Les incidents mortels en augmentation au Canada …

Au courant de l’année 2018, une étude menée par une équipe provenant des médias CBC (Canadian Broadcasting Corporation) démontre que la situation entourant le décès de citoyens canadiens à la suite de l’intervention des policiers au Canada n’est pas à banaliser. Durant leur étude, l’équipe de CBC a créé la première base de données concernant le sujet des personnes décédées ou abattues durant une altercation policière. La création de cette base de données s’explique par le fait qu’au moment de leur étude, aucun registre national ou banque de données n’existaient sur le sujet. Les informations de cette base de données regroupent les cas de décès des années 2000 à 2017. Durant ces années, 461 personnes ont perdu la vie à la suite d’une intervention policière. Plusieurs réactions de policiers face à l’étude démontrent une préoccupation concernant le sujet. Un ancien chef de police de la ville de Moose Jaw en Saskatchewan estime que ce nombre est « beaucoup trop élevé, beaucoup trop élevé ».
« Ma première réaction, c’est que notre société a échoué quelque part » Syd Gravel, policier d’Ottawa à la retraite.
( Radio-Canada, 2018)
Dans la majorité de cas, soit plus de 71 %, la mort a été causée par une blessure par balle à la suite de l’utilisation de l’arme de service d’un agent de police. Suivant de très loin dans le nombre de cas, la contrainte physique correspond à la deuxième cause de décès le plus fréquent avec un peu plus de 15 % des cas. Une autre donnée troublante est recensée durant l’étude de l’équipe de CBC. Sur la période visée, soit de 2000 à 2017, le nombre d’incidents mortels n’a cessé d’augmenter au pays. Le fait d’introduire l’augmentation de la population canadienne dans l’équation n’a eu aucun effet sur le résultat final.
Cette situation est plutôt contradictoire avec un des trois mandats principaux de la police, soit celui de protéger le citoyen. Malheureusement, dans les 461 incidents mortels, il est dommage de constater que ce mandat n’a pu être rempli puisque la vie de ces victimes leur a été enlevée. Cependant, sans connaitre chaque incident dans les moindres détails, il est possible de supposer que ce mandat soit tout de même rempli si le citoyen décédé menaçait la vie d’autres citoyens. Alors, il se peut que dans certains cas spécifiques, le mandat de protéger les citoyens s’accomplisse avec tout de même le prix d’une triste fin. Dans le même sens que précédemment, le concept de « police consensuelle » est difficile à évaluer puisqu’une des bases de ce concept est d’utiliser la force minimale pour résoudre les altercations.
Sur une même vision, certains des 9 principes de la police Peel sont aussi bafoués dans ce type d’incident. Certes certains citoyens seront rassurés que la police soit présente dans la rue accomplisse leur travail, cependant certains seront d’avis contraire. Il est dur de gagner et de conserver le respect du public lorsque des incidents de la sorte se produisent. Dans le même ordre d’idée que cette dernière, la coopération du citoyen est plus difficile à obtenir pour les policiers lorsque le respect pour eux n’est pas présent.
Source des informations : Article de Radio-Canada publié le 5 avril 2018
« Mourir sous les balles de la police au Canada : l’état des lieux »