Pourquoi le directeur du SPVM, Marc Parent, a-t-il quitté subitement son poste?
Après 5 ans en position de directeur du Service de police de Montréal, Marc Parent a décidé de quitter son poste, il a donc terminé son mandat en septembre 2015. L’homme qui était âgé de 51 ans au moment de l’annonce de son départ, avait passé 31 ans au service de la police de Montréal.
Le mandat de l’ancien chef de police de Montréal, qui a duré 5 ans, n’a pas été de tout repos. Il y a eu des policiers corrompus comme Benoît Roberge, taupe au SPVM, Ian Davidson qui avait voulu vendre la liste des informateurs de la police pour un million de dollars et quelques autres personnages. Trois itinérants ont été abattus lors d’interventions du SPVM. Ensuite, le saccage à l’hôtel de ville par des employés municipaux qui s’opposaient à la loi 3. Pour continuer, qui ne se souvient pas de matricule 728, personnalisé par Stéphanie Trudeau ? Elle avait procédé à une arrestation de façon brusque qui avait été captée par vidéo. Auparavant, elle avait été filmée pour avoir gazé un manifestant étudiant au printemps 2012. Elle avait fait tout le contraire du point 6 du Code de déontologie des policiers du Québec qui disait que le policier doit éviter toute forme d’abus d’autorité dans ses rapports avec le public. Surtout le 1°, avoir recours à une force plus grande que celle nécessaire pour accomplir ce qui lui est enjoint ou permis de faire. Pour terminer, il y eu aussi les fameux pantalons camouflage et les autocollants sur les automobiles de la police pour faire pression sur la loi 3 qui concerne les régimes de retraite des employés municipaux.
La nouvelle de son départ a fait beaucoup jaser. Certains ont cru à des histoires de divergences d’opinions avec le maire Coderre. Cependant, le maire et M. Parent nient ces affirmations. Même que le maire de Montréal avait affirmé qu’il souhaitait renouveler le mandat de Parent pour un autre 5 ans. Les deux hommes semblaient entretenir une bonne relation.
Cependant, on se souviendra d’une histoire concernant les deux hommes qui était assez “louche” en 2014. Denis Coderre avait fait part au directeur du SPVM qui se sentait surveillé et que des informations confidentielles avaient été transmises au réseau de nouvelles TVA, sans son approbation. Ce qui signifierait qu’il y aurait une fuite dans le réseau du SPVM.
De plus, le maire Denis Coderre a admis avoir contacté l’ancien directeur de police durant une foulée de reportages pour parler avec lui, concernant le fait qu’il aurait été escorté par une automobile de police pour se rendre au spectacle de Corey Hart au Centre Bell et pour une contravention qu’il aurait reçu à Laval, il y a quelques années. Toutefois, il a repris contact avec Parent suite au fait que Patrick Lagacé avait aborder son bureau pour lui demander des renseignements concernant une contravention non-payée selon les rumeurs. Après ces informations amenées par M. Coderre, Marc Parent affirme les avoir transmises à la division des affaires internes, qui fait enquête sur le comportement des policiers et qui a pour mission d’effectuer toutes les enquêtes confiées par le directeur du SPVM et principalement, celles concernant toute allégation d’infraction ou tout acte criminel impliquant le personnel du Service. Elle assure le suivi des dossiers de déontologie pour le directeur concernant les plaintes logées envers les policiers du service. Il soutenait aussi qu’il aurait agi de la même façon peu importe l’identité du plaignant. Cependant, aucune plainte n’a été formellement déposée. Denis Coderre a tout simplement téléphoné au directeur du SPVM pour lui transmettre ces informations et il reconnaît qu’il aurait peut-être dû faire une plainte formelle au SPVM au lieu de discuter directement avec son chef. Est-ce qu’il y aurait eu un traitement de faveur pour Monsieur le maire ? Les événements nous font croire que Denis Coderre ait reçu un privilège de la part de l’ancien directeur de la police de Montréal. Encore une fois, le code de déontologie des policiers du Québec, nous amène un bon point. Le point 9 stipule que le policier doit exercer ses fonctions avec désintéressement et impartialité et éviter de se placer dans une situation où il serait en conflit d’intérêts de nature à compromettre son impartialité ou à affecter défavorablement son jugement et sa loyauté. Cependant, Marc Parent ne semble pas avoir respecté ce devoir de policier. Le chef de police avoue avoir fait son travail en enquêtant auprès de ses confrères policiers pour savoir qui aurait pu transmettre ces informations.
Il a déclaré lors d’une entrevue avec La Presse « Pour moi, ma première obligation et mon devoir, c’est de faire la lumière sur l’information. À ce moment-là, ce qui est amené à mon bureau, c’est qu’il y a un policier qui a obtenu de l’information privilégiée dans nos banques de données pour une tierce partie, en l’occurrence un journaliste ».
Par la suite, on apprendra que le relevé téléphonique du chroniqueur Patrick Lagacé a été consulté pendant une durée de deux semaines par les enquêteurs du SPVM. Par contre, Marc Parent se défendait en disant qu’il n’était pas au courant de cette intervention concernant l’enquête en cours. De plus, il affirme que le patron du SPVM se doit d’être informée d’un tel mandat, surtout que l’enquête est dirigée par les affaires internes du SPVM comme dans le cas de cette affaire. Cette division révèle directement du directeur. Selon la sécurité publique du Canada, la surveillance électronique est une mesure relativement récente qui vise à assurer le respect des ordonnances de détention à domicile, alors est-elle nécessaire dans cette enquête ?
On ne connaîtra surement jamais la véritable raison du départ de Marc Parent, mais les nombreux événements perturbants qui se sont produits durant son mandat y sont probablement pour quelque chose.