Les méthodes bien rodées des Black Blocs pour échapper à la police

Le Black Bloc

Les membres constituant le Black Bloc sont très différents des traditionnels «casseurs» que l’on retrouve dans certaines manifestations. En effet, les «casseurs» agissent de manière individuelle et ils vont se disperser après leurs actions les rendant ainsi faciles à intercepter. Au contraire, les membres du Black bloc se distinguent avec leurs modes d’actions très organisés et leur extrême mobilité les permettant de se rassembler afin d’assurer une défense de manière solidaire. Ainsi, lorsqu’il y a une grande manifestation, il y a de forte chance que ce groupe soit présent et s’invite à la manifestation. Ils seront vêtus de noir, le visage dissimulé et affronteront les forces de l’ordre afin de provoquer des dégradations matérielles incroyables.

Ce groupe distinct se prépare à l’avance via internet et va s’infiltrer dans la manifestation sans que les organisateurs soient prévenus de l’existence du Black Bloc dans leurs rangs. Par la suite, après le regroupement rapide du Black Bloc parmi les manifestants, ceux-ci vont tenter de séparer du cortège dans le but de se rapprocher et d’atteindre les cibles visées. À cet égard, ils vont utiliser majoritairement des objets ou des armes artisanaux durant la manifestation et lorsqu’ils vont tenter de s’en prendre aux policiers, ce sera principalement par voie aérienne. Toutefois, ils arrivent que le groupe n’hésite pas à aller en confrontation directe avec les forces de l’ordre surtout lorsqu’un des membres est interpellé.

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Un défi pour les forces de l’ordre

Pour les policiers, la présence de plus en plus fréquente de ce groupe dans les manifestations rend leurs tâches davantage difficiles puisqu’ils ont du mal à anticiper et maitriser leurs rassemblements. D’abord, le groupe utilise une technique à laquelle les forces de l’ordre n’ont pas été habituées, appelée le «swarming», qui consiste à se disperser en petits groupes au moment des actions afin de saturer les policiers pour ensuite de rassembler afin d’assurer une défense. Ainsi, cette recomposition constante est un défi pour les policiers qui ont été habituées aux casseurs traditionnels qui étaient plus faciles à arrêter puisqu’ils se retrouvaient souvent seuls ou peu nombreux après leurs actions.

Le groupe communique de manière cryptée sur Internet avant la manifestation et ainsi, il est difficile pour les autorités de déployer un dispositif efficace pour le Black Bloc. Par exemple, le 1er mai à Paris, environ 1 200 individus ont fait face à 1 500 policiers et ils ont causé des dégâts très importants. Lorsque les policiers ont été critiqués sur leur travail, ceux-ci ont affirmé qu’ils pensaient qu’ils seraient environ 600 personnes et que finalement, ils ont été le double.

Par ailleurs, la mise en place d’une présence imposante de policiers trop équipés peut être contre-productive. Les forces de l’ordre se tournent de plus en plus vers l’utilisation de haute technologie et de gadgets qui peuvent coûter une fortune et cela sans pour autant assurer des résultats justifiables. Entre autres, la présence de policiers hautement équipés peut donner une impression guerrière et provocatrice au lieu d’un effet dissuasif. Au contraire, si les autorités mettent en place un dispositif trop léger, ceci peut être problématique puisqu’il peut y avoir un débordement où les policiers vont être rapidement submergés.

Finalement, une autre difficulté pour les policiers est que les arrestations faites durant la manifestation doivent être appuyées par des preuves matérielles pour aboutir devant les tribunaux. De plus, les individus arrêtés refusent généralement de livrer des informations sur les autres émeutiers. Toutefois, les forces de l’ordre ont une solution face à ces difficultés et c’est de faire appel à la vidéosurveillance, technologie de plus en plus utilisée durant les manifestations afin de faciliter leur travail.