Un policier trafiquant pour les Hells Angels arrêté

Une enquête menée par l’Escouade nationale de répression contre le crime organisé (ENRCO), à permis de démasquer un policier de la ville de Repentigny qui travaillait également comme « courrier » pour les Hells Angels dans ses temps libres.

Photo : Pierre Poulin

Carl Ranger, patrouilleur pendant près de 13 ans, effectuait des livraisons de drogues et d’argent liquide pour l’organisation criminel trop bien connu. Le projet d’enquête Objection a arrêté un total de 63 personnes dans sa lutte contre le crime organisé, incluant Ranger, ce qui met un terme à ses activités illicites ainsi qu’à sa carrière de policier. L’ex-patrouilleur a plaidé coupable aux accusations de trafic de stupéfiants et d’avoir utilisé frauduleusement un ordinateur du Service de police de la Ville de Repentigny. Il écope ainsi d’une peine de 18 mois de prison ferme.

Ranger s’est fait piéger par un trafiquant des Hells Angels qui agissait aussi comme agent civil d’infiltration pour la Sûreté du Québec. Carl Ranger avait approché l’agent double pour un prêt de 6 000 $. L’agent accepta en échange d’un service, celui d’obtenir des informations confidentielles sur une personne détenant une plaque d’immatriculation spécifique. L’ex-patrouilleur a donc utilisé sa position privilégiée pour consulter la base de données des policiers et fournir les informations à l’individu quelques jours plus tard. Il aurait ensuite mis en contact l’agent double avec un trafiquant de méthamphétamine pour qu’ils collaborent ensemble. Ranger a avoué avoir touché une paye de 1000 $ pour le transport de 10 000 $ et de 10 000 comprimés de speed entre Lachenaie et Boucherville.

Photo : Richard Lam

Ce genre de nouvelle amène une multitude de questions face à la déviance policière. Comment peut-on faire confiance à ces hommes et ces femmes qui profitent de leur position de pouvoir pour récolter des bénéfices, s’alliant à ceux contre qui ils ont juré de nous protéger? La corruption policière ne date pas d’hier et elle se présente sous plus d’un aspect. Il est possible de diviser la déviance en deux grandes familles : Les Herbivores, sont ceux qui acceptent systématiquement les petites faveurs qui vont leurs êtres accordées. La personne qui offre ces faveurs s’attend évidemment à tomber dans les bonnes grâces des policiers qui acceptent un café gratuit par exemple. Cela se fait, la plupart du temps, de façon implicite. Il n’y aura pas d’échange de biens proprement dit. Les Carnivores quant à eux, sont ceux qui vont prendre part à une activité illicite ou d’extorsion importante pour « rapporter gros ». Comme dans le cas Ranger, on peut parler encore plus précisément de criminalité policière. Il a profité de sa position de policier pour accéder à la base de données et ainsi enfreindre la loi. Il devient malheureusement trop facile pour le citoyen « ordinaire » de remettre en question l’autorité conférée aux policiers, quand ceux-ci prennent avantage de cette dernière pour détourner le système qui devrait, en principe, être égale pour tous les citoyens.

Il est néanmoins essentiel de garder un esprit critique envers les informations qui circulent dans les médias. Bien que certains policiers sont corrompus, il ne s’agit certainement pas de la majorité. Tous les corps de métier retrouvent dans leurs rangs quelques « pommes pourries ». Les médias aiment s’acharner sur ces cas extravagants puisque ce sont eux qui font sensations. Résultat, les citoyens ont des attentes et des perceptions erronées envers ces hommes et ces femmes qui pratiquent un métier pour le moins controversé.