La destruction d’une centaine de « rape kit » par des policiers
Les mouvements de lutte contre les crimes sexuels n’ont jamais été autant d’actualité. Des mouvements tels que « #meetoo » et « sans oui c’est non », ont de plus en plus de crédibilités et d’envergures. Parallèlement, des journalistes de CNN ont menés une enquête d’envergure sur la destruction de nombreux « rape kit » par les policiers américains bien avant la date d’échéance de ceux-ci. Cette découverte a fait l’objet d’une série d’articles détaillés condamnant et rapportant les actions policières.
Il faut comprendre que pour les victimes de viols, le « rape kit » représente leur chance d’obtenir justice. Un grand courage est nécessaire afin de venir de l’avant et de se présenter comme victime à des professionnels. De plus, il y a une importante intrusion dans l’intimité lors de la collecte d’ADN et de fluides corporels. Le processus est donc très demandant mentalement pour la victime, qui espère fortement que ces étapes lui permettront d’obtenir justice si celle-ci est, un jour, prête à venir de l’avant.
Les « rape kits » sont confiés à des policiers qui en ont la responsabilité. Les victimes font confiance aux policiers pour conserver les évidences et leur rendre justice au moment venu. Puisque chaque « rape kit » représente une victime il est primordial de les conserver et d’en prendre le plus grand soin. Voilà pourquoi la découverte de la destruction de plus de 400 « rape kits » a été très choquante pour les journalistes, la population et les victimes. Une victime s’est confiée à l’un des journalistes; « “I counted on the police to do what they were supposed to do — to investigate what happened to me and to test that evidence,” she said. “Instead, they treated it like trash. They treated me like trash.”». Ce témoignage reflète bien l’importance des évidences pour la victime qui se sent souillée par les actions policières. La sensibilité et la compréhension des policiers concernés est remise en question. Sont-ils vraiment formés à gérer des enquêtes de crimes sexuelles? Un lien de confiance à assurément été brisé et les policiers concernés n’ont pas rempli leur mandat.
Il est possible de remarquer un manque d’empathie flagrant envers les victimes. Il a été rapporté que les policiers utilisent un langage cru et intimidant envers les victimes interrogées. L’incompréhension des policiers face à la situation des victimes est très inquiétante. Les policiers sont les personnes ressources et ont le devoir de protéger ces victimes. Il devient inquiétant pour les victimes d’être dans l’impossibilité de leur faire confiance. Il faut aussi comprendre que les traces d’ADN récolté auraient aussi pu permettre de résoudre d’autres crimes dans le futur ou bien comme dans le cas de Kaith Harward qui a été prouvé innocent après 33 ans derrière les barreaux grâce à la nouvelle technologie. Il est donc primordial de conserver les preuves récoltées.
Des raisons tels que le manque d’espaces dans l’entrepôt, le manque de confiance envers la victime et le manque de coopération ont été donné afin d’expliquer la destruction de ces preuves.
Les journalistes ont donné l’occasion aux départements de répondre aux méfaits reportés contre eux. Les réponses des divers départements policiers dont il était question ont été publiées. Ceux qui ont pris la peine de répondre sont peu convainquant et l’absence de commentaire par certain département laisse un goût amer dans la bouche du publique.
Dans des cas comme celui-ci, nous remarquons l’importance des médias à informer le publique des pratiques policières. Les médias influencent donc celles-ci, puisque les départements visés n’auront d’autres choix que de s’adapter aux attentes du publique et d’améliorer leur comportement et leur professionnalisme.