Utilisation de drones par la police et les sciences judiciaires

De nos jours, les drones ont de multiples utilisations possibles selon les besoins à combler. Les amateurs de films d’action et de guerre ont eu la chance d’être impressionnés et de découvrir ces engins spectaculaires et mystérieux. Cependant, l’utilisation de drones pour des applications militaires ne représente qu’une partie du potentiel de ceux-ci. De plus en plus d’amateurs de technologie se procurent des quadricoptères télécommandés pour s’amuser. Bien que ces jouets pour adultes sont assez coûteux, ils sont maintenant offerts dans une grande variété de modèles, parfois équipés avec des caméras 4k. La qualité des vidéos et des images enregistrées par les drones disponibles dans le commerce ont intéressé les policiers du service d’identité judiciaire.

Le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec est actuellement en train de tester l’utilisation de drones pour produire un modèle 3D de la scène de crime avec un point de vue aérien. Une technique semblable est déjà utilisée avec le Faro :

Ce laser 3D réalise des modèles numériques complets de la scène de crime en quelques heures. L’image que le Faro produit est d’une telle précision que les spécialistes n’ont plus besoin de prendre des mesures sur place.

Le logiciel utilisé dans ce vidéo est le Pix4Dmapper Pro pour transformer les images 2D en 3D, ainsi que Pix4dcapture pour planifier les prises de photo avec le drone pour une meilleure capture de donnée. La compagnie Pix4d nous informe que la Gendarmerie royale du Canada teste et utilise déjà ces outils depuis septembre 2014. Il est aussi possible de retrouver le contrat d’une valeur de 11’508.36$ sur le site de la GRC.

Les drones civils sont actuellement populaires, mais ils sont utilisés depuis plusieurs années. La GRC a acquis son premier drone en 2010 et elle en possédait 140 en 2016. C’est que la reconstitution d’incident n’est pas la seule utilité des drones de la police. Ils sont aussi utilisés pour faire de la recherche de suspects ou de personnes disparues, de la surveillance et ils sont parfois utilisés par le groupe tactique d’intervention.

Dans les dernières années, le nombre de drones acquis par la GRC ne cesse de grandir. Cependant, l’engouement porté aux drones ne concerne pas seulement le Canada. Une étude récente menée par le Collège Bard montre que police drone«347 U.S. police, sheriff, fire, and emergency response units that have acquired drones between 2009 and early 2017».

Le nombre de quadricoptères acquis par les départements en 2016 est le double du nombre de 2015.  Les drones sont populaires au Canada et aux États-Unis, mais la situation est similaire dans les autres pays développés. Un guide créé par la Police Foundation et la Community Oriented Policing Services est disponible pour informer les opérateurs de drone de la police pour qu’ils soient en mesure de mieux comprendre et interagir avec les citoyens.

La militarisation de la police pourrait affecter grandement l’utilisation et l’opinion des citoyens faites sur les drones qui étaient jusqu’ici non militaires. Le Connecticut est le premier état américain qui a envisagé l’utilisation de drones avec arme létale tandis que le Dakota du Nord autorise déjà les armes moins létales comme le taser, les armes utilisant des balles de caoutchouc, le gaz lacrymogène et le poivre de cayenne. Rappelons-nous que l’utilisation du taser a été mortelle chez plusieurs suspects.

Pour terminer, l’utilisation de drone par la police d’identité judiciaire ne pose pas actuellement de problème au Québec puisqu’ils ne sont pas utilisés comme une technologie de surveillance qui épie chaque mouvement que nous faisons. Cependant, plusieurs opérateurs civils de quadricoptères ne respectent pas les règlements mis en place, en volant à des endroits non autorisés ou en espionnant des personnes. Dans un topo récent, il est expliqué comment la police s’est adaptée à l’utilisation de drones à des fins criminelles. Avec la militarisation de la police et les drones de plus en plus abordables, il sera nécessaire de s’assurer que l’utilisation de drones contre des civils ne mène pas à de l’abus. La désensibilisation à la violence des opérateurs de drones militaire a déjà causé plusieurs incidents similaires à cette attaque par Apache.