Vastes opérations policières afin de contrer l’alcool ou la drogue au volant

La conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue est l’une des causes les plus importantes des accidents mortelles ou entraînant des blessures graves. En effet, selon les données de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), de 2012 à 2016, chaque année, les accidents mettant en cause l’alcool ont occasionné en moyenne 110 décès, 260 blessés graves et 1 800 blessés légers. C’est pourquoi, l’ensemble des services de police du Québec, en collaboration avec les contrôleurs routiers de la SAAQ, ont lancé une vaste opération nationale du 29 novembre 2018 au 3 janvier 2019 au Québec. Cette opération consistait à intensifier la surveillance et les interventions policières durant la période des fêtes, période étant plus propice aux excès. Autrement dit, le but derrière cette opération nationale était de dissuader les gens de conduire avec les facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue par peur d’être interceptés. On mise donc sur l’effet dissuasif qu’entraîne un nombre élevé d’arrestations afin de diminuer le nombre de personnes qui prennent le volant après avoir consommé de la drogue ou de l’alcool. C’était une stratégie de patrouille préventive agressive qui se déployait sur le territoire du Québec.
Maintien de l’ordre
Cette opération nationale concertée suit en quelque sorte une logique du maintien de l’ordre. Selon cette approche policière, l’être humain est vu comme un être impulsif et calculateur et le seul moyen de contrôler son comportement est de le menacer par des sanctions. S’attaquer au désordre est donc une forme de prévention. Il existe deux formes de désordre, dans ce cas-ci, la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et/ou la drogue constitue un désordre « comportemental ».
Bilan 2019
Au cours de l’opération de cette année, les corps policiers de partout à travers la province ont procédé à plus de 2 800 opérations policières. C’est la première année, depuis que ces opérations ont vu le jour, que le nombre d’arrestations est descendu sous la barre du 1000. Il y a tout de même 960 conducteurs qui ont été arrêtés pour conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et/ou la drogue malgré les campagnes de sensibilisation et les nombreuses options de services de raccompagnement qui sont offertes aux automobilistes.
Projet de loi C-46
En plus de cette vaste opération nationale lancée par l’ensemble des services policiers du Québec en collaboration avec les contrôleurs routiers de la SAAQ, le Parlement a décidé de se mettre de la partie afin de mettre un terme à ce fléau. En effet, le projet de loi C-46 vient modifier le Code criminel concernant les infractions liées à la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et/ou la drogue. Celle qui concerne l’alcool au volant est en vigueur depuis le 18 décembre 2018. Depuis l’entrée en vigueur de ce projet de loi, les policiers n’ont plus besoin d’avoir des motifs raisonnables de croire que le conducteur a les facultés affaiblies par l’alcool afin de pouvoir le soumettre à un test d’alcoolémie. Les policiers peuvent désormais exiger à n’importe quel conducteur de se soumettre à ce test.
Cette mesure fait en sorte que peu importe mes talents de camouflage, je risque d’être intercepté, et ce risque d’être intercepté va modifier mon comportement,
illustre le porte-parole de l’organisme Éduc’alcool, M. Sacy.
C’est effectivement ce que ce projet de loi vise, c’est-à-dire la peur de se faire prendre. En plus de donner plus de pouvoir au policier quant à leurs interventions, le projet de loi C-46 vient également augmenter les amendes minimales et certaines peines maximales pour la conduite avec les facultés affaiblies.