Un vent de modernisation au SPVQ

Afin de combler les besoins grandissants de la population qu’il dessert et de s’adapter aux nouveaux types de crime, le Service de Police de la ville de Québec fait peau neuve en améliorant ses installations. En effet, l’ex-directeur du SPVQ, Michel Desgagnés, a annoncé en date du 4 mai 2016 que leur plus connue des centrales, soit la centrale du parc Victoria construite en 1964, située dans le Vieux-Québec près du stade municipal, sera démolie afin de laisser place à un bâtiment valant plus de 40 millions de dollars. Par contre, celui-ci sera construit voisin à l’actuel poste de la Sureté du Québec sur le boulevard Pierre-Bertrand.

nouveau site

Cette nouvelle centrale permettra aux citoyens de bénéficier d’un meilleur service et, par le fait même, d’améliorer l’efficacité des policiers. Malgré la crainte de nombreux citoyens, M. Desgagnés assure que « Lebourgneuf est le centre-ville maintenant, quand on regarde l’agglomération. C’est le centre du territoire, il y a des voies d’accès, il y a des autoroutes ». Étant localisé au « nouveau » centre de l’agglomération, selon lui les services aux citoyens ne seront que mieux rendus. Pour ceux qui ne sont pas encore tout à fait rassurés, il y aura tout de même un petit poste de police aménagé à quasi deux pas de l’actuelle centrale Victoria. Ainsi, on peut remarquer que le SPVQ a adopté une méthode de police centralisée, c’est-à-dire n’avoir que quelques gros postes de police à des endroits stratégiques, contrairement à une méthode de police du style Britannique, donc décentralisée, tels que le Service de Police de la ville de Montréal (SPVM) ou la Gendarmerie Royale du Canada (GRC), qui eux, optent plutôt pour de nombreux plus petits postes à travers leur territoire. De ce fait, la direction du SPVQ compte rapatrier ses effectifs des postes de la Haute-Saint-Charles, de Charlesbourg et du parc Victoria au sein de la nouvelle centrale de Lebourgneuf.

Étant une ville avec plus de 500 000 habitants, mais moins de 1 million, la ville de Québec se doit d’avoir un service de Police de niveau 4, tel que le stipule la loi 70 sur la Police. Ainsi, dans leur nouveau bâtiment considéré comme leur centrale principale, ce dernier se doit d’être à la dernière technologie, puisque les policiers doivent désormais s’adapter « à de la criminalité qui se dirige de plus en plus vers la cybercriminalité, les crimes de fraudes […] et particulièrement l’exploitation sexuelle des mineurs », comme le mentionne l’ex-Chef de la police de Québec. Également, le SPVQ se doit d’offrir une panoplie de services qui rendaient urgent le renouvellement de leurs installations, en plus du fait que les actuels locaux du parc Victoria où logeaient plusieurs rats, manquaient de fonctionnalité et de sécurité.

centrale victoria

Une affaire coûteuse

En date du 11 mars 2017, on apprenait par l’intermédiaire des médias que tout d’abord, le budget initialement prévu de 40 millions de dollars pour la construction de la nouvelle centrale de Lebourgneuf, ainsi que du poste de quartier dans Saint-Roch était en réalité de 50 millions de dollars. Cette information n’avait pas été divulguée à la population pour des raisons qu’on ignore encore aujourd’hui. Par la suite, on apprenait un dépassement du budget de 22 millions de dollars, passant de 40 à 72 millions. Par conséquent, le coût élevé de la nouvelle facture empêche d’effectuer des déménagements de personnels et d’installations précédemment prévus dans le but de ne pas gonfler encore davantage la facture, comme le rapporte le nouveau chef du SPVQ, Robert Pigeon.

Nécessaire …jusqu’à quel prix?

En 2013, on apprenait que la ville de Québec prévoyait d’investir un montant de 85,2 millions pour la construction d’un nouveau poste de police, remplaçant la centrale du parc Victoria sur les ruines de celle-ci. Toutefois, ce projet fut mis sur la glace, car les coûts étaient considérés comme soi-disant trop élevés. De là à se questionner sur l’intérêt et les réels avantages de ce déménagement à 72 millions.

De plus, nous pouvons constater un changement au sujet des raisons qui les ont amenés à ce nouvel aménagement. M.Labeaume affirmait : « le plus haut taux de criminalité est dans le centre-ville. On essaie de faire en sorte que les services soient proches des « clients », et cela fait partie des évaluations ». Le président de la Fraternité des policiers de l’époque, M. Bernard Lerhe, se disait content d’apprendre que la centrale demeure au même endroit, le meilleur selon lui. Alors, pourquoi changer totalement de projet pour une si mince différence de 13 millions?