l’exemple du service de police communautaire d’Ottawa, les effectifs et les ressources n’étaient pas assez grands pour que le citoyen ait un sentiment de sécurité et de respect envers les policiers.  Parmi les changements les plus notables qu’un service de police peut faire pour passer à une police plus communautaire est la décentralisation des prises de décisions. Le policier doit pouvoir initier les actions qu’ils croient importantes et être proactif dans sa prise de décision. Ceci dit, le patrouilleur ne doit pas rester dans son véhicule et doit interagir avec les citoyens. Il est primordial que celui-ci aide à la prévention situationnelle, c’est-à-dire identifier les cibles potentielles et les façons de prévenir le crime. Ses actions sont largement influencées par la volonté des citoyens et il informe les citoyens des actions qui seront posés par les policiers. Lorsqu’un crime a lieu, il est de mise, en « policing » communautaire d’utiliser l’aide des patrouilleurs sur le terrain qui peuvent être d’une aide importante. Par exemple, les enquêteurs doivent respecter la prévention faite sur le terrain par les patrouilleurs en évitant les enquêtes trop intrusives.

Quelques problèmes peuvent parfois survenir dans la police communautaire et tout n’est pas parfait. Un principal problème que rencontrent les services de police est les agents de police en tant que tels. En effet, les nouveaux agents n’ont pas la capacité analytique d’un policier plus expérimenté et ils n’ont pas nécessairement envie de faire une telle sorte de « policing ». De plus, la culture policière n’est pas habituée à ce genre de service et il peut y avoir une certaine appréhension de la part de certains agents. Pour qu’un réel changement ait lieu, on ne doit pas isoler les initiatives, mais plutôt organiser un changement à travers toute l’organisation. Sachant cela, il est compréhensible que la commission des services de policiers d’Ottawa veuille un changement plus important que seulement les 20 policiers de plus qui sont proposés actuellement. Le changement ne doit pas être cosmétique, mais il devrait être enraciné dans la mentalité du service de police d’Ottawa et ainsi permettre que la population se sente plus en sécurité.