Seize mois de sanction d’inhabileté pour Matricule 728
Près de six ans après les faits, l’ex-policière Stéfanie Trudeau écope d’une sanction de seize mois d’inhabileté. À la suite de la tombée de cette sanction, l’ex-policière ne pourra pratiquer ses fonctions en tant qu’agente de la paix durant l’entièreté des seize mois. Rappelons les faits. En mai 2012, la policière interpelle un cycliste pour un contrôle routinier lié à un manque de phare. C’est alors que M. Julian Menezes se présente sur la scène afin de servir de témoin à l’homme interpellé, si ce dernier souhaite contester une future contravention. M. Menezes ne connait pas le cycliste en question. L’interpellation sur le plateau Mont-Royal à Montréal a par la suite prit une tournure regrettable qui a mené à l’arrestation du bon samaritain, durant laquelle ce dernier fut bousculé, empoigné par le cou et immobilisé au sol avec une grande force.
Il va sans dire que l’ex-policière Stéfanie Trudeau est bien connue pour ces interventions musclées. Durant cette même année de 2012, soit le 2 octobre, la policière fit encore une fois parler d’elle lors d’une arrestation dont le vidéo est disponible sur la plateforme YouTube. En visionnant ladite capsule vidéo, on peut se faire une idée du caractère musclé de l’arrestation de M. Menezes. Suite à sa mise en arrestation, lors de son transport au poste au sein du véhicule de patrouille, l’ex-policière aurait manqué à la sécurité de l’homme en ne s’assurant pas qu’il portait convenablement sa ceinture de sécurité, en plus de conduire le véhicule de manière imprudente. En plus, Stéfanie Trudeau est blâmée pour avoir manqué de respect à l’endroit de M. Menezes. Elle avait également omis de s’identifier. Ces faits lui ont été reprochés par le Comité de déontologie policière en octobre dernier.
Les agissements de Mme. Trudeau peuvent être expliqués par sa vision de son devoir en tant que policière. Tel que mentionné précédemment, ce type de d’arrestation n’était pas chose inhabituelle chez la policière, en plus de sa réputation lors des manifestations étudiantes de 2012. On pourrait qualifier cette ex-policière de type dur, qui voit sa raison d’être dans le combat agressif et qui a un caractère autoritaire. Elle présente aussi une lacune à résoudre les conflits. Toutes ces caractéristiques peuvent être observées dans la vidéo mentionnée précédemment. Mis en relation avec le maintien de l’ordre, dans lequel le policier est expert dans la détection et la répression des crimes, le fait de maximiser les arrestations permet aux « bons » citoyens de rester en liberté. L’attitude et les agissements de la policière permettent de la classer dans la catégorie de la déviance policière. En effet, par son usage de force excessive et l’emploi de mesures extrêmes n’est cependant pas le mot d’ordre de l’organisation policière. Cette déviance n’est pas le fait de l’organisation mais de la policière elle-même, ce qui contribua à sa retraite de 2015.
à cause de l’omniprésence des téléphones cellulaires les policiers se doivent d’agir de façon remarquable lors d’interventions qui pourraient dégénérer. Une intervention jugée trop excessive peut rapidement se retrouver dans les différents médias traditionnels et internet. L’ex-policière du SPVM ne pouvait se douter que cet effet synoptique la propulserait sur la scène médiatique. Critiqué de toute part pour ces interventions musclée, le Service de police de la Ville de Montréal n’avait d’autre choix que de lui proposer une retraite hâtive à la policière en 2015 dans le but de préserver sa réputation et de démontrer que ce genre d’agissement ne faisait partie des valeurs du corps policier.