Nouvelle tentative des policiers pour identifier le suspect

53e33ed2-a137-42c1-a223-21b2e3a2399b_16x9_WEBLe 6 février, le suspect a tiré sur un homme qui venait de refuser de lui donner ses clés de voiture et son téléphone cellulaire. Puis, le lendemain, il s’en est pris à la propriétaire d’une tabagie qui avait refusé de lui donner l’argent de sa caisse, en lui tirant en plein visage. Les deux victimes ont eu d’importantes blessures lors de l’attaque mais ont survécu.

Dans les heures suivantes, les policiers ont fait leur possible pour tenter de retrouver le suspect, mais sans succès. Ils ont alors demandé aux médias de leur prêter main forte en publiant des images du suspect. Il est clair que dans cet article, ce sont en partie les policiers qui parlent au public par l’entremise du journaliste. Effectivement, une utilisation policière des médias est de venir en aide à l’enquête lorsque celle-ci piétine. Ici, puisque ça fait deux semaines que rien n’a bougé, les policiers demandent, à nouveau, l’aide du public afin de retrouver le suspect en diffusant des photos par les médias.

Tout en étant avantageux pour les policiers qui font passer leur message comme il a été démontré plus haut, l’auteur en profite pour rendre la nouvelle encore plus accrocheuse pour la population. Ça permet alors de faire plus d’argent, puisque c’est tout de même le premier objectif des médias.

D’abord, l’auteur renforce les stéréotypes sur la représentation de la criminalité en répétant plusieurs fois et en soulignant le fait que le suspect est imprévisible, dangereux et violent. Ce qui occasionne de l’insécurité auprès de la population et crée une réalité alternative soit que la plupart des criminels sont comme ça. Alors qu’on sait bien que ce n’est qu’une minorité des crimes qui sont caractérisés de cette manière. Ça entraîne également l’effet d’un tribunal médiatique. En effet, après tout ce qui a été dit à son sujet dans les médias, l’homme a déjà été jugé et on ne tente pas d’expliquer ou de comprendre son comportement, sa réputation est perdue.

De plus, une vidéo est disponible sur la page de la nouvelle. Comme on le sait, le principe de couverture est primordial alors elle ajoute du mordant à l’article, en plus des photos déjà présentes. Dans la vidéo, on y voit la pharmacienne qui est interviewée en mentionnant très clairement que c’est le commerce juste à côté de la tabagie. Le principe du Vox-pop est très populaire par les auteurs qui couvrent les médias. On vient chercher les sentiments du public en les rapprochant de la victime et en leur faisant sentir que ça aurait pu être eux.

Parallèlement, on trouve important de mentionner que le suspect en est à son deuxième crime dans un laps de temps très rapproché ce qui rappelle le nouveau modèle policier,  « la police de renseignement criminel » (PRC) qui dit que la majorité des crimes sont commis par une minorité de gens. Et que c’est un calcul «actuariel» des probabilités qu’un événement arrive ou non qui gouverne la prise décision stratégique. Dans notre cas, si on suit le modèle de la PRC, dû à la répétition et la proximité temporelle entre les deux événements, il est encore plus important de concentrer les recherches afin de retrouver l’auteur du crime à tout prix et ainsi, éviter qu’il récidive.

Une autre hypothèse pouvant expliquer le fait que les recherches s’étendent sur une aussi longue période de temps est la pression du public. En effet, si le filtrage des enquêtes avait été suivi à la lettre, les recherches auraient normalement dues être arrêtées bien avant. Mais comme dans le cas de la jeune Provencher qui avait été portée disparue, ils ont continué pour éviter que les gens se plaignent et se fassent une mauvaise opinion du travail de la police. Ce qui est d’ailleurs très pertinent à souligner puisque dans le contexte actuel, le travail des policiers est souvent affecté et adapté en fonction de ce que veut le public pour ne pas le choquer.

Finalement, ça confirme ce que nous avons vu en classe, que la persévérance au cours des enquêtes est bien un mythe. Même si on enquête assez longtemps, on ne va pas nécessairement finir par déboucher. En effet, si le suspect n’a pas été trouvé après quelques jours, il n’y a plus beaucoup de chance. Comme on le voit dans l’article, où le suspect n’a toujours pas été retrouvé, deux semaines plus tard. Il ne reste plus qu’à attendre qu’il se rende, qu’il récidive ou encore qu’un membre de la famille le reconnaisse et le dénonce après l’avoir vu dans les médias, par exemple.