Des actions policières obscures à New York qui sont sans conséquence
Le site Buzzfeed a reçu beaucoup de documents secrets de la police de New York venant d’une source anonyme. Les faits des documents ont été vérifiés à travers plusieurs appels et rencontres avec des agents, procureurs et avocats (de la défense). Ce site a essayé de rejoindre les agents qui étaient nommés dans ces papiers, mais en vain, la majorité n’ont pas répondu.
Ces documents reçus contiennent des offenses sérieuses de policiers de 2011 allant à 2015. Ce sont des fautes où les agents auraient dû être renvoyés, mais ce n’est pas ce qui est arrivé. Les offenses des policiers décrites tout au long du site sont le mensonge, les menaces, le vol, l’utilisation d’une force excessive, la tromperie (fraude), etc. Plusieurs noms et histoires sont évoqués et racontés :
Andrew Bailey was found guilty of touching a female student on the thigh and kissing her on the cheek while she was sitting in his car. In a school parking lot, while he was supposed to be on duty, Lester Robinson kissed a woman, removed his shirt, and began to remove his pants. And Juan Garcia, while off duty, illegally sold prescription medication to an undercover officer.
L’exemple de Juan Garcia montre bien son type de déviance policière ; un « carnivore ». Un carnivore est quelqu’un qui fait un gros coup, ce type est bien plus rare et plus grave que l’herbivore. Celui-ci est l’autre type de déviance, qui lui fait plusieurs petits gestes de corruption qui sont minimes et donc, qu’il est plus difficile de remarquer.
La probation de congédiement
C’est le commissaire de la police qui prend les décisions disciplinaires. Bien souvent, ce qui est donné, c’est la probation de congédiement. C’est une sanction qui a peu de conséquences: la probation ne dure qu’un an et ne fait qu’empêcher l’agent de soumettre des heures supplémentaires ou d’être promu.
Pour les plus de 50 000 employés de la police de New York, il n’y a eu que 777 agents qui ont reçu cette sanction au cours des 5 années. Aussi, selon le BFMTV, il y a eu 319 employés qui avaient fait des infractions assez graves pour être renvoyés et qui ont gardés leur emploi. Dans Le Journal de Québec, on indique qu’un individu aurait dû être renvoyé, selon une organisation qui combat la corruption policière, mais qu’encore une fois ce n’est pas cela qui est arrivé :
Un autre officier, Raymond Marrero, a été accusé d’avoir battu une personne, d’avoir arrêté un autre individu sous de faux motifs, d’en avoir attaqué un troisième et d’avoir fabriqué des preuves contre un quatrième. Malgré des centaines de milliers de dollars versés aux victimes par la Ville de New York, Marrero n’a pas été démis de ces fonctions. Il a été mis en probation. Il gagne toujours 120 000 $ par année et patrouille dans les rues.
De plus, il y a des sources sur Buzzfeed qui ont dit que la probation de congédiement était parfois donnée à des policiers qui ne se rangeaient pas du côté de leurs supérieurs, où encore parce qu’ils ont notifier les mauvaises conduites d’un autre policier. Certains mêmes parce qu’ils avaient des doutes sur des quotas illégaux où sur un traitement discriminatoire.
La loi
Auparavant, les policiers se plaignaient beaucoup que leurs informations personnelles étaient dévoilées au public (ex. : dossiers médicaux). En 1976, un projet de loi est adopté et celui-ci permet aux dossiers des policiers de rester confidentiels. Depuis, le syndicat et le ministère se sont battu pour agrandir ce qui est jugé comme un dossier personnel, alors que le public fait des pressions pour avoir un service de police plus transparent.
Comme il n’y a pas de normes sur la façon de punir l’inconduite (sauf l’examen public), la police de New York peut donner simplement un avertissement à une offense mineure ou encore donner une plus grande sanction à cette même offense.
Les audiences
Les procès des policiers sont ouverts au public, mais il reste qu’il y a un problème, car le lieu et l’heure n’est pas annoncé, alors les citoyens ne savent pas ce qu’il se passe. De plus, c’est un haut fonctionnaire de la police qui supervise les audiences et non un juge indépendant puis, à la fin, il y a une recommandation de l’administrateur. Le commissaire peut cependant annuler la recommandation, car il prend les décisions disciplinaires, comme mentionné plus haut.
Cela montre le modèle de la forme interne de la police à New York qui est dominante, car celle-ci se surveille et mène enquête sur elle-même. Comme c’est un commissaire de la police qui prend les décisions, il devient plus difficile de rester neutre dans les décisions finales et cela peut mener à avantager les policiers en tort et minimiser leurs conséquences.