Une vidéo montrant l’arrestation musclée du Département de Police de New York (NYPD) fait réagir sur les médias sociaux

Une vidéo a rapidement circulé sur les médias sociaux le mois dernier et elle ne laissa personne indifférent.  On peut y voir deux policiers frapper à l’aide de leur matraque télescopique deux individus qui étaient suspectés de déranger l’ordre public.  Un des deux suspects plaquera au sol l’un des policiers, mais sera rapidement maîtrisé par d’autres agents qui sont arrivés en renfort.  On peut alors voir le policier asséner encore quelques coups à l’individus qui est couché parterre.  Plusieurs se sont rendus sur les médias sociaux afin de commenter les événements et de dénoncé l’usage excessif de la force par ces cadres de police. 

Les événements ont eu lieu vers 2 :30 p.m. sur l’avenue Broadway, près de la 169e rue à Manhattan, dans l’État de New-York.  Les policiers répondaient à un appel disant que plusieurs utilisateurs du métro ont signalés deux individus louches, identifiés par la police comme étant Sidney Williams, 37 ans, puis Aaron Grissom, 36 ans.  Ils ont été aperçus peu de temps avant en train de fumer un joint de Cannabis ou d’une forme synthétisé de cette drogue à l’intérieur du métro, puis lançaient des remarques aux passants.

Ce que le vidéo n’avait pas montré…

Une fois l’investigation commencée, la vidéo de la «body cam» du patrouilleur a été rendue publique. Sur cette vidéo on peut y voir Williams ainsi que Grissom qui se tiennent à l’entrée du métro où ils viennent tout juste d’être expulsés. Les policiers leur demandent alors de se déplacer à une distance de 100 mètres car ils ne sont plus les bienvenus à cet endroit. L’échange entre les policiers et les individus continue, mais ils n’ont pas l’air d’avoir l’intention de se déplacer. Finalement, l’un des policier finira par leur dire de se taire, à quoi Grissom répondit «Make me shut up». Par la suite un policier s’approche de l’homme en tentant de l’agripper, Grissom leva alors les poings en signe de contestation. Le policier s’empressa alors vers l’homme pour tenter de le maîtriser en disant «You’re going under,» ce qui veut dire qu’il s’apprête à l’arrêter. C’est à ce moment que Grissom a rétorqué d’un coup de poing et que l’altercation a commencée.

Une réalité technologique

Dans notre réalité d’aujourd’hui, nous possédons pratiquement tous des appareils intelligents nous permettant de filmer. Seulement, lorsque des interventions policières se produisent, il est bien rare qu’un passant se mettra à filmer si tout semble bien se passer. Et c’est pourquoi nous voyons de plus en plus de vidéos sur les médias sociaux nous présentant des policiers qui tentent de maîtriser par la force des individus. Ces vidéos sont généralement hors contexte et nous montrent très peu sur l’état de la situation et comment elle a su s’envenimer aussi rapidement. Il est très difficile d’évaluer une situation lorsque tout ce que nous avons à notre disposition sont des fragments de ce qui s’est réellement produit.

C’est d’ailleurs pourquoi je pense que les caméras portatives sont un excellent outil pour les policiers qui patrouille nos rues. Ça nous permettrait de protéger l’intégrité du policier, mais aussi celle du public. Car, on ne se mentira pas, ça arrive que les policiers soient dans le tort, puis qu’ils utilisent une force qui dépasse l’acceptable. On peut observer une hausse de ce genre d’événement en lien avec une tension politique interne dans un pays. Notamment ce qu’il nous est possible d’observer en France ou aux États-Unis actuellement.

Depuis les années 1960, la police s’est distanciée du pouvoir politique. Ce qui lui permet une plus grande liberté d’action sur le terrain. Les policiers sont maintenant longuement formés afin de développer une expertise dans le domaine du crime. Mais, d’un autre côté, le mandat des policiers ne fait que s’alourdir avec le temps. Le pluralisme, les conflits idéologiques ou politiques et les avancées technologiques compliquent les choses dans bien des cas. Jamais auparavant les citoyens auront été aussi critiques du travail de leurs agents de la paix.

Grissom et Williams étaient connus du milieu policier

Sidney Williams

Les deux hommes ont déjà été arrêtés plusieurs fois, d’ailleurs ils n’en sont pas à leur première arrestation pour s’être bagarré avec des policiers. Un peu plus tôt la journée même ou la vidéo à été filmée, Williams avait fait un «live» sur les réseaux sociaux en faisant ces remarques: «They don’t like me, but they can’t touch me. Cause they get hurt and I get paid. I got three lawsuits working on number four». Il semblerait que ces hommes se lancent régulièrement dans des conflits avec des policiers de manière volontaire. Ensuite, il entame des poursuites contre le département de Police, c’est de cette manière qu’ils gagnent actuellement leurs vies affirme le commissaire de la police de New York James O’Neil dans son entrevue avec nbcnewyork. La décision dans cette poursuite est d’autant plus importante car elle enverra un message claire à tous ceux qui pensent résister à leur arrestation. L’an dernier, Grissom a réussi à toucher une somme de 7,400$ en gagnant sa poursuite fédérale pour les droits de la personnes car il a été blessé aux côtes lors de son arrestation devant un refuge pour sans-abris situé dans le Bronx.

Après avoir été arrêtés, Sidney et Grissom ont été accusés d’avoir résister à leur arrestation, d’agression criminelle contre un officier de police, de conduite menaçante et de flânerie, selon le NYPD.

https://nypost.com/2019/01/09/man-pummeled-in-nypd-arrest-video-i-got-a-beatdown-like-im-rodney-king/

https://www.nytimes.com/2019/01/09/nyregion/nypd-beating-men-washington-heights.html?ref=oembed

https://www.foxnews.com/us/nypd-officers-in-violent-altercation-during-arrest-caught-on-video

https://nypost.com/2019/01/09/alleged-video-of-nypd-officers-hitting-men-with-batons-leads-to-investigation/

https://nypost.com/2019/01/12/body-cam-video-shows-moments-before-nypd-baton-beatdown/