Violences policières en France

Le 16 mars dernier, à Lyon, se tenait une marche contre les violences policières. Cette initiative a pris naissance suite aux événements qui se sont produits lors des nombreuses manifestations des « gilets jaunes ». Ce mouvement, rappelons-le, est très connu pour ses appels à manifester pour des questions fiscales, sociales et politiques qui frappent présentement la France. Les prises de rues des gilets de jaunes ne se produisent pas sans leurs lots de fracas et de brutalité. La liste des violences policière s’allonge de jour en jour. Des vidéos circulants sur les réseaux sociaux nous montrent des policiers frappants des manifestants à coup de pieds, faisant une utilisation excessive de gaz lacrymogènes et de lanceurs de balles de défense. L’indignation face à ces agissements policiers frappe de plein fouet la population française.

Plusieurs cas ont été signalés à l’IGPN, l’inspection générale de la police nationale. Celle-ci doit d’abord s’assurer que les faits perpétrés forment bel et bien une infraction. Ensuite, s’il y a lieu de porter plainte, un enquêteur se charge d’entrer en contact avec le plaignant pour la suite du processus. À ce jour, on compterait 174 enquêtes ouvertes par l’IGPN. Sur ce nombre, seulement une vingtaine aurait donner lieu à des comparutions judiciaires, ce qui semble abberant pour les civils qui recensent des centaines et des centaines de vidéos ou de photos de brutalité policières sur internet ces derniers jours. Le président français, Emmanuel Macron, appelé à répondre à des questions sur le sujet, nie totalement toute forme d’abus chez son corps policier.


« Ne parlez pas de “répression” ou de “violences policières”, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit. »

– Emmanuel Macron


Quand la police perd de sa légitimité

Historiquement, la police fût créée pour maintenir l’ordre. On désirait assurer une qualité de vie aux citoyens en leur promettant une paix et une sécurité. On voulait offrir des espaces publics ordonnés et réguler l’ordre moral en contrôlant les conduites inapropriées. Mais les choses peuvent rapidement prendre une tournure différente quand les policiers eux-mêmes sont au coeur du désordre. Les citoyens font généralement confiance aux forces de l’ordre et ils ont des attentes bien précises face à eux, dont qu’ils s’assurent de leur protection. Mais, selon Reiner, le citoyen aurait des attentes face au travail des policiers qui ne correspondraient pas à la façon dont les policiers eux-mêmes perçoivent leur travaille. Ce malentendu aurait pour effet de créer une sous-culture policière qui créerait à son tour un certain type d’agents de police. Dans cette typologie, on identifie le « centurion », ou bien, le « dur ». Ce policier, qualifié de cynique et d’autoritaire, voit dans l’essence de son travaille le combat agressif et n’hésite pas à user de force et de coercition pour arriver à ses fins. Mais quand cette violence est dirigée envers la population, lors de manifestions par exemple, ces policiers ne répondent donc plus aux attentes et aux besoins que le publique leur confèrent.

Certes, il faut regarder des deux côtés de la médaille pour se faire une opinion objective, car il existe aussi dans les hordes de manifestants des « casseurs », des gens qui ont comme intention de tout fracasser sur leur passage et de créer une ambiance d’anarchie dans ce qui devrait être un rassemblement pacifique. Il reste tout de même incompréhensible pour la plupart d’entre nous que ceux qui devraient s’attarder à veiller à notre sécurité, ceux qui sont une figure d’autorité et de respect, abusent de leurs positions et deviennent ceux contre qui l’ont doit se méfier. Dans une telle situation, il peut apparaître difficile et quasi insurmontable de porter plainte car envers qui doit-on se tourner, qui peut faire valoir nos droits quand ceux qui les protèges perdent notre confiance ?

Marc-Antoine Dufresne-Bernatchez