Alerte Amber pour un enfant enlevé à Saint-Jérôme

Mercredi avant-midi, je survole mon Facebook; je constate qu’il y a une alerte Amber pour un enfant disparu, il s’agirait d’un enlèvement parental. Des informations sont divulguées; les caractéristiques physiques de l’enfant et celles de la suspecte (mère de l’enfant), ainsi que quelques données en lien avec l’enlèvement : la description de la voiture, le moment possible de l’enlèvement, etc. Tout d’un coup, l’information devient virale. Les médias se chevauchent un à un les renseignements révélés concernant l’enlèvement en question. Au fil des heures qui suivent, certaines informations s’ajoutent : «Selon la Sûreté du Québec (SQ), l’enfant disparu et sa mère, tous deux d’origine africaine, auraient été vus aujourd’hui dans un dépanneur de la région de Kanata, près d’Ottawa, en Ontario». En constatant la rapidité à laquelle la  nouvelle se propage, je note l’importance pour les policiers d’avoir accès  aux médias pour publiciser la nouvelle, mais qu’en est-il exactement…

Selon le site Alerte AMBER Québec, seul le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et celui de la Sûreté du Québec (SQ) peuvent déclencher une alerte Amber, certains critères sont obligatoires et doivent être en concomitance pour la faisabilité de l’alerte; en premier lieu, les policiers doivent suspecter qu’il s’agit bien d’un enlèvement et celui-ci doit concerner un enfant d’âge mineur. Deuxièmement,  les policiers doivent considérer qu’il y a une éventualité à ce que l’enfant soit en danger et qu’il y ait risque de blessure grave ou mort. Troisièmement, les policiers doivent avoir suffisamment d’informations pour qu’une fois l’alerte déclenchée, le public soit en mesure de rapporter l’enlèvement soit, par la description physique de l’enfant ou du suspect, ou le moyen de transport utilisé. L’alerte est alors diffusée à une fréquence de 20 minutes pour les stations de radio et ce pour une période minimale de deux heures (à moins que l’enfant ait été retrouvé avant), alors qu’à la télévision, une bande défilante est diffusée sans interruption aussi pendant une période de deux heures.

Dans le contexte d’une alerte AMBER, où il est souhaité que l’information se propage dans des délais rapides puisque la vie d’un enfant est en jeu, la police a tout intérêt à obtenir la collaboration des médias. Les objectifs de la police et ceux des médias sont bien entendu tous deux très différents, mais leur méthodologies sont très similaires: les deux organisations vont rechercher l’aide du public pour acquérir le plus de renseignements possible, donc les sources extérieures sont très importantes.

Dans l’alerte Amber qui nous concerne, certains faits concernant l’enlèvement ont dû être corrigés au cours de la journée; dont le sexe de l’enfant et le nom de famille de la mère. Heureusement, quoique certaines erreurs aient pu se glisser au travers de la nouvelle, celle-ci connaît une fin heureuse puisque l’enfant et sa mère ont été retrouvés en fin de journée. Toutefois ce n’est pas toujours le cas; dans des affaires criminelles en cours, le glissement de fausses informations peut avoir des conséquences beaucoup plus néfastes. Enfin, il est important de prendre en compte que l’image de la criminalité véhiculée par les médias n’est pas toujours réaliste, le public se voit alors mal informé et par conséquent, cela peut donner l’impression que la police ne remplit pas leur mandat adéquatement.