Pornographie juvénile: le projet Mainmise
Le projet «Mainmise» est une opération policière qui a été élaborée par la Sûreté du Québec en 2013 afin de démanteler un réseau de pornographie juvénile. Ce projet s’est soldé par 28 arrestations partout dans la province de Québec. Les accusés ont dû faire face à de multiples accusations en lien avec l’exploitation sexuelle des enfants, dont la production, possession, distribution de pornographie juvénile, avoir accédé à de la pornographie juvénile, et dans certains cas, agression sexuelle. La Sûreté du Québec a eu recourt à leur Équipe d’enquêtes sur l’exploitation sexuelle des enfants sur Internet (ESEI) qui rejoint des enquêteurs de différents paliers de service de police. Le projet Mainmise a regroupé l’effort collectif de plusieurs services de police, dont la police municipale des villes suivantes; Montréal, Québec, Gatineau, Laval, Longueuil, Saguenay, Sherbrooke, Lévis, Trois-Rivières, Terrebonne, Saint-Jean-sur-Richelieu et Saint-Jérôme, ainsi que ceux de la Gendarmerie du Canada.
Les dernières années ont connu une forte augmentation de la pornographie juvénile via Internet, accompagnée d’une multiplication d’arrestations en lien avec ce type de délit. De plus, cette criminalité reste très sournoise vue les moyens employés pour soutirer des services sexuels chez ces enfants. En conséquence, des équipes spéciales d’enquête ont été mises en place pour minimiser le nombre de victimes potentielles et de procéder à l’arrestation des délinquants.
À cause des traces qu’on laisse sur la toile il est en partie plus aisé pour la police de repérer les individus. En réalité, il s’agit d’un couteau à double tranchant! L’accessibilité à internet aujourd’hui est sans limite, en plus du matériel informatique qui évolue à une vitesse fulgurante. La Sûreté du Québec, dans le cadre de ce type d’enquêtes, a d’ailleurs dû s’approvisionner de matériel toujours plus performant.
Depuis 2012, la direction de la Sûreté du Québec a dû répondre à des «pressions populaires» en ce qui concerne la chasse des pédophiles sur internet, ainsi des ressources financières ont été débloquées pour l’accomplissement de ses enquêtes. Le projet Mainmise a nécessité une vingtaine d’enquêteurs, alors qu’auparavant l’ensemble des enquêtes sur Internet était la responsabilité de sept personnes.
Il est aussi important de souligner que les différentes organisations de services de police ont dû travailler de façon collégiale, comme le relate le sergent Benoit Richard, porte-parole de la SQ: «Il y a eu un ajout de ressources au niveau de l’ESEI et on a formé 400 policiers-enquêteurs sur ce type de criminalité, tant au niveau de la Sûreté du Québec que des Sûretés municipales».
Par ailleurs, la cyber surveillance est une activité relativement complexe et apporte son lot de problèmes. Comme rapporté précédemment, la traque de pédophiles sur internet nécessite beaucoup de ressources. De plus, ces individus utilisent des moyens toujours un peu plus sophistiqués pour cacher leur identité et ne pas laisser de traces. Les enquêteurs doivent rester à l’affût de ces moyens.
Une fois les perquisitions complétées, c’est une autre partie de l’enquête qui débute. Tous les éléments qui ont fait l’objet des perquisitions doivent être écoutés et visionnés sans exception. Ainsi, les enquêteurs doivent être en mesure de se distancier quant à ce qu’ils découvrent. Une grande majorité de ces contenus sont consternants et plongent les enquêteurs dans une réalité cruelle. Dès lors, des ressources supplémentaires sont inévitablement nécessaires pour supporter le travail de ces enquêteurs, comme de l’aide psychologique ou des techniques de gestion telle que, de transférer un enquêteur dans un autre service et ce durant une certaine période en guise de «décompression».