L’avancée des mesures « anti-drônes » aux seins des corps policiers
Aujourd’hui, l’utilisation de drones à des fins criminelles est un phénomène réel et bien connu de la majorité. Comme en faisait état un topo précédent, le trafic et la contrebande via les airs par le biais de ces machines télécommandées est en pente grimpante. Cependant, l’avancée des technologies amène aussi son lot de contre-mesures, qui sont de plus en plus adoptées par les différents corps policiers. Notamment, c’est le cas des policiers de la Suisse, qui, durant le WEF (World Economic Forum) 2017 à Davos, se sont munis de pistolets anti-drone.
Ces pistolets nouveau genre sont en fait plus précisément reconnus sous le nom de HP 47 Counter UAV Jammers. Ceux-ci sont en fait des brouilleurs d’onde qui peuvent empêcher un drone d’envoyer des données à leur opérateur, et ce, jusqu’à une distance d’environ 1000 pieds ! C’est d’ailleurs ce même type d’appareil qu’ont utilisé les autorités allemandes lors de la venue du président Obama à Berlin pour sécuriser le périmètre aérien de l’évènement. Par ailleurs, le brouillage d’onde radio est loin d’être le seul moyen dont dispose les forces de l’ordre pour établir le contrôle sur un espace aérien.
L’engouement technologique nous fait souvent oublier les méthodes plus traditionnelles. C’est exactement ce sur quoi la police Hollandaise a misé en faisant appel à des aigles. Ces derniers d’abord entraînés par une compagnie privée: Guard From Above, se sont avérés un réel succès, au point où la police a investi un budget pour acquérir leurs propres oiseaux. Dennis Janus, porte-parole de cette première unité d’opération au monde à employer des aigles comme guerriers ailés, résume bien la situation :
It’s a low-tech solution to a high-tech problem
Aussi farfelu que cela puisse paraître, cette contre-mesure fût la plus efficace comme première ligne de défense pour répondre à cette problématique. En fait, celle-ci demeure la plus efficace en terme de neutralisation de drone selon les autorités Hollandaises.
Parmi les autres techniques mises au point, il y a celle de combattre le feu par le feu. La police de Tokyo en est un bon exemple. Pionniers dans le domaine de la robotique, ils ont conçu des drones transportant des filets. L’objectif étant de se placer au dessus de l’appareil à neutraliser et lui lancer le filet dessus pour qu’il s’écrase au sol.
Au final, les forces policières ont dorénavant beaucoup de moyens lorsqu’il s’agit d’intrusion de l’espace aérien. Cependant, un autre problème moins évident à gérer lié aux drones tombe aujourd’hui sur le bras de policiers. Ceux-ci posent un réel problème d’éthique en montrant une dualité entre le droit à l’intimité et les limites de la propriété privée. Jusqu’où a-t-on le droit de faire voler un drone personnel au dessus des propriétés privées, cela ne brime-t-il pas l’intimité des gens. C’est cette décision qu’à du prendre ce père de famille lorsqu’il a repéré un drone au dessus de son terrain lorsque ses filles se baignaient. En fin de compte, la police a dû l’arrêter lorsqu’il a pris la liberté de détruire le drone lui-même.
Ping : Utilisation de drone par la police et les sciences judicaires | Actu Policing