Les koglwéogos sont la pour rester!!
Dans nos activités de tous les jours, lorsque nous nous arrêtons pour prendre conscience de la situation de la police occidentale, nous pourrions nous dire que celle-ci passe des moments difficiles. Avec toutes les nouvelles lois, les nouvelles façons des criminels de passer à l’acte, le manque de ressources humaines ou matérielles, les autorités policières doivent changer leur procédures opérationnelles afin de protéger adéquatement la population.
Ce n’est toutefois pas la même réalité dans d’autres pays du monde. Lorsque nous portons attention à l’actualité mondiale, nous pouvons constater que la situation des services de police peut être très différente de ce que l’on vit en occident. Il existe plusieurs facteurs qui font en sorte que les policiers ne fassent plus leur travail adéquatement ou ne suivent plus l’éthique policière. La collusion, les pots de vin, le racisme, les religions, les différentes cultures et l’implication de l’État sont un simple échantillon des facteurs qui font en sorte que la population pourrait vouloir prendre les armes et se livrer justice par elle-même.
C’est le cas d’une ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Fasso, pays faisant partie des 10 pays les moins développés du monde qui a reçu son indépendance dans les années 60 . Nous allons porter une attention particulière à la petite ville de Fada Ngourma (Fada). Fada est une petite communauté qui se situe à l’est de la capital Ouagadougou . Cette petite ville d’environ 29000 habitants, souffrait d’un haut niveau de criminalité et ses habitants étaient au jours le jours confrontés à cette réalité. Des vols en pleine rue, des truands entrant dans les maisons et magasins pour effectuer des vols et les viols de femmes étaient une situation constante pour les habitants de la ville.
Dans cette ville, la police est sous la direction de l’État. En 2015, le manque d’opérations policières afin de contrer les actes criminels et protéger la population, ont fait en sorte qu’un groupe à décider de prendre les armes et de faire eux-mêmes la guerre aux malfaiteurs. On les appelle les koglwéogo (« Protectors of what’s around us ») . Pour mieux comprendre leur rôle, nous pourrions faire une légère association de ce regroupement anticriminel à celui du « tything » , des habitants de Londres vers les années 900. Le « tything » consistait à organiser de petits groupes d’hommes, ayant pour simple but, de saisir les malfaiteurs et rendre justice aux victimes des crimes commis.
Dans cet ordre d’idée et malgré le fait que les Koglwéogos font l’arrestation de plus de 400 criminels, ils ne sont pas tous vu comme les sauveurs du peuple. Certains habitants de la ville ne reconnaissent pas les actions du groupe. Ils déplorent les manières utilisées dans le passé par les Koglwéogos pour amener le criminel en justice. À ces débuts, le groupe paradait les criminels dans les rues de la ville afin de montrer aux habitants qui ils étaient et quel crime avait été commis. Il y a également eu des évènements où la torture, l’extorsion et des agissements cruels étaient utilisés envers les criminels. Mais depuis, un livre de règlements a été conçu et le groupe travail main dans la main avec la police . Le fait de parader les malfaiteurs nous ramène encore une fois dans le Moyen Âge anglo-saxon, où la place publique était utilisée pour effectuer les pendaisons et lapidations des criminels.
Grâce au Koglwéogos, les habitants de Fada ont maintenant une certaine tranquillité d’esprit face aux crimes perpétués dans leur ville. Mais ce sentiment de protection n’est toutefois pas unanime. Dans d’autre ville du Burkina Fasso, ils sont considérés comme inutiles et que la police nationale est suffisante. Malgré ce fait, il est clair dans la tête du leader des Koglwéogos, Moussa « Django » Thiombiano, que le groupes ne tiennent pas à retourner dans une ère ou la corruption faisait office, et qu’ils sont là pour rester!
source
https://allafrica.com/stories/201801300897.html