Police sur planche à roulette: une stratégie pour se rapprocher du public
À l’été 2017, une nouvelle façon de patrouiller fut introduite au Service de Police de Longueuil (SPAL). En effet, Thierry Hinse-Fillion, ex-décrocheur maintenant policier au SPAL a mis en place, avec l’aide du nouveau directeur Fady Dagher, une technique de patrouillage. Elle permet au policier de patrouiller sur sa planche à roulette dans les planchodromes (communément appelé « skatepark ») de l’agglomération. Le but de cette initiative était de protéger les jeunes qui fréquentent le planchodrome de la drogue et de redorer l’image des policiers auprès de cette clientèle qui voient souvent la police comme une figure d’autorité négative. De plus, Hinse-Fillion croyait que la présence policière allait apporter un sentiment de confiance aux citoyens.

L’histoire de Thierry Hinse-Fillion a fait le tour du monde et un journaliste du quotidien The Guardian est même venu de Grande-Bretagne pour le filmer.
Typiquement, la perception du citoyen face au policier n’est pas très belle suite aux violences aux États-Unis qui a apporté le mouvement “black lives matter”ou encore l’épisode du matricule 728 à Montréal . Ainsi, la police en planche à roulette permet de le faire avec une clientèle ciblée soit les jeunes. En interagissant avec le policiers, les jeunes peuvent voir que celui-ci est une personne vers qui il peut se tourner lorsqu’il a un problème et non une figure d’autorité qu’il faut fuire. En effet, en plus d’assurer la sécurité des utilisateurs du planchodrome, Hinse-Fillion a pu discuté avec certains d’entre eux de leurs problèmes familiaux et scolaires, ce qui est généralement difficile à accomplir avec les adolescents. Dès le départ, ce projet fût présenté comme étant de la prévention situationnelle. C’est-à-dire qu’on ne cherchait pas à infiltrer le monde des jeunes délinquants afin de procéder à leur arrestation et à leur donner des contraventions, au contraire, aucune d’entre elles n’ont été effectuées lors de la patrouille à roulette de Thierry Hinse-Fillion à l’été 2017. Ainsi, il est difficile de savoir si les interventions du policier à roulette ont été efficaces en terme de baisse de la criminalité mais le fait que le projet a été reconduit à l’été témoigne de son efficacité et de la satisfaction générale de ce projet.
Une des stratégies afin que la police communautaire soit efficace est que la direction doit octroyer des fonds rapidement pour des initiatives comme celle-ci. Dans le cas du policier à roulettes du SPAL, Thierry Hinse-Fillion a introduit son idée à son sergent un an après son embauche mais celle-ci n’a été approuvé que lorsque le nouveau directeur du Service, Fady Dagher, est entré en fonction. Ainsi, le projet a pu être mis en place dès le premier été de son entrée en fonction malgré le fait que bien souvent l’octroi de fonds pour ce genre d’initiative prend beaucoup de temps.
Bref, bien que les nouvelles formes de policing sont plus difficiles à accepter par les policiers, particulièrement les plus traditionnels, les études ont montré que la police communautaire ont apporté des améliorations généralement positives.