La GRC ferme cinq détachements régionaux au Québec : une raison cachée ?

La Gendarmerie Royale du Canada (GRC) a fermé au mois de juillet dernier cinq des détachements à travers le Québec. En effet, les villes affectées étaient Saguenay-Lac St-Jean, Rouyn-Noranda, Trois-Rivières, Drummondville ainsi que Saint-Jérôme. Ce sont 16 policiers et trois civils qui ont été touchés par ces fermetures. Ces derniers furent déployés dans d’autres installations du Québec. Par contre, la GRC admet qu’elle « ne veut pas diminuer son rôle, ni notre présence au Québec ». Elle dit être en restructuration de ses ressources dans la province.  Ces fermetures sont expliquées par le fait que la GRC n’offre pas de services de police municipale ou de proximité dans les villes du Québec ainsi que de l’Ontario. Elle le fait, par contre, dans toutes les autres provinces du Canada.

Les habitants des villes affectées peuvent en tout temps contacter les services de police locaux afin de reporter un crime ou obtenir de l’aide. Par contre, selon les élus des villes impliquées, les fermetures étaient très inquiétantes pour les personnes vivant dans les régions éloignées. Cependant, la GRC explique que ses changements n’auront aucun impact sur la sécurité de ses populations.

Depuis les fermetures, la GRC déploie ses forces afin de combattre le terrorisme et le crime organisé. Les efforts des policiers de la GRC ont été démontré lors des derniers jours avec l’arrestation d’un jeune homme à Kingston, Ontario. Ce dernier est accusé de terrorisme. Il aurait tenté d’inciter un autre individu à poser une bombe.

Une raison cachée ?

Selon un ancien enquêteur de la GRC, les fermetures n’étaient pas la cause de restructuration et de réorganisation, comme mentionné par la GRC. Non, selon lui, la GRC voulait à cacher quelque chose. Il a mentionné les poursuites qui étaient intentées contre elle. L’enquêteur expliquait que l’organisation fédérale devait trouver de l’argent afin d’assumer les poursuites qu’elle avait contre elle.

En effet, en juin dernier, quelques semaines avant les fermetures des cinq détachements au Québec, une demande de recours collectif a été déposée à la cour contre la GRC. Une poursuite judiciaire qui couterait 1,1 milliard de dollars à la GRC. Cette demande concernait des milliers d’agents, de civils, d’étudiants ainsi que des bénévoles. Il semblerait qu’il existe une « culture d’intimidation et de harcèlement général » à l’intérieur de la GRC.

Ce n’est pas tout. Aussi au mois de juin, une autre demande de recours collectif a été déposée à la cour contre le GRC et le gouvernement fédéral d’une femme autochtone vivant à Régina, en Saskatchewan, dont sa fille était portée disparue depuis le 11 février 2017. Les avocats de la femme en question réclamaient des millions de dollars en compensation au gouvernement au nom de toutes les familles autochtones dont un membre est porté disparu.

« Il ne faut pas penser que le gouvernement canadien va ajouter cet argent dans le budget. Ottawa laisse voir que c’est à la GRC de trouver ces sommes à même ses budgets. Et une partie viendra de la fermeture des postes au Québec, notamment », mentionne l’ancien enquêteur de la GRC.

Les agents du détachement de Chicoutimi, qui fut la victime des fermetures, travaillent sur des importants dossiers de crime économique, de drogues ainsi que d’autres crimes fédéraux.

« Des dossiers d’importance, il y en avait dans la région. Mais en 2008, plusieurs des membres de l’équipe, dont moi-même, ont pris leur retraite et d’autres ont été transférés. Ça a fait mal. On a diminué l’équipe et les résultats n’étaient plus les mêmes. Les dirigeants ont fait en sorte que ça se produise et ont prétendu qu’il n’y avait plus de crimes économiques ici. Mais ce n’est pas vrai. Et il risque d’y en avoir encore dans les années à venir. Et il est faux de prétendre qu’ils donneront le service à distance », mentionne l’ancien policier. https://www.lequotidien.com/actualites/un-ancien-de-la-grc-critique-les-fermetures-7c4b67467233615306bcfbb3c5c39e55

La mission de la GRC

La Gendarmerie Royale du Canada (GRC) est une police fédérale. Elle s’assure donc la sécurité nationale du pays. Elle a la juridiction sur des crimes qui traversent les juridictions provinciales surtout en ce qui concerne le crime organisé, de sécurité frontalière, de criminalité économique (le blanchiment d’argent) et de terrorisme. Les enquêteurs de la GRC se promènent dans tout le pays afin de recueillir des renseignements sur des enquêtes de haut niveau et appliquent des lois fédérales. La GRC collabore aussi avec les polices municipales et provinciales.