Fentanyl: frappe policière antidrogue dans plusieurs régions du Québec

Les policiers travaillent d’arrache-pied pour contrer la consommation et la distribution de la drogue, et ce partout à travers le monde. Le Québec ne fait pas exception à la lettre. En effet, beaucoup d’enquêtes et de projets sont mis sur pied afin de démanteler des réseaux de trafiquants à travers la province, chaque année.  Certains diront que la probable levée de la prohibition du cannabis au Canada réglera une grande partie du problème, mais il faut savoir que de nouvelles drogues, plus fortes les unes les autres, font leur apparition chaque année. Autant les intervenants que les policiers de premières lignes doivent être en mesure d’intervenir en étroite collaboration pour contrer ce problème grandissant.

Il y a quelques semaines, un important déploiement policier s’est fait à travers la province de Québec en lien avec du trafic de stupéfiants. Le Service des enquêtes sur les crimes majeurs de la Sûreté du Québec a arrêté plusieurs individus, dont la tête dirigeante de cette distribution de méthamphétamine, soit un jeune homme de 30 ans. Les policiers ont aussi fait de nombreuses perquisitions dans les régions de Montréal, Québec, Lévis et d’autres. Cette enquête a été mise sur pied au mois de novembre et c’est le 22 février que l’opération s’est lancée. Les perquisitions faites dans le cadre de cette enquête ont permis de saisir plus de 60 000 comprimés de méthamphétamine, plus de 1 800 g de cannabis, plusieurs autres substances illicites et des armes prohibées.

fentanyl

Quelques jours plus tard, une autre frappe policière a donné lieu à plusieurs arrestations, à Toronto. Le projet SILKSTONE a permis de saisir des quantités importantes de comprimés, en autre du fentanyl et plusieurs médicaments très puissants. Dix-huit personnes ont été arrêtées en lien avec ce réseau de trafiquants à Toronto, Belleville et Montréal. La police provinciale de l’Ontario a pu bénéficier de l’aide du Service de police de Montréal et de l’agence américaine de lutte contre le trafic de drogue pour mettre sur pied le projet SILKSTONE. Cette enquête a été d’une durée de 18 mois avant de frapper, il y a quelques semaines. L’un des principaux acteurs de ce réseau de trafiquants est un montréalais de 38 ans. C’est donc à partir de Montréal que cet important réseau s’approvisionnait.

Nous assistons à une menace face au fentanyl à Montréal, selon la Dre Morissette, en autre en raison des plusieurs saisies de fentanyl qui s’est fait récemment. Certains craignent même à une situation semblable que celle que vie la Colombie-Britannique. En effet, dans la dernière année plus de 900 personnes ont perdu la vie suite à la consommation de fentanyl. Cette drogue peut être vendu comme de l’héroïne, mais beaucoup plus puissante puisqu’elle est coupée avec du fentanyl. Même les toxicomanes peuvent se retrouver avec du fentanyl en leur possession et l’ignorer, en pensant que c’est de l’héroïne, d’où l’importance d’informer les gens sur les dangers.

Pour éviter une situation cauchemardesque comme celle de la Colombie-Britannique, la police de Montréal affirme qu’elle va prioriser toutes activités en lien avec le fentanyl. Il n’y a pas de hausse de cas de fentanyl qui a été remarquée dans la métropole, mais il en reste tout de même important d’avoir sur pied des plans pour être prêt à la montée du fentanyl.

Une collaboration entre les différents acteurs est primordiale pour éviter la montée du fentanyl au Québec et pour la majorité des activités criminelles en lien avec la drogue. Les policiers ne peuvent être l’unique acteur et faire seulement de l’application de la loi pour tous les cas de drogue au Québec. Pour se faire, les policiers devront travailler conjointement, en autre avec les différents programmes en toxicomanie, le gouvernement, le ministère de la Santé et les intervenants sur le terrain. Comme l’affirme le directeur général de Méta d’Âme, un organisme aidant les dépendants aux opioïdes, «l’arrivée prochaine des sites d’injection supervisée aidera aussi.» Pour prendre l’exemple du projet d’un centre d’injection supervisé dans un quartier de la ville de Québec, il reste beaucoup de points à régler, mais les policiers de la ville de Québec ne sont pas d’accord. Les policiers ont un devoir d’application de la loi à faire, mais un travail de prévention est tout aussi important, surtout lorsqu’il est question en matière de stupéfiants.

Depuis 2012, le Service de police de la ville de Montréal a une approche citoyenne, ce qui veut dire de «mettre l’accent sur les relations avec la communauté, l’établissement de partenariats et de plus grande ouverture face aux collectivités.»

Il reste beaucoup de travail à faire au sujet de la drogue au Québec. Les policiers sont des acteurs importants. La collaboration avec les différents acteurs du milieu, la reconnaissance des citoyens et des toxicomanes est primordiale pour l’harmonie entre les policiers et la collectivité.