La Police de sécurité du quotidien : quel est le bilan anniversaire ?

Un an après son implantation en février 2018, le nouveau modèle de Police de sécurité du quotidien [PSQ] implanté en France, continue de faire jaser. M. Christophe Castaner, le nouveau ministre de l’Intérieur ayant succédé à Gérald Collomb en octobre 2018, s’est récemment adressé aux journalistes dans la ville de Dreux pour faire le point sur ce nouveau modèle policier.

M. Castaner et son gouvernement se disent satisfaits de la réforme jusqu’à date, quoiqu’ils sont conscients qu’il est tôt pour en tirer des conclusions significatives. Cependant, le bilan du premier anniversaire du projet indique une baisse significative pour tous les types de vols (à main armée, sans arme, cambriolages), soit une diminution statistique de 6 à 10% selon le type de vol. Le but premier de la mise sur pied de la PSQ étant l’amélioration du sentiment de sécurité et de confiance des citoyens via l’augmentation des effectifs policiers sur le terrain, le gouvernement a focalisé ses efforts sur quinze quartiers de reconquête républicaine (QRR). Ces quartiers sont mis en priorité car ils présentent divers types de délinquances, notamment les problématiques de drogues, de violence, et de vol. Pour remédier à ces problématiques et renouer les liens avec la population, de quinze à trente-cinq policiers ont été ajoutés à ces secteurs spécifiques pour assurer une présence accrue dans les rues autant à pied qu’à vélo ; des 10 000 policiers additionnels promis d’ici 2022, 2000 ont été ajoutés au cours de l’année 2018. D’ailleurs, des brigades anti-trafic ou des brigades territoriales de contact ont été créées dans des régions précises pour assurer des prises en charge sur-mesure.

À la conférence de presse du début février, le ministre de l’Intérieur a annoncé des fonds de 300 millions d’euros pour l’année 2019 afin de d’apporter des changements et des ajouts autant pour la gendarmerie que pour la police. Trente-deux QRR supplémentaires sont aussi prévus pour l’année 2019 et le gouvernement français compte en avoir établi un total de soixante d’ici 2020.

« [La PSQ] c’est d’abord l’idée que la place des policiers est sur le terrain, au contact de la population et pas derrière un bureau. Je veux plus de terrain, moins de paperasse »Christophe Castaner

Le projet de la PSQ, qui faisait partie des promesses de campagne du président Macron, en est un de grande envergure et compte plusieurs volets. Son but principal est de lutter contre le sentiment d’insécurité des citoyens français, lequel est ressenti occasionnellement chez 66% des répondants du sondage Odoxa mené en janvier 2018, une augmentation de 6 points. C’est donc principalement pour répondre à cet enjeu perçu chez la population que le gouvernement français a cru pertinent d’axer son modèle policier sur l’intervention communautaire. On a ainsi voulu se recentrer sur les missions fondamentales du travail de policier, c’est-à-dire d’être près des citoyens et d’assurer une présence physique et regagner la confiance des habitants, surtout dans les QRR. Avant de mettre la PSQ sur pied, divers experts, policiers municipaux, organisations syndicales, et maires, entre autres, ont été consultés pour dresser un bilan des problématiques majeures à travers le pays. Parmi celles-ci ressort le fait que les policiers ont le sentiment de s’éloigner des missions policières car le travail est très administratif et qu’il y a plusieurs paliers décisionnels. Pour remédier à ce genre de situation, les dirigeants ont opté pour une décentralisation des pouvoirs policiers afin de leur laisser une plus grande marge de manœuvre et une meilleure autonomie, ce qui assure une prise en charge sur-mesure des divers quartiers. Aussi, l’accent est mis sur la prévention et le contact direct avec les citoyens, stratégies qui font jusqu’à maintenant bonne impression auprès des citoyens.

Tout compte fait, la première année de la Police de sécurité du quotidien nouvellement implantée en France dans des secteurs bien précis démontre de bons progrès. Cependant, plusieurs aspects du modèle seront à développer et peaufiner au cours des prochaines années, notamment l’amélioration de la fluidité entre les secteurs policier et judiciaire en plus de l’implantation de technologies qui faciliteront le travail quotidien, comme des tablettes intelligentes. Le tout reste à suivre …