Arrestation en Turquie: un montréalais suspecté de terrorisme

Wassim-Boughadou

Wassim Boughadou

Le 10 mars 2017, un Montréalais considéré comme un membre influent du groupe armé État islamique a été arrêté par les autorités turques. Wassim Boughadou fut arrêté à l’aéroport d’Hanana, en Algérie. Les autorités de ce pays croient également que le Québécois offrait des entraînements au maniement d’armes à feu à des terroristes en Syrie. Il allait  prendre un vol en Turquie pour ensuite se diriger vers l’Europe. La Turquie est un pays réputé comme étant un point de passage des djihadistes vers la Syrie.

 

Wassim Boughadou a 25 ans, et est né à Montréal dans le quartier Côte-des-neiges. Il fait partie du premier groupe de jeunes québécois qui est soupçonné par la GRC d’être mêlé à la prise d’otage de deux journalistes américains, Matthew Schrier et Theo Padnos, orchestrée par le groupe Al-Quaïda en Syrie 2013. L’un a été détenu 7 mois et l’autre durant deux ans.

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Theo Padnos, journaliste américains qui a été victime d’une prise d’otage en Syrie

Selon La presse, M. Boughadou est l’un des premiers québécois extrémistes qui sont partis pour la Turquie en 2012. Il avait 21 ans à cette époque. À ce moment, leurs discours et leur idées islamistes extrémistes inquiétaient déjà les autorités fédérales. Ils s’entraînaient  dans un champ de tir ensemble et fréquentaient les mêmes mosquées, dont les centres Badr et Assahaba à Montréal. La GRC visitait régulièrement le centre de tir en question.

Schrier, qui avait réussi à s’enfuir, avait par la suite constaté que plusieurs appareils électroniques avaient été commandés avec ses cartes de crédit. Les adresses de livraison étaient situées au Québec, à la demeure de certains des jeunes soupçonnés d’avoir rejoint les groupes djihadistes. Les enquêteurs de la GRC ont mené des perquisitions dans les domiciles de six québécois soupçonnés de la prise d’otage, dont celui des parents de Wassim Boughadou, dans l’ouest de la ville de Montréal. Les faits reprochés dans le mandat de la GRC sont d’avoir participé à un enlèvement, de s’être livrés à de l’extorsion et à de la fraude au profit d’un groupe terrorisme. Par contre, la validité de ces allégations n’a pas été confirmée devant le tribunal.

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Ismaël Habib

L’un des procès en cours  dans lequel le nom de M. Boughadou fait surface est celui d’Ismaël Habib, qui a débuté en novembre dernier. Les deux hommes se trouve à être beaux-frères. Habib a d’abord été arrêté dans un dossier de violence conjugale le 27 février 2016. Peu de temps après, le 3 mars 2016, la GRC envoyait une dénonciation au palais de justice de Montréal en mentionnant avoir des motifs raisonnables de craindre la possibilité qu’il commette une infraction terroriste. Le procureur demande à ce moment de restreindre la liberté de l’individu selon l’art 801.01. Une arrestation a été suivie par une accusation pour avoir quitter le pays pour participer à des activités de groupes terroristes et d’avoir fait une fausse déclaration en vue d’obtenir un passeport. Lorsqu’il est revenu au Canada, Habib s’est fait piéger par un agent d’Infiltration de la GRC sur une opération Mr. Big. En effet, l’agent se faisait passer pour le chef d’une organisation criminelle capable de le faire voyager clandestinement dans un conteneur maritime. Le jeune homme a dit à son interlocuteur qu’il s’en allait en Syrie rejoindre l’État islamique. Il aurait aussi révélé que Wassim et lui ont passé plusieurs mois en Syrie en 2013. Selon ses propos dans l’opération de la GRC, ils auraient combattu dans différentes troupes armées et ils auraient torturé un prisonnier de guerre en le fouettant avec une corde. La vidéo de cet événement a été présentée au procès.

Les activités terroristes sont de plus en plus surveillées dans le monde entier et plusieurs pays mettent beaucoup d’efforts dans le renseignement terrorisme. Le Canada en fait partie. Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a d’ailleurs annoncé qu’il doublerait les efforts face à la lutte contre l’État islamique. De plus, la loi antiterroriste (C-51) renforce le SCRS en lui donnant des pouvoirs supplémentaires pour combattre les extrémistes et les terroristes au Canada. Il n’est donc pas étonnant de constater des arrestations de la sorte et cela partout dans le monde. Les populations ont peur de ce phénomène qui demeure incompréhensible pour plusieurs. Au Québec, nous avons pu constater avec l’acte terroriste à la mosquée de Québec les effets de ces actes sur la société. Avec des actes de la sorte, la peur des citoyens augmente et les gouvernements agissent en conséquence. Cela permet de donner de plus en plus de pouvoir aux forces de l’ordre et donc par conséquent de moins en moins aux citoyens dans le but de protéger la société face à l’État islamique.