La police de Montréal pointée du doigt pour «profilage politique»

Le 15 mars 2013 avait lieu la manifestation annuelle contre la brutalité policière et c’est pour cette manifestation que la Commission des droits de la personne accuse la ville de Montréal de s’être rendue coupable de «profilage politique».

Pour la Commission des droits de la personne, il s’agissait là d’un comportement inacceptable de la part des policiers et qui mérite d’être puni.

– Poursuite déposée par la Commission des droits de la personne

Dans la semaine du 20 mars 2019, la Commission a déposé une poursuite au Palais de Justice de Montréal alléguant que «La Ville de Montréal, par l’intermédiaire de son service de police, a porté atteinte au droit des victimes» et que «L’intervention policière du 15 mars 2013 […] constitue une forme de profilage politique qui visait notamment à décourager de futures manifestations de personnes engagées contre la brutalité policière».

La description du profilage politique indique un comportement discriminatoire par la police ou une autorité contre une personne ou un groupe de personne et son identité et ses idéaux politiques. Le profilage politique se retrouve dans la même catégorie que le profilage racial et le profilage social.

Généralement, les médias rapportent plutôt du profil racial, mais tout type de profilage policier (racial, social, criminel, etc) pose un problème grave d’abus de pouvoir. Par ailleurs la ville de Toronto est aussi dans l’eau chaude pour des événements de profilage racial.

La ville de Montréal possède d’ailleurs sa propre politique concernant le profilage, on peut la lire sur le site du SPVM mais étrangement elle ne comporte aucune section sur le profilage politique. La Commission a aussi fait appel au Tribunal des droits de la personne afin que soit instaurée une
une formation «portant sur les droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté d’expression sans discrimination dans un endroit public».

La liberté d’expression ainsi que celle de manifester sont deux droits protégés par différentes chartes et lois et la police n’est pas au dessus de ces obligations. Ce genre de débordements entrainement automatiquement une mauvaise image du corps policier pour le public.

Quand on parle de la police et de sa capacité à trouver que l’un de ses membres a agi en cabochon, je l’avoue : je suis de ceux qui ont complètement perdu confiance.

– Mathieu Charlebois
Mathieu Charlebois, chroniqueur à L’actualité

Il sera important pour le SPVM de restaurer cette confiance qui est la base de la police communautaire et de toutes interactions avec le public. Ce genre d’enjeux est relativement régulièrement reporté, surtout dans un contexte de manifestation où de nombreuses arrestations ont lieu.

Il s’agit, de surcroît, d’une des manières les plus visibles et efficaces pour la population de faire valoir ses opinions. Dernièrement, nous avons assisté à de nombreuses démonstrations de forces de cet outil, par exemple, avec la manifestation pour le climat du 15 mars 2019. Juste à Montréal, près de 100 000 personnes ont pris part à cette réunion publique.

15 mars 2019, Montréal