De plus en plus de patrouilles communautaires venant aider les policiers à Saint-Boniface
Depuis quelques années, la situation de la criminalité dans le petit quartier de Saint-Boniface dans la région du Manitoba est en hausse constance. En effet, dans la petite municipalité de 65 000 personnes, on peut remarquer que les crimes sur les biens ont augmenté de 34 % tandis que les crimes violents, eux, ont augmenté de 12 % pour une augmentation globale de 30 % entre 2017 et 2018. Selon la police, cette augmentation de la criminalité serait causée en grande partie par la crise de la méthamphétamine qui s’abattrait non seulement sur Saint-Boniface, mais bien sur tout Winnipeg en entier.

Par ailleurs, il vient s’ajouter au climat de peur déjà présent dans la population, une violente agression sur un septuagénaire et cela en pleine journée mardi dernier. L’homme de 70 ans attendait sa femme dans sa voiture quand trois hommes ont surgi subitement pour ensuite le frapper à plusieurs reprises. Les trois hommes ont alors pris la fuite en volant le véhicule laissant l’homme de 70 ans blessé avec plusieurs fractures.
Pour faire suite à l’augmentation de la criminalité liée à la méthamphétamine depuis quelques années et à l’agression survenue le mardi 12 mars 2019, les réactions sont nombreuses. En effet, plusieurs organismes comme l’organisme Saint-Boniface Street Links ou bien l’Association des résidents du Vieux Saint-Boniface (ARVSB) tentent de trouver des solutions afin de lutter contre ces fléaux. L’une d’entre elles est d’accroître le nombre de patrouilleurs communautaires dans la ville afin de multiplier les patrouilles dans toute la ville.
Cette méthode est très souvent critiquée, mais pour l’activiste communautaire, Mitch Bourbonnière, cette méthode est très efficace pour lutter contre le crime. Effectivement, dans une déclaration celui-ci dit que :
« On dit que nous sommes les yeux et les oreilles de la police. Je pense aussi que les gens qui veulent commettre des méfaits y pensent à deux fois lorsqu’ils voient les patrouilleurs ».
Comme l’exprime monsieur Mitch Bourbonnière, les patrouilles communautaires sont les yeux et les oreilles de la police dans la ville. En effet, ces patrouilles, c’est-à-dire les citoyens, influencent grandement le travail de la police, car ceux-ci, la plupart du temps, informent les policiers où et quand les crimes sont commis. De plus, on peut remarquer que ce phénomène de patrouille communautaire s’inscrit parfaitement dans la tendance des 25 dernières années en matière de sécurité intérieure. En effet, dû à la montée de la criminalité dans les villes comme celle de Saint-Boniface et surtout à la baisse de budget alloué aux services de police, les services de police n’ont d’autre choix que de se tourner vers de nouvelles méthodes comme celle des patrouilles communautaires. On peut alors voir apparaître des services, comme ceux mis en place par des organisations comme l’Association des résidents du Vieux Saint-Boniface (ARVSB) se basant sur la responsabilité des citoyens pour faire des patrouilles et prévenir la police en cas de crimes.
Par ailleurs, questionné au sujet de l’implantation de plus en plus nombreuse des patrouilles communautaires dans la région de Saint-Boniface, le porte-parole de la police de Winnipeg, Rob Carver, affirme que :
« Ils nous informent, par exemple, lorsqu’ils voient un individu suspect. Ils ont aussi une relation plus poussée avec la communauté que ne pourraient l’avoir des policiers. Tout cela est positif, je pense que c’est une bonne chose. »
Dans cette déclaration, monsieur Carver met en évidence un modèle de proximité et communautaire de la police. En effet, le service de police de Saint-Boniface, en valorisant les initiatives des différentes organisations communautaires, met de l’avant différentes stratégies de la police communautaires comme le fait de maximiser l’utilisation des civils qui n’ont pas besoin d’avoir le statut d’agent de la paix pour pouvoir les aider à trouver les criminels et à les prévenir. De plus, dans ce modèle la police est là pour seconder le citoyen qui est un client de ceux-ci. En effet, la police doit viser deux idéaux bien précis. Tout d’abord, le renforcement de la communauté, car c’est la mieux placée pour contrôler les problèmes liés à la criminalité. Elle le fait très bien dans ce cas précis, car elle laisse les citoyens intervenir dans cette lutte contre la criminalité. Deuxièmement, la police doit résoudre les problèmes causant un dysfonctionnement dans la population, comme les problèmes liés à la méthamphétamine que subit la population de Winnipeg.