Le SPVM et la lutte contre les crimes haineux

Le module des crimes haineux du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) enquête présentement sur le cas d’une agression armée survenue dans la nuit de 26 au 27 août 2017. Un nombre inconnu de militants anarchistes auraient attaqué 2 membres d’un groupe d’extrême droite tout près d’un bar du plateau Mont-Royal. Coups de bâton télescopique et de bouteille de bière ont été au cœur d’une violente altercation. Les victimes de l’agression ont été tous deux gravement blessés. Cette situation n’est pas un cas isolé. Il est possible de constater bon nombre de crimes à caractère haineux à travers le Québec. Rappelons-nous l’incendie criminel du véhicule du président du Centre culturel islamique du Québec quelques heures seulement après l’annonce de l’aménagement d’un cimetière musulman à Québec. Sans oublier les individus ayant déposé un message haineux et une tête de porc devant la grande mosquée. Plusieurs enquêtes sont en cours au niveau du module de crimes haineux du service de Montréal, dont l’attaque sur le plateau Mont-Royal.

Il existe un aspect bien particulier en lien avec cet événement. Les policiers n’ont pas seulement reçus les plaintes des individus, on y retrouve aussi l’avis des agresseurs dans les réseaux sociaux. En effet, l’auteur explique via une plate forme, qui partage des données de connexion avec le réseau social Facebook, une explication très détaillée du déroulement de l’agression. De nombreux événements du même genre sont rapportés sur cette même plate forme internet. Dont l’incendie de plus d’un million de dollars de matériel industriel de l’entreprise Squatex dans le bas Saint-Laurent, sans oublier le sabotage de machinerie industrielle, ou des événements aboutissant à de graves blessures précédés de violentes attaques souvent en lien avec des groupes d’extrême droite et d’extrême gauche. On peut y retrouver aussi des dizaines de petites chroniques où on explique comment fabriquer des cocktails Molotov ou comment saboter des oléoducs au moyen d’une perceuse. Le centre de prévention à la radicalisation menant à la violence et le module des crimes haineux du Service de police de la ville de Montréal ne sont pas sans mentionné leur inquiétudes face à ce genre de plate forme.

Rappelons-nous ici que le module des crimes haineux du service de police de la ville de Montréal a été créé au printemps 2016 en réponse à l’augmentation des crimes haineux et d’incidents à caractère haineux depuis quelques années. Dans le cadre de ce nouveau module, ces derniers font l’objet d’une attention particulière. « L’incident à caractère haineux désigne tout acte non criminel qui pourrait affecter le sentiment de sécurité d’une personne ou d’un groupe identifiable de personne et qui, compte tenu du contexte, peut être perçu comme tel, ou réel, en raison de la race, l’origine nationale ou ethnique, la langue, la couleur, la religion, le sexe, l’âge, l’orientation sexuelle ou une incapacité, notamment ».

Dans cette lutte, plusieurs acteurs jouent un rôle important, notamment les réseaux sociaux. Tel que mentionné ci-haut, d’importantes informations ont été divulgué sur internet. Ces informations permettent d’avancer grandement les enquêtes. Dans le cas de l’attaque au plateau Mont-Royal, le module contre les crimes haineux du SPVM demande l’aide de Facebook pour remonter à l’auteur du communiqué qui rapporte le déroulement de l’événement. Il est important de mentionner que Facebook a le devoir de divulguer les bases de données d’un utilisateur dans le cadre d’une enquête officielle.

On constate ici que le rôle des réseaux sociaux est grandissant dans la lutte contre les crimes haineux. Autant du côté des enquêteurs que des utilisateurs qui exploitent ses plateformes dans le but de propager leurs idéologies. L’utilisation peut être diverse. Ce moyen de communication, même s’il peut être un incitateur et un facilitateur à la haine, est un outil qui peut permettre l’avancement de plusieurs enquêtes pour ses nombreuses informations divulguées. La présence de la police sur internet n’a pas comme unique but de faire avancer des enquêtes. En effet, ils utilisent aussi les réseaux sociaux pour communiquer, informer et sensibiliser la population. Par exemple, Le SPVM lance un appel à la dénonciation des propos haineux sur les réseaux sociaux. Ainsi, cela leur permet de traiter davantage l’information sur internet et d’assister à une augmentation des dénonciations. Cela rend possible la sensibilisation des incidents à caractère haineux qui ne doivent pas être pris à la légère et permet une augmentation du sentiment de sécurité chez les citoyens qui, rappelons-le, est un des objectifs principaux du nouveau module contre les propos et crimes haineux du SPVM.

Il faut en conclure qu’un partenariat est essentiel entre la police, les communautés, les réseaux sociaux et les organismes pour une lutte contre l’extrême gauche ainsi que l’extrême droite. Sans tous ces acteurs, des événements de grande violence, comme celui du plateau Mont-Royal, seraient probablement passés sous silence.