Harcèlement à la GRC: réformes importantes à venir
Que ce soit pour les horaires de l’emploi, la gestion de situations de crise, la surcharge de travail ou l’exposition à la violence, le métier de policer n’est pas évident. Il devient encore plus difficile lorsque le travailleur doit faire face à de l’intimidation et/ou du harcèlement pendant ses fonctions.
De plus en plus de campagnes de sensibilisation sont utilisées pour prévenir et sensibiliser les citoyens aux formes d’intimidation et d’harcèlement vécus dans leur quotidien. Plusieurs moyens seront mis en place pour contrer ces problématiques, présentes dans plusieurs organismes gouvernementaux ou civils.
La GRC
La Gendarmerie Royale du Canada (GRC est la police fédérale. Elle a donc juridiction sur l’ensemble des provinces et territoires du Canada. Créée en 1873 d’après le modèle de police coloniale de l’Ulster, la GRC est sous la responsabilité de la Sécurité publique du Canada. Le but premier de cette création était d’envoyer des gendarmes un peu partout dans le pays afin de le protéger. En plus d’offrir des services de police dans les provinces et territoires su Canada, sauf pour les provinces du Québec et de l’Ontario, la GRC a la juridiction sur les crimes du pays, principalement dans le crime organisé, en matière de sécurité frontalière, de criminalité économique ainsi que de terrorisme.
Comité consultatif intérimaire de gestion
Annoncé par le ministre de la Sécurité publique du Canada, Ralph Goodale, le conseil comprendra jusqu’à 13 membres qui seront à temps partiel. Les membres entreront en poste d’ici le 1er avril. Dans le but de rendre le conseil permanent, des modifications législatives auront lieu ce printemps.
Au départ, les membres du conseil auront comme priorité la transformation de la GRC sur certains éléments spécifiques, incluant le soutien à l’élaboration d’une stratégie dites « axée sur la personne », la modernisation opérationnelle de l’organisation ainsi que la santé et le bien-être des travailleurs. Avec le temps, le comité consultatif touchera à d’autres domaines de la gestion, notamment l’utilisation efficaces des ressources, les relations de travail, la direction générale et stratégique, et la mesure du rendement.
Dû au principe d’indépendance de la police, il est bien important de se rappeler que le conseil ne sera pas impliqué dans les enquêtes actives de la police. Quant au ministre de la Sécurité publique du Canada, il pourra demander à la nouvelle commissaire de la GRC, Brenda Lucki, de lui faire un rapport en lien avec les mesures prises suite aux avis du conseil consultatif. Ottawa a toutefois précisé que la commissaire de la GRC continuera d’exercer son autorité en matière de contrôle et de gestion, et que le ministre de la Sécurité publique du Canada continuera pour sa part, d’être responsable de la GRC.
Recommandations
Pour aider la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) à lutter contre ces difficultés que vivent ses employés, des recommandations ont été faites suite à deux rapports, étant jugés très critiques, publiés en 2017, sur le harcèlement au sein de la GRC.
La Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC a expliqué, dans le premier rapport déposé, que la police fédérale manquait de volonté, mais aussi d’une certaine capacité pour faire face aux défis qui s’imposent dans les milieux de travail. La commission a donc encouragé le gouvernement fédéral à instaurer une gouvernance ou une surveillance civile pour ce corps policier de type paramilitaire.
La première femme à occuper le poste de vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, parlait dans le deuxième rapport déposé, du traitement de quatre femmes qui poursuivaient la GRC pour harcèlement. Les principales concernées travaillaient pour la GRC. En conclusion, Mme Fraser encourageait également le gouvernement fédéral à apporter des réformes importantes au sein de l’organisation.
Le ministre, Ralph Goodale, a affirmé que le gouvernement acceptait toutes les recommandations présentes dans ces deux rapports.
L’égalité des sexes et une meilleure représentation de la population du Canada
De plus en plus de personnes demandent d’agir dans la lutte pour l’égalité des sexes, que ce soit pour les organisations gouvernementales ou civiles.
L’ancien commissaire de la GRC, Bob Paulson, avait présenté, avant son départ, des excuses à des centaines de femmes qui avaient été de discrimination et de harcèlement depuis plus de 40 ans. À ce moment, la GRC venait de régler plusieurs dossiers à l’amiable pour des allégations, qui sans aucun doute, nuisaient au corps policier.
Également, en adoptant la parité hommes-femmes, en veillant à ce que les femmes, les Autochtones et les groupes minoritaires soient mieux représentés dans les postes de direction, on s’assure du même coup que l’organisation de la GRC soit plus représentative de la population diversifiée du Canada. C’est ce que le ministre Goodale demande à la nouvelle commissaire, Brenda Lucki.
Le gouvernement Trudeau demande aussi à la nouvelle commissaire d’avoir comme mission de moderniser et de réformer la culture au sein de l’organisation, de protéger ses employés contre le harcèlement et la violence dans ses milieux de travail, ainsi que de favoriser la réconciliation avec les peuples Autochtones.
On peut s’en doute affirmer que ces demandes peuvent qu’amener que du positif pour notre futur.