Populations vulnérables entre les mains de nos policiers.

«Les autorités s’en remettent de plus en plus au droit pénal et criminel et à la sécurité publique pour gérer les problèmes sociaux de pauvreté, de santé mentale, de toxicomanie et d’itinérance.» – Élise Solomon

Les populations dites «vulnérables» et en situation d’itinérance sont grandissantes en ce moment et nos policiers (SPVQ et SPVM) sont de plus en plus amenés à intervenir auprès de ces gens en difficultés. Par contre, nous savons que le rôle de la police au sein de leur travail comporte deux aspects qui semblent en quelques points contradictoires. Tout d’abord, les agents de la paix sont tenus de surveiller et d’exercer un certain contrôle judiciaire sur les gens marginaux. En guise d’exemple, ils ont le devoir d’empêcher la consommation d’alcool sur la voie publique ou d’autres comportements de ce genre, qui sont malheureusement souvent liés à la présence de problèmes tels que la toxicomanie, l’itinérance, etc. En outre, la police publique a le mandat de maintenir l’ordre public (patrouille, règlements de conflits, incivilités) et de faire l’application de la loi.  D’un autre côté, leur mission est de protéger les citoyens et de maintenir la paix, et ce, particulièrement s’il s’agit de population aux prises avec d’importants problèmes sociaux, car ces derniers ont inévitablement besoin d’aide. Les policiers admettent qu’une part significative de leurs quarts de travail consiste à intervenir auprès de citoyens en situation de crise importante ou atteinte de maladie mentale.

L’enjeu de ce phénomène, du fait que nos autorités policières ont l’intervention de ces personnes prises avec des problèmes sociaux entre leurs mains, résulte du fait qu’ils ne sont pas assez préparés. Selon eux, leur formation est plus traditionnelle et ne reflète plus nécessairement la réalité. Ils ne sont donc pas suffisamment entraînés pour faire face adéquatement à ces situations ainsi qu’auprès de ces gens en difficultés. Leurs missions et mandats ne sont pas tout à fait respectés par certains policiers puisque la présence d’abus à l’égard des gens marginalisés et de profilage existe toujours. De plus, il faut aussi penser à la notion des vitres cassés. Un tout petit problème qui devient grand. Il faut savoir qu’une personne qui est en situation par exemple de toxicomanie et ce, sur la voie publique, peut mener à d’autres problèmes plus importants par la suite. C’est un problème qui devient très complexe à s’occuper et à intervenir en tant que policier, puisque cette personne est probablement aussi en situation d’itinérance et d’autres problèmes sociaux. Le policier doit intervenir auprès de cette personne pour régler un conflit, comme par exemple, en procédant à une arrestation, mais doit tout de même se rappeler que sa mission est aussi de protéger cette personne car il a le devoir de protéger le citoyen. En comprenant la réalité d’une personne marginalisée en situation d’itinérance et en comprenant pourquoi cette dernière agit comme elle le fait, il devient difficile pour un policier d’agir parfaitement pour aider une personne vulnérable tout en protégeant les autres citoyens.

Selon des experts, la solution idéale serait de redéfinir le rôle des organisations policières et des intervenants sociaux, pour que chacun puisse faire un travail impeccable auprès de ces populations vulnérables et surtout adéquat. Il faudrait certainement aussi adapter les formations des policiers pour s’assurer que chacun d’eux remplissent correctement leurs missions et mandats. De plus, même faire une révision des protocoles d’interventions serait une bonne chose pour parfaire le travail de nos policiers dans notre réalité actuelle, tout en répondant toujours aux neufs fondements de Peel. D’ailleurs, depuis une réforme légaliste, les agents de la paix sont vraiment considérés comme des spécialistes du crime. Les policiers ont donc un certain pouvoir quant à la façon de gérer les crises et les crimes et ont alors une excellente vision de la justice. Si la réalité des personnes «vulnérables» aux prises avec des problèmes sociaux est mise à jour dans les formations des policiers, leurs interventions deviendront réellement efficaces et concrètes envers ceux-ci. Considérant que la situation est déjà entre leurs mains et qu’on se fie à leur expertise, une certaine ouverture d’esprit envers ces populations de la part de toutes les organisations policières est de mise pour qu’ils puissent continuer à exercer un excellent travail.