Perquisitions de l’UPAC dans la région de Montréal

Perquisitions de l’UPAC sur la Rive-Sud de Montréal

Depuis le 27 février dernier, la ville de Chambly située en Montérégie a été mise sous tutelle afin de permettre à l’Unité permanente anticorruption, ou UPAC, de procéder à une enquête pour leurs trois mandats de perquisition effectués à l’hôtel de ville et deux autres édifices municipaux. Le but de cette enquête qui a été nommée «Parabole» mise à faire la lumière sur certains actes un peu flous que le maire de cette ville, Denis Lavoie, aurait commis en usant quelque peu de son pouvoir de maire. Tous les employés ont été renvoyés chez eux pour le reste de la journée pour commencer l’enquête. 

La confiance commence à se dissiper

            Denis Lavoie est maire de la ville de Chambly depuis 2005, il a été réélu 3 fois et était auparavant à la fois un avocat et un enquêteur dans l’équipe de la Sûreté du Québec. Tout semble laisser croire que les habitants de Chambly ont confiance en cette homme ayant comme amie de cœur la directrice générale adjointe de la Ville, Annie Nepton, mais le vent commence à tourner, et ce n’est pas en leur faveur. Les actions de M. Lavoie ont été de plus en plus divulguées, ce qui n’est pas très avantageux pour lui, considérant la nature de ses actes plutôt gênante vu son statut. La ministre des Affaires municipales Andrée Laforest a demandé à ce qu’une enquêtevenant de la commission municipale (CMQ) soit faite pour des manquements en termes de déontologie et d’éthique. 

La balle est dans quel camp ?

            Le maire Denis Lavoie est en congé de maladie depuis novembre dernier, peu après un reportage de Radio-Canada où on parle du maire qui se serait servi de ses fonctions afin de faire congédier l’entraineur de soccer de sa fille en 2015. Cet article inclue les menacesde M. Lavoie s’adressant à un des responsables du club de soccer de Chambly, nommé l’Arsenal. Cette conversation dure quelques minutes, et contient assez de jurons dans la même phrase pour faire un pas en arrière sur notre confiance envers le maire. Le responsable en question, BenoîtGirard, a affirmé qu’il n’avait jamais vu quelqu’un user de son pouvoir politique de cette manière. Les propos du maire se tenait beaucoup entre l’ampleur de son pouvoir politique et des menaces envers le club de soccer lui-même, tels que « Veux-tu vraiment m’affronter? Veux-tu vraiment m’affronter? », « Il va être escorté avec les services policiers. Le maire vient de te parler.» et « Les Hells m’ont affronté. Ils ont crissé leur camp. Te rends-tu compte qu’ils étaient plus dangereux que toi ?» Ces propos découlent d’un abus d’autorité de la part du maire, qui a finalement réussi à faire congédier l’entraineur.

Une grève pour le climat de travail aussi ?

            En plus des injures qui ont fait la une en 2015, plusieurs personnes qui travaillent à la mairie avec l’ancien avocat affirment que c’était plutôt difficile d’avoir un environnement de travail agréable.  Plusieurs soutenaient que travailler avec M. Lavoie était relativement difficile, que le climat de travail était «étouffant», que le harcèlement et l’intimidation étaient présents, et c’était insupportable.

La CMQ s’en mêle et l’UPAC débarque

              Finalement, les demandes de Laforest ont porté fruit, la CMQ a décidé de placer la ville de Chambly sous tutelle, suite à leurs vérifications sur la gestion de la Ville et les allégations sur les manquements en matière d’éthique et de déontologie. Cette action a été bien évidemment influencé par le fait que l’UPAC soit débarqué à l’hôtel de ville et d’autre édifices municipaux pour des perquisitions, ce qui sonne des clochettes au gouvernement que probablement des gestes ont été posés. Le gouvernement explique son acte en affirmant sans aucun doute l’envie de maintenir l’ordre social dans cette ville pour le bien de tous : «Il est essentiel pour moi d’assurer le bon fonctionnement de la ville pour ses citoyens, a-t-elle poursuivi. On veut une tutelle parce qu’il n’y a plus de lien de confiance.» La CMQ termine en disant qu’elle allait accompagner la ville jusqu’à la fin de ce dossier, que la lumière soit faite.

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Cartes suspendues

            En ce 20 mars 2019, la CMQ a finalement suspendules cartes de crédit que le maire et les directeurs généraux détenaient. Isabelle Rivoal, la porte-parole de la CMQ, a justifié cette suspension avec des utilisations inappropriées de ces cartes. Ces utilisations inappropriées sont représentées par des sorties au restaurant et des achats d’alcool de tout type. La justification de ces dépenses est difficile à réaliser, puisque la plupart ont été réalisées dans la ville de Chambly directement ou dans une ville voisine.  Ceci va aussi à l’encontre du code déontologique, puisque les transactions ont été faites par paiement direct, et non par un remboursement. Finalement, on a eu le témoignage de Julie Daigneault sur la grande satisfaction du Mouvement citoyen de Chambly de cette décision, qui dénonçait la gestion de l’administration Lavoie. On peut remarquer que cette affaire prend enfin de dénouement et que l’environnement de travail à Chambly va tourner pour le mieux.