Les « gratteux de guitare » rudoyés par le « Matricule 728 » s’entendent avec la Ville

matricule728.jpgTout d’abord, ce n’est pas la première fois que l’ancienne policière Stefanie Trudeau alias « matricule 728 » passe aux nouvelles. L’article démontre que cette dernière a été reconnue coupable de voies de fait en février 2016 sur monsieur Serge Lavoie. La sentence lui a été imposée à la suite de l’intervention policière brutale qui s’est déroulée dans un immeuble à logements de l’avenue Papineau, le 2 octobre 2012. On avait pu voir sur une vidéo qui avait circulé que l’ex-policière, « guidée par la rage», avait utilisé une « force démesurée » en procédant à l’arrestation de monsieur Lavoie, sans motif raisonnable selon le tribunal. Après cette arrestation agressive, l’agente Trudeau a lancé des propos dégradants et stéréotypés sur les quatre individus concernés sans savoir qu’elle était enregistrée.

D’autre part, les quatre personnes qui ont vécu cet évènement, soit Serge Lavoie, Rudy Occhietti, Simon Pagé et Karen Molina, ont décidé de se lancer dans une poursuite civile dans laquelle ils espéraient avoir 395 000 $. Récemment, ils ont conclu une entente à l’amiable qui leur a permis de récolter 75 000$ de la ville de Montréal en raison de la maltraitance de l’ex-policière. La ville de Montréal a mentionné qu’elle regrettait les inconvénients que les individus ont subis en lien avec cette affaire. En suivant cet ordre d’idée, la mairesse Valerie Plante rajoute « Je pense que c’était dans l’intérêt de tout le monde. C’est une situation qu’on ne souhaite pas qu’elle se reproduise, qui est malheureuse. À ce moment-ci, trouver une entente à l’amiable, je pense que c’était la meilleure chose à faire. » Pour terminer, l’article démontre une belle forme de réconciliation entre les parties.

Malgré tout, une méfiance envers les policiers s’est installée chez les citoyens.  En effet, la médiatisation de cet épisode a causé l’augmentation de l’incertitude. S’il n’y avait pas eu autant d’implication des médias est-ce que les citoyens auraient développé cette méfiance? En analysant une étude faite au Québec, on apprend qu’il y a une autorité extra policière chargée de recueillir les plaintes du public à l’endroit des corps de police. C’est le bureau du Commissaire à la déontologie policière qui traite environ 1500 et 2000 plaintes par année. Toutefois, seulement 5 à 7% d’entre elles sont formellement fondées, un taux qui explique difficilement que les policiers aient une telle appréhension du processus. Aussi, il y a le fait que ces plaintes ne sont pas médiatisées comme celle de l’ex-policière. Il y a donc deux options, soit l’agent Trudeau est une exception à la règle et il n’y a pas souvent de mauvaise conduite faite par les policiers ou soit que d’autres policiers ont une mauvaise conduite et passent sous le radar des médias et ne subissent pas de conséquences.

En effet, l’exemple parfait serait justement Stéfanie Trudeau qui a accumulé plusieurs problèmes avec la déontologie policière, dont nous, en tant que membres du public, n’avons pas vraiment entendu parler. Un autre article établit que madame Trudeau a connu sa première démêlée déontologique en 1999. Les faits reprochés étaient d’avoir tenu des propos racistes et d’avoir manqué de respect. Cette plainte avait été rejetée par le comité de déontologie. Par ailleurs, une situation semblable est arrivée en 2004. Une plainte contre l’ex-policière a été déposée suite à une arrestation. Malgré tout, la plaignante a retiré sa demande puisqu’elle ne voulait pas revenir au pays pour les audiences. Compte tenu de ce qui précède, la plainte la plus marquante a été déposée en 2001. L’agente Trudeau avait été suspendue sans salaire pendant 6 jours à la suite d’un évènement survenu après l’enquête sur une agression sexuelle sur une mineure le 14 juillet 1996. Elle a été condamnée pour avoir eu « une attitude agressive et obtuse envers les membres du personnel de l’hôpital Sainte-Justine et en ne respectant pas leur autorité en ces lieux », et pour avoir mené son enquête « sans se soucier de préserver la confidentialité qui s’y rattache ».

La déviance policière n’est pas un phenomène moderne, cela fait partie de la société probablement depuis que la police existe. La criminologie s’est penchée sur ce sujet et deux sortes de policiers déviants sont ressortis de commissions d’enquête historiques. Il y a d’abord les policiers qui acceptent de petits cadeaux, mais à répétition, qui sont surnommés les herbivores. Ensuite, il y a les carnivores, comme le matricule 728, qui font des délits beaucoup plus importants. Ils sont rares et en général ils se font attraper.

Aspect intéressant de l’histoire, il y a fort à parier que , s’il n’y avait pas eu de caméra sur place cela aurait été la parole de la policière contre celle des citoyens. Le cas soutient donc l’argument voulant que les policiers devraient avoir une caméra sur eux. Il est probable que d’autres policiers s’en sortent malgré leur mauvais comportement puisqu’ils ne sont pas enregistrés.