Salaberry-de-Valleyfield

Le 8 mars 2019, quatre employés de la Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield ont été pris en otage par un homme armé. Vers 16h50, le bouton d’alarme a été déclenché. Un nombre important de policiers a été déployé afin d’établir un périmètre de sécurité. Le Groupe d’intervention tactique, des enquêteurs et d’autres spécialistes étaient présents sur les lieux.

Après quelques heures, les policiers ont été capables d’établir un contact avec le suspect. Vers 20h30, un premier otage a été libéré et vers 22h les trois autres otages ont eux aussi été libérés. Aucun d’eux n’a été blessé. Suite à la libération des otages, le suspect s’est enfermé dans un local afin de négocier avec les policiers. Les négociations ont été calmes et pacifiques. C’est finalement vers 1h30 du matin, que l’homme s’est rendu aux policiers. Il a été amené à l’hôpital pour évaluer son état de santé.

Étant donné que Salaberry-de-Valleyfield est une petite municipalité, les policiers municipaux ont intégré la Sureté du Québec. Dans la Loi sur la Police, il y a différents niveaux de services qui doivent être offerts par les corps de police municipaux en fonction de leur population. Ainsi, pour une population entre 5 000 et 100 000 habitants, on offre des services de niveau 1 c’est-à-dire la gendarmerie et l’enquête. Ce sont les services de base. Pour une population de 100 000 à 200 000 habitants, on offre les services de base et on ajoute l’intervention (groupe tactique d’intervention) et l’infiltration. Pour une population de 200 000 à 500 000 habitants, on offre les services de niveaux 1 et 2 et on ajoute les services de crimes majeurs, de filatures et de juricomptabilité. Pour une population de 500 000 à 1G, on offre les niveaux de services 1, 2 et 3 en ajoutant les services de crime organisé, contrôle de foules, protection de témoins et de surveillance électronique. Pour une population de plus de 1G, on offre les services de niveaux 1 à 4 en plus de services de mer/air, de terrorisme, d’explosif et de polygraphie.

Pour ce qui est de la Sureté du Québec, elle a son propre niveau : le niveau 6. Elle offre tous les services mentionnés précédemment en plus d’offrir des services de coordination du crime organisé, de la cybersurveillance, de la gestion de banques de données nationales et plusieurs autres services. Les services peuvent être empruntés à d’un niveau supérieur en cas de besoin. Étant donné que Salaberry-de-Valleyfield est une des juridictions de la Sureté du Québec, c’est donc celle-ci qui est intervenue lors de la prise d’otages à la Caisse.

Une prise d’otages est un événement stressant et qui peut avoir des conséquences graves. Dans le cas de Salaberry-de-Valleyfield, personne n’a été blessé physiquement. Toutefois, ce genre d’événement peut avoir des répercussions psychologiques. À cet effet, un programme d’aide aux employés est offert aux victimes de la prise d’otages et leurs proches.

Au lendemain de l’événement, tous les employés de la Caisse ont été rencontrés afin d’offrir des services de soutien psychologique. Des ateliers ont été donnés afin d’être en mesure de détecter des signes de détresse. Par ailleurs, même si les prises d’otages sont peu fréquentes, celle-ci a permis de démontrer que la Caisse avait un plan de situation d’urgence à jour, de même que le système de surveillance de l’établissement.

Lors de la prise d’otages, le directeur général de la Caisse était présent et était en mesure de communiquer par texto avec un otage. Parmi les otages, il y avait trois femmes et un homme. Par ailleurs, autant le directeur que les employés ne connaissaient pas le suspect.

On a su par la suite que le suspect est un dénommé Marco Legault, âgé de 56 ans. Il « fait l’objet de quatre accusations de prise d’otages et de quatre autres de séquestration. Il est aussi accusé d’avoir proféré des menaces de mort et d’avoir eu en sa possession une arme en vue de commettre une infraction. » Cette prise d’otages n’est pas le premier acte criminel posé par le suspect. En effet, dans les années 1990, il avait commis trois vols qualifiés dans des banques et une épicerie.

Pour ce qui est de motif de cette prise d’otages, ceux-ci ne sont pas encore connus et l’enquête est toujours en cours. Pour qu’une enquête soit menée efficacement, il y a certaines étapes à suivre.

La première est la prise de plainte. Dans le cas de la prise d’otages à Salaberry-de-Valleyfield, un employé a signalé une situation anormale à l’aide du bouton d’alarme et les policiers sont intervenus. La deuxième étape est la détermination de juridiction territoriale et de niveaux de services. Dans le cas qui nous intéresse, c’est la Sureté du Québec qui est intervenue et un périmètre de sécurité a rapidement été établi.

La troisième étape est de déterminer la complexité et l’ampleur du dossier. Lors d’une prise d’otages, ce n’est pas un crime ultra complexe mais cela doit être fait avec précautions et les experts qui sont requis dans ce genre de situations sont des négociateurs. La quatrième étape est de déterminer les rôles des intervenants. Les ambulanciers et le groupe tactique d’intervention étaient présents.

La cinquième étape est la rencontre de témoins. Ceux-ci ont été rencontrés après qu’ils aient été libérés. La sixième étape est la préparation du plan d’enquête c’est-à-dire de planifier les interrogatoires, quels témoins seront à interrogés, etc. La septième étape est la perquisition. La huitième est l’arrestation. Dans le cas de la prise d’otages, le suspect a été arrêté après les négociations.

La neuvième étape est l’interrogatoire. Dans le cas de la prise d’otages, l’interrogatoire va permettre de connaître les motifs du suspect. Autrement dit, c’est plus pour essayer de comprendre pourquoi il a posé les gestes qu’il a faits, plutôt que d’essayer de le coincer avec ses propres déclarations. La dixième étape est la preuve, c’est-à-dire prouver hors de tout doute. La onzième étape est le rapport, donc les enquêteurs vont remplir un rapport détaillé de ce qui s’est passé. Enfin, on embarque dans le processus judiciaire, où des accusations seront portées.

Généralement une enquête se fait de manière réactive, c’est-à-dire après qu’un crime soit commis. Dans le cas de la prise d’otage, l’enquête va se faire afin de comprendre et de déterminer les motifs qui ont poussé la personne à commettre une prise d’otages. On n’a pas besoin de chercher pendant des jours et des jours pour essayer de trouver le coupable car il est déjà sur les lieux. En fait, les policiers tentent de négocier calmement avec le suspect pour que ceux qui sont détenus puissent sortir en toute sécurité. Dans le cas de la prise d’otages à la Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield, on peut dire que cela s’est bien terminé malgré tout.