Du financement pour lutter contre la violence armée à Toronto

L’année 2018 fut marquée à Toronto par un taux très élevé d’homicides. En effet, la ville a enregistré 95 homicides durant l’année, un taux qui n’avait pas été égalé depuis 1991 qui était causé par une guerre entre des gangs de rue asiatiques. Le détective en chef de l’escouade des homicides de la police de Toronto, Hank Idsinga, reporte que des meurtres ont été perpétués un peu partout dans la ville. Le détective en chef souligne qu’il n’a pas trouvé une cause commune à tous ces meurtres contrairement à ceux de 1991, il affirme aussi que cette vague est attribuable à une multitude de causes telles que des disputes de gang, au trafic d’armes et de drogues. De plus, il affirme que la police a saisi près de 900 armes à feu, ce qui est du jamais vu pour la ville. En 1964, une distinction entre deux philosophies policières idéales, qui doivent être perçues comme deux points d’un pôle sur un continuum, fût faite par Herbert Packer. L’une consiste en une efficacité anti-crime où le but a amplement plus d’importance que les moyens utilisés. Cette philosophie se base sur l’efficacité policière, c’est-à-dire par rapport aux arrestations et aux résolutions de crimes, la comparaison entre les agents et les services de polices et mesurer ainsi que d’évaluer les techniques policières. La seconde philosophie se caractérise par une attention portée autant sur le but que sur les moyens où les vices de procédures tentent d’être évités le plus possible.

Idsinga souligne aussi que les membres de la communauté ne donnent pas d’information aux forces de l’ordre puisqu’ils craignent des représailles de la part des gangs de rue ou de suspects. Le détective affirme la nécessité de la collaboration des gens pour obtenir des renseignements pour avancer les enquêtes. Les renseignements consistent en une organisation logique, utile, efficace d’une suite d’informations portant sur un sujet donné. Ils peuvent être d’ordre criminel, de sécurité ou militaire. Les renseignements criminels peuvent porter par exemple sur les auteurs, les événements, les lieux d’un crime. Ils sont à propos des crimes communs. Les renseignements de sécurité, tant qu’à eux, s’intéressent à la prévention des attaques à l’encontre de la sécurité nationale. Finalement, les renseignements militaires se concentrent sur les équipements, les effectifs, les déplacements ou les diverses stratégies de forces militaires étrangères. Ils incluent aussi la protection des bases des forces canadiennes. Un renseignement n’équivaut en aucun point une preuve. Le savoir n’implique pas automatiquement une preuve, il s’agit de deux choses distinctes. Les renseignements proviennent de deux sources, soient les sources ouvertes et fermées. Les sources ouvertes coïncident avec ce qui est disponible pour le public, comme ce qui est véhiculé dans les médias par exemple. Les sources fermées consistent à tout ce qui est considéré confidentiel. Il existe aussi trois types de sources, soient les « Human Intelligence » (HUMINT), les « Signal Intelligence » (SIGINT) et les documents. Les HUMINT se basent sur les sources humaines comme les interrogatoires ou les témoignages du public par exemple. Il s’agit de ce type de source qui est sollicité par le cas qui nous préoccupe. Ensuite, les SIGINT correspondent aux diverses interceptions de communications et donc ils incluent les sources provenant des technologies de surveillance.

Afin de lutter contre cette vague de violence, les trois ordres de gouvernements ont débloqué du financement. Le gouvernement fédéral a accordé au mois de décembre dernier 7,1 millions de dollars à la ville de Toronto, dont 6,76 millions de dollars distribués sur une période de 5 ans pour mettre en place le Projet de guérison de la communauté. Ce programme consiste en un projet de soutien par les pairs qui formera 250 jeunes mentors. Une partie du montant attribué pour le projet, soit environ 250 000 $, sera distribué à cinq organismes sélectionnés par la ville. Ces organismes ont été choisis, car ils offrent des formations pour les jeunes afin de développer leurs compétences pour adoucir les conflits ainsi que de bien réagir afin de prodiguer les soins de base dans les cas de santé mentale. Cependant, les résultats de ce programme ne seront que visibles qu’à long terme. La police de Toronto se voit aussi octroyée une somme de 400 000 $ répartie sur deux ans dans le but de mobiliser plus de policiers dans huit quartiers ainsi pour mettre en place le mois prochain un projet pilote éducatif se nommant Aptitudes de la vie pour réussir. Cette réaction vis-à-vis la vague de violence dans la grande métropole est surtout orientée vers la prévention afin que de nouveaux crimes ne voient pas le jour. La prévention est l’une des pierres angulaires du modèle de police dit communautaire. Ce modèle de police est orienté vers le maintien de l’ordre et l’application de la loi, certes, mais encore plus sur le service de la police, la communauté et prend donc en considération le contrôle social informel des groupes sociaux. Le policier fait partie intégrante de la communauté selon ce modèle et il préconise le partenariat avec les autres organismes. Le citoyen est responsabilisé concernant sa propre sécurité et le policier est présent pour le seconder. Le citoyen est considéré comme un client selon cette approche. Finalement, la police a deux idéaux conformément à ce modèle, soit renforcer la communauté et y résoudre les problèmes causant une dysfonction au sein de la communauté. Cependant, le fait que de l’argent ait été attribué à un déploiement de policiers dans plusieurs quartiers rejoint le modèle de police dit de renseignement. Ce modèle vu le jour au Royaume-Uni en 1997. Il est basé sur la probabilité d’un risque et est proactif. Ce modèle veut agir avant qu’un crime soit commis, mais il est distinct de la prévention puisqu’il vise les auteurs des crimes et non les causes ou les circonstances qui amènent le passage à l’acte. Ce modèle se base sur les statistiques et les informations pour déployer les actions policières le plus efficacement possible, comme par exemple identifier les zones les plus dangereuses. Bref, ce modèle est surtout stratégique.

Le gouvernement provincial a débloqué un financement de 25 millions distribué sur quatre années afin d’aider les enquêtes policières sur la violence armée et les gangs de rue. Selon une porte-parole du service de police de la métropole, Meaghan Gray, l’institution policière a reçu 4,9 millions de dollars jusqu’à maintenant. Cette somme a été utilisée afin d’aider les enquêtes qualifiées de difficiles et de dangereuses concernant le crime organisé effectuées par une unité spécialisée. Ceci a permis notamment de concrétiser 625 arrestations et 160 saisies d’armes à feu.

De plus, le financement permettra aussi pour la police de Toronto d’obtenir de nouvelles ressources technologiques afin d’assister les enquêteurs et les agents de probation pour des fins de surveillances des criminels qualifiés violents lors des libérations sous caution.

Ensuite, 8 millions de dollars ont été utilisés dans le but de mettre sur pied des équipes d’interventions spéciales dans les palais de justice de l’Ontario pour maintenir les personnes ayant commis des crimes violents à l’aide d’arme à feu en prison.

Des mouvements citoyens réclament eux aussi du financement afin de lutter contre le phénomène. L’un des leaders des mouvements citoyens, tels que One By One ou bien Zero Gun Violence, déplore que les organismes sélectionnés par la ville fonctionnent en silos et devraient collaborer avec les mouvements citoyens.