la police indienne ouvre le feu sur des étudiants

Depuis 1947, le Cachemire est plongé dans une confrontation opposant l’Inde et le Pakistan, chacun désirant annexer la totalité du terrain. Cette rivalité découle d’une insurrection séparatiste dans le territoire indien. Notamment, le Cachemire indien est confronté à des hautes tensions depuis le 9 avril dernier, huit personnes ayant été tuées par la police et les paramilitaires, dans des heurts au moment des élections. Depuis 2016, plus de 90 personnes sont décédées suite au conflit.

Un évènement tragique a décuplé la frustration des séparatistes, lorsqu’un jeune insurgé séparatiste a été abattu par les forces indiennes. Lundi le 24 avril, un dizaine d’étudiants ont été blessés par des gaz lacrymogènes lors d’un rassemblement à Srinagar. Cette rivalité a augmenté les tensions entre les forces de l’ordre et les citoyens. L’intention des forces de l’ordre était de disperser les émeutes: cette utilisation s’effectue généralement à distance de manière à assurer également sa propre sécurité. Ainsi, cette arme «non-létale» peut effectivement entraîner une irritation ou un dérangement physique.

Dans un autre incident, les paramilitaires ont décidé d’attacher une personne à l’avant d’un véhicule militaire dans le but de dissuader le jet de pierres sur les véhicules blindés et sur les soldats. Cet incident a fait polémique dans les médias sociaux. Certains dénoncent l’utilisation d’un bouclier humain. La police a ouvert une enquête sur cette affaire.

La police a imposé plusieurs « couvre-feux » depuis le début des affrontements entre les habitants et les forces de sécurité. Toutefois, la police indienne, qui tente de se présenter comme un organisme indépendant à l’égard de l’armée, refuse d’avoir recours à la force de manière à séquestrer les manifestants. Elle n’a pas l’intention d’utiliser la technologie militaire et d’identifier les manifestants comme leurs ennemis. Toutefois, la police indienne n’a pas seulement utilisé des gaz lacrymogènes, elle a aussi tiré sur des étudiants lors d’une manifestation au Cachemire. Une centaine d’étudiants y avaient confronté les policiers à coups de jets de pierres en criant des slogans comme «Nous voulons la liberté ou l’Inde, retourne chez toi».

À titre indicatif, la police vise à respecter trois fonctions: le maintien de l’ordre, l’application de la loi et le service. Le maintien de l’ordre est l’une des préoccupations premières pour un agent de la paix. Les étudiants manifestaient de la haine et de la rage et les tensions augmentaient entre les deux parties. Cette rivalité est caractérisée par deux types de désordre, soit physique et comportemental. Le désordre physique comprend les rues barricadées et les poubelles renversées. Concernant le désordre comportemental, il comprend le jet de pierres sur les policiers/paramilitaires, les cries, les conduites violentes. En effet, tous ses éléments représentent des désordres à l’égard du grand public. La police s’attaque au désordre afin d’assurer une atmosphère saine pour les citoyens.

Indian_Army_Act_on_Kashmiris-1024x614

Selon un rapport de Human Rights Watch (HRW), la police en Inde intervient sans respecter les procédures d’arrestation. D’après une étude de HRW, au minimum 675 personnes sont décédées en détention policière en Inde entre 2009 et 2015. Leur enquête confirme que la force n’est pas utilisée de manière proportionnelle: des victimes avaient été battues à coups de ceintures ou de bottes, et on ouvre le feu sur des étudiants qui manifestent. Entre 2010 et 2015, seulement une poursuite a été faite contre un policier ayant causé la mort d’un individu.

L’application de la loi reste déficiente, en raison de l’attitude des policiers. Ces derniers prétendent appliquer la loi et ouvrir une enquête sur l’armée en raison d’une séquestration, tout en se servant de la force létale de manière non proportionnelle. L’impunité des policiers peut augmenter la pensée « tout est permis ».