Enquête sur la police : des forces municipales font mauvaise figure

Depuis le 21 novembre dernier, le service policier municipal de Saint-Jean fait l’objet d’un procès, celui de Dennis Oland pour le meurtre de son père Richard Oland, multimillionnaire et propriétaire de la brasserie Moosehead. En juillet 2011, ce dernier a été accusé de meurtre et depuis plusieurs éléments surgissent pour en faire un troisième procès. En effet, alors que Dennis Oland est le principal suspect, la police de Saint-Jean semble faire mauvaise figure et fait l’objet d’enquêtes dans cette affaire.
Les avocats de Dennis Oland, tentent de démontrer que les éléments de preuves sur lesquels la Couronne se base sont compromis par le travail des enquêteurs de la Force policière de Fredericton. En effet, plusieurs erreurs importantes sont utilisées par la défense de ce dernier pour baser leur argumentaire.
Selon ces derniers, les premiers policiers arrivés sur la scène de crime ne portaient pas de vêtements protecteurs, ils ont ouverts la porte sans gant, ce qui aurait compromis les empreintes digitales et les traces d’ADN présentes sur la poignée puis, ils auraient omis d’analyser la porte arrière du bureau où le corps a été retrouvé, ce qui semblait être une possible voie de fuite du meurtrier. De plus, un policier a avoué avoir limité la scène de crime au bureau de Richard Oland, alors qu’elle aurait dû comprendre l’immeuble en entier. La défense ne s’arrête pas à ces quelques erreurs, elle suppose aussi que plusieurs policiers présents au moment de l’enquête n’avaient pas les formations nécessaires pour ce type d’événements. Finalement, des policiers se sont approchés du corps sans autorisation, puis l’un d’entre eux s’est assis sur le bureau alors que l’analyse médico-légale n’était pas terminée et une des preuves importantes dans l’affaire, le veston de Dennis Oland aurait été manipulé à mains nues par un enquêteur.

Dennis Oland a déjà été reconnu coupable du meurtre de son père, Richard Oland, à la suite de son premier procès en 2015. Cependant, de nouveaux arguments font leurs apparitions avec les années et en 2016, ce verdict a été annulé. La défense use bien de son argumentaire sachant que les citoyens ont des attentes très élevées envers les policiers, puisqu’elle se base sur les preuves compromises par le travail de ces derniers pour faire réagir, ce qui a donné cours à un troisième procès.
Ainsi, dans cet article de Radio-Canada, le juge Terrence Morrison tente de rappeler aux avocats de la défense qu’il s’agit du procès de Dennis Oland et non celui du service policier municipal de Saint-Jean «Mon rôle n’est pas de faire une enquête sur les agissements de la police. Ce procès ne va pas se transformer en une enquête judiciaire.»
Bref, l’importance du travail des services policiers est mise de l’avant. Puisque ceux-ci jouissent de certains pouvoirs qui sont propres à leur travail, le respect et l’attention portée aux procédures sur une scène de crime doivent être redoublés. Le procès n’étant pas terminé, les erreurs commises par la police au cours de l’enquête ne mettent toutefois pas à l’écart l’accusation de meurtre porté sur Dennis Oland comme le mentionne le juge Terrence Morrison.