Cas Naverone Woods : les policiers sont-ils adéquatement formés pour gérer des cas de santé mentale?

topo 2 - image 2Un jeune homme âgé de 23 ans membre de la Première Nation Gitxsan, Naverone Woods, est décédé suite à une atteinte par balle de la part d’une policière armée. L’individu était agité et semblerait s’être infligé plusieurs coups de couteau. Lorsque le jeune homme se précipitait vers les portes fermée d’un autobus avec le couteau en main, il a fait un mouvement brusque en direction de l’un des agents. Suite à cela, il ne semblait pas avoir entendu ou réagit lorsque l’agent Mckinnon à crié à plusieurs reprises de poser son arme et c’est à ce moment, que l’agent McKinnon a ouvert le feu à deux reprises, la deuxième l’ayant atteint mortellement. Ce jeune homme atteint d’une maladie mentale fait partie de tant d’autre qui ont subi une mort subite suite à une intervention policière qui aurait pu être entreprise différemment.

L’image que nous avons du policier est souvent celle de celui qui a pour devoir de poursuivre les bandits, mais cela ne fait que partie des nombreux mythes qui concernent les fonctions d’un policier. Par exemple, ces mythes entourant la police sont davantage axés sur l’application de la loi ou la lutte contre la criminalité, mais en réalité seulement 17% des appels à la police sont considérés de nature criminelle. Donc, les agents doivent faire face à bien d’autres types d’interventions, par exemple, les interventions auprès de gens atteints d’une maladie mentale. D’ailleurs, le nombre d’interventions des policiers de Québec auprès de personnes avec un problème de santé mentale est en croissance. En effet, les policiers ont répondu à plus de 2500 appels d’urgence l’an dernier, créant une demande importante auprès de cette population. De plus, selon l’ESCC (étude sur la santé dans les collectivités canadiennes), environ 1 contact sur 5 implique une personne ayant un trouble mental ou un trouble lié à l’utilisation de substances.

Le décès de Naverone Woods a déclenché certaines recommandations de la part du jury, soit d’implanter un programme ressemblant au Car 67 de la Gendarmerie royale du Canada à Surrey. Celui-ci encourage la collaboration des agents de la GRC et d’une infirmière spécialisée en santé mentale. Or, ce programme permet une certaine collaboration entre une infirmière spécialisé et l’agent qui est sur place lors d’appels pour interventions qui impliquent une personne atteinte d’une maladie mentale. En effet, Une police efficace agit non en tant que détentrice d’une expertise exclusive mais en tant que partenaire dans la production de la sécurité. Ce sont les différentes organisations en partenariat avec le service qui effectueront de meilleures interventions.

Cette collaboration aidera certainement à effectuer une meilleure intervention, mais l’un des problèmes provient du fait que les policiers ne possèdent pas toutes les compétences pour travailler avec cette clientèle.

Plusieurs solutions existent afin d’améliorer cette prise en charge des gens atteints d’un problème mental, mais il doit y avoir une certaine volonté politique de la part des policiers. Ceux-ci ne veulent pas entreprendre le rôle d’un psychologue ou d’un travailleur social et d’ailleurs cela ne fait pas réellement partie de leurs fonctions, mais une formation de plus longue durée et plus spécialisée auprès de ces gens en états de crise pourrait prévenir certaines interventions jugées trop agressives. Plusieurs chefs de police croient que les personnes atteintes de troubles mentaux ont besoin du système de santé et non du système judiciaire (des policiers). Ainsi, la police de Québec a souvent tendance à faire appel au système de santé pour combler le manque d’expérience offerte aux personnes en crise, mais il faut faire attention de ne pas simplement tendre le problème aux services de santé, mais bien de faire équipe. Ceci permettra de désengorger les urgences des hôpitaux et d’éviter la détention et la judiciarisation à outrance de personnes qui ne font que déranger plutôt que de commettre de réels délits.