Aulnay-sous-Bois : Un policier inculpé pour viol avec une matraque

 

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Le 2 février, en fin d’après midi, des policiers faisaient des contrôles d’identité sur de nombreuses personnes soupçonnées d’être des « guetteurs de points de vente de stupéfiants ». Jusqu’au moment où un jeune homme, Théo, a tenté de leur résister et qu’un des policiers l’a frappé à coup de matraque. Mais le policier ne s’est pas arrêté au simple fait d’essayer de maîtriser le jeune homme. Il a plutôt fait preuve de brutalité policière en lui enfonçant un coup de matraque dans les fesses alors que les pantalons de la victime avaient baissés par « accident ». Ensuite, il a été embarqué dans une voiture de patrouille où les policiers ont continué leurs mauvais traitements en le frappant, lui crachant dessus et en lui disant des injures. Dû à cette violence, la victime est restée à l’hôpital au moins quatre jours afin d’être opéré et de se rétablir.

Dans les jours suivants cet événement, de nombreuses personnes ce sont révoltées. Des voitures ont été incendiées et des policiers ont été la cible de tirs de mortier artisanal. Les débats sur la brutalité policières en France ont ressurgi. Quelques événements passés ont également été remis sur le plancher. Par exemple, en juillet 2016 lorsqu’un jeune noir est décédé alors qu’il venait tout juste d’être arrêté par des gendarmes, la cause du décès reste floue mais les médecins ont fait ressortir l’asphyxie. Ou encore la mort de deux adolescents qui avait provoqué trois semaines d’émeutes dans toute la France.

En mettant une emphase très prenante sur plusieurs événements semblables, les journalistes veulent démontrer l’importance et la place que prend la brutalité policière. Et pour y mettre encore plus de mordant, ils ont joint un lien de l’extrait vidéo du policier qui agresse le jeune. Ce qui a pour effet de faire réagir encore plus les gens. Comme il a été vu en classe, le principe de couverture est très important pour une nouvelle car c’est très accrocheur.

Mais ce n’est pas tout,  en plus d’utiliser des images, un des moyens de rapprocher le public de l’événement est d’interviewer des gens, le vox-pop, afin de venir chercher nos sentiments. Houria, une mère du quartier, a remplie son rôle d’interviewée à merveille en disant :

[…] Mon fils a 15 ans, ce sera lui qui demain se fera baisser le pantalon et violer […].

Le journaliste ne pouvait pas avoir un meilleur témoignage, car ça nous fait sentir plus concerné et on se dit que ça aurait pu nous arriver ou à nos enfants.

Lorsqu’on lit la nouvelle, on remarque aussi que l’auteur prend la peine de dire que les victimes sont des personnes de couleur noire (« un jeune homme noir de 22 ans »), ce qui est très intéressant dans le contexte actuel puisque le profilage racial qui est exercé par les corps policiers est un enjeu dont entend beaucoup parler. C’est un thème qui vient particulièrement chercher les gens, car ce genre d’événements se produit à différents endroits et sont grandement publicisés. En effet, ce n’est pas seulement en France qu’on assiste à ce genre de problèmes. Par exemple, le 7 juillet 2016, aux États-Unis, « Un homme Noir abattu par un policier Blanc : du déjà vu ».

Le fait que les médias dénoncent ce problème a autant d’avantages pour eux que pour le public. D’abord, c’est une bonne manière pour des membres du public de faire passer un message à un grand nombre de personnes. Les médias sont également gagnants. Parler d’un sujet aussi populaire leur fait un sujet intéressant, ce qui est très payant pour eux.

Mais le désavantage de ce genre de nouvelles est que les médias creusent le fossé déjà existant entre eux et la police. Effectivement, la majorité des policiers ont, à la base, une idée plutôt défavorable des médias, ce qui ne fait qu’empirer la situation. Conséquemment, la relation médias-police qui est habituellement essentielle autant à l’un qu’à l’autre, est affaiblie.

En plus de creuser un fossé entre les médias et la police, la nouvelle en creuse également un entre les policiers et le public. À travers les différentes méthodes présentées précédemment, il monte les citoyens contre les policiers. Ce qui est triste, car la police ne serait pas supposée être en conflit avec les civils, bien au contraire, ils devraient travailler ensemble. D’ailleurs, les policiers devraient viser deux idéaux, soit de renforcer la communauté et de résoudre les problèmes. Mais ici, les policiers font le contraire de ce qu’ils sont censés faire en abusant de leurs pouvoirs. Le journaliste le sous-entend d’ailleurs en mentionnant les protestations qui ont suivi les différents événements.